Journal de l'année Édition 1990 1990Éd. 1990

1. Renforcement de l'autorité fédérale
Modification des textes statutaires et réglementaires de façon à renforcer l'autorité de la Fédération sur l'ensemble du football et à assurer la totale régularité des compétitions dans le strict respect des règlements.

2. Transparence de la gestion
Obligation pour les clubs de respecter les statuts types des associations sportives, en les incitant à se donner des assises solides. Responsabilisation des dirigeants. Implication des collectivités locales, dès lors qu'elles participent à la vie économique des clubs.

3. Restriction des masses salariales
Maîtrise de l'évolution des masses salariales en accord avec les parties signataires de la Charte du football professionnel et les pouvoirs publics. Mise en place d'un groupe de travail dont les conclusions devront être soumises à l'assemblée fédérale de décembre 1989.

4. Allégement du calendrier
Recherche d'un calendrier plus équilibré permettant à l'équipe de France et aux clubs de l'élite une meilleure préparation des compétitions internationales, grâce à deux mesures indispensables : passage à dix-huit clubs en division 1 ; suppression des matches aller et retour en Coupe de France.

5. Protection de l'équipe de France et de la formation
Obligation pour toute équipe, et dans les meilleurs délais, d'aligner pour chaque rencontre neuf joueurs sélectionnables dont sept issus des centres de formation.

6. Évolution des conditions de la formation
Redéfinition de la structure des compétitions de jeunes, avec des calendriers mieux équilibrés et allégés pour éviter l'élitisme précoce. Entrée plus tardive en centre de formation. Collaboration entre clubs de division 1 et division 2 pour la phase finale de la formation. Respect de la spécificité technique du jeune joueur, en favorisant la spontanéité et le travail au poste au détriment de la polyvalence. Élargissement des compétences des cadres techniques, notamment par une meilleure connaissance du football international.

France

Déjà sacré champion, l'Olympique de Marseille a réussi le deuxième doublé de son histoire en gagnant aux dépens de l'AS Monaco sa dixième Coupe de France grâce à trois buts exceptionnels inscrits par Jean-Pierre Papin. Lors de cette finale, l'avant-centre marseillais a incarné à lui tout seul le courage et l'abnégation faits footballeur. Longtemps critiqué pour son jeu trop spontané et imprévisible, l'international a prouvé qu'il était devenu l'égal des grands attaquants mondiaux et le numéro un français. L'équipe phocéenne a pu également bénéficier des services de son jeune entraîneur Gérard Gili, qui, pour sa première saison passée à ce poste en remplacement de Gérard Banide, limogé par Bernard Tapie, a réussi un coup de maître. Par sa psychologie et son sens du dialogue, il a su, en effet, mettre en confiance un groupe hétéroclite formé d'espoirs encore inexpérimentés et d'anciens pas toujours commodes à diriger. Dauphin des Marseillais, le Paris-Saint-Germain a longtemps occupé la tête. Malgré une méthode de jeu défensive très controversée par des journalistes volontiers donneurs de leçons, les Parisiens, sous la baguette magique du « vieux » Safet Susic, se sont remarquablement comportés, et rachetés d'une année 1988 catastrophique. Que leur nouvel entraîneur yougoslave, Tomislav Ivic, en soit remercié. Seulement treizième, l'européen Bordeaux a frôlé la relégation, provoquant la colère de son bouillant président, Claude Bez, et le renvoi de son entraîneur, Aimé Jacquet, installé en Gironde depuis près de dix ans. Enfin, déçu par la 17e place de ses poulains, Jean-Luc Lagardère s'est désengagé du football professionnel. Après avoir dépensé des milliards de centimes à fonds perdus, le patron du Matra a abandonné sa « danseuse » au Racing, chargé maintenant de l'entretenir.

Ainsi s'est déroulé le championnat de division 1, où l'élimination de l'équipe de France du Mondial et les échecs des clubs en Coupe d'Europe n'auront été que péripéties à côté des scandales qui n'ont cessé de l'émailler. Qu'il s'agisse de l'affaire du dopage de deux joueurs marseillais (Bruno Germain et Éric Di Meco) opportunément étouffée ou des tentatives effectuées par Bernard Tapie, président de l'OM, pour déstabiliser le Paris-Saint-Germain, son concurrent direct dans la course au titre.

Coupes européennes

À l'exception du prestigieux Real Madrid en 1960 (7-3 devant l'Eintracht Francfort) et du Bayern de Munich (4-0 face à l'Atletico Madrid en match à rejouer), jamais une équipe n'avait dominé une finale de Coupe d'Europe des clubs champions comme l'a fait le Milan AC aux dépens du Steaua de Bucarest, réduit lors de cette rencontre au rôle de figurant.