Journal de l'année Édition 1990 1990Éd. 1990

Desservie par une noire malchance avec l'erreur de passage obligatoire du benjamin Gilles Pons et le retrait sur diagnostic vétérinaire de Mohican, le cheval de Jean Teulère, la jeune équipe de France a subi les affres de l'élimination, alors que la médaille d'argent était en vue. Ce n'est que partie remise.

Championnats d'Europe

Sauts d'obstacles
(Rotterdam, 17-20 août)

1. J. Whitaker (G-B), sur Milton Next ; 2. M. Whitaker (G-B), sur Mon Santa Next ; 3. Lansink (P-B), sur Felix Optiebeursn.

Par équipes : 1. Grande-Bretagne ; 2. France ; 3. Suisse.

Concours complet
(Burghley, 7-10 septembre)

1. Leng (G-B), sur Master Crafstman ; 2. Thelwall (G-B), sur King Jester ; 3. Clarke (G-B), sur Fearliath Mor.

Par équipes : 1. Grande-Bretagne ; 2. Pays-Bas ; 3. Irlande.

Dressage
(Mondorf-les-Bains, 3-6 août)

1. Uphoff (RFA), sur Rembrand ; 2. Otto-Crépin (F), sur Corlandus ; 3. Lisenhoff (RFA), sur Courage.

Par équipes : 1. RFA ; 2. URSS ; 3. Suisse.

Coupe du monde

Sauts d'obstacles
(Tampa, 12-16 avril)

1. Millar (Can.), sur Big Ben ; 2. J. Whitaker (G-B), sur Milton Next ; 3. Lindemann (É-U), sur Jupiter.

Escrime

Omnès rate le Koch

La saison qui suit les jeux Olympiques apporte généralement son lot de surprises et de nouveautés. Cette année 1989 n'a pas failli à la règle en sacrant cinq champions du monde plutôt imprévus et encore méconnus sur le plan international : la Soviétique Olga Velitchko au fleuret, absente à Séoul faute de résultats probants, son compatriote Gregory Kirienko au sabre, dont c'était le baptême du feu, le fleurettiste allemand Alexander Koch, à peine sorti des juniors, et les épéistes Anja Straub et Manuel Pereira, qui ont donné à leurs pays, la Suisse et l'Espagne, leur première couronne mondiale.

Au classement de la Coupe des Nations, comme il y a deux ans à Lausanne, la RFA est arrivée en tête avec un total record de 9 médailles. Elle a précédé l'Italie et l'URSS, curieusement troisième alors qu'elle a gagné à elle seule quatre titres, soit deux de plus que le pays vainqueur.

Avec une deuxième place, celle du fleurettiste Philippe Omnès, pour trois finalistes et deux médailles de bronze par équipes, l'escrime française a présenté un bilan mitigé, compte tenu du potentiel que le groupe possédait en débarquant dans le Colorado. L'échec le plus retentissant est à mettre au passif des épéistes, champions olympiques, éliminés dès les 1/4 de finale par les Cubains. Déception accentuée par la relative contre-performance du lauréat de la Coupe du monde 1989, Éric Srecki (4e), promis cependant au plus bel avenir. Tenus en échec lors du tournoi individuel, les sabreurs et notamment Jean-François Lamour ont bien réagi par équipes, en montant sur la troisième marche du podium grâce à leur victoire obtenue face aux redoutables Hongrois.

La bonne surprise est finalement venue du fleuret masculin, puisque Philippe Omnès s'est retrouvé à une seule touche du bonheur contre Alexander Koch, et l'équipe à une troisième place inattendue si l'on se souvient de ses dernières sorties, guère convaincantes.

Championnats du monde
(Denver, 5-16 juillet)

Fleuret masculin

Individuel : 1. Koch (RFA) ; 2. Omnès (F) ; 3. Numa (It.).

Par équipes : 1. URSS ; 2. RFA ; 3. France.

Fleuret féminin

Individuel : 1. Velitchko (URSS) ; 2. Fichtel (RFA) ; 3. Funkenhauser (RFA).

Par équipes : 1. RFA ; 2. URSS ; 3. Italie.

Épée masculine

Individuel : 1. Pereira (E) ; 2. Cuomo (It.) ; 3. Kolobkov (URSS).

Par équipes : 1. Italie ; 2. RFA ; 3. Cuba.

Épée féminine

Individuel : 1. Straub (CH) ; 2. Schaeper (RFA) ; 3. Coltorti (It.).

Par équipes : 1. Hongrie ; 2. Italie ; 3. Suisse.

Sabre masculin

Individuel : 1. Kirienko (URSS) ; 2. Koniusz (Pol.) ; 3. Becker (RFA).

Par équipes : 1. U.R.S.S. ; 2. RFA ; 3. France.

Coupe des nations

Classement final : 1. RFA, 135 pts ; 2. Italie, 98 ; 3. URSS, 97 ; 4. Hongrie, 77 ; 5. France, 65 ; 6. Pologne, 36 ; 7. Cuba, 35 ; 8. Suisse et Suède, 21 ; 10. Espagne et États-Unis, 14.

Challenge Martini
(Paris, 28-29 janvier)

Fleuret : Omnès (F) b. Kielpikowski (Pol.), 11 t. à 9.

Challenge Rommel
(Paris, 10-11 mars)

Fleuret : Borella (It.) b. Ersek (H), 10 t. à 6.

Challenge Monal
(Paris, 18-19 février)

Épée : Srecki (F) b. Ageev (URSS), 10 t. à 5.

Challenge Martel
(Poitiers, 6-7 mai)

Épée : Srecki (F) b. Gerull (RFA), 10 t. à 4.

Football

Les Bleus en pénitence

Équipe de France

Pour la première fois depuis 1974, la France ne participera pas à la Coupe du monde. Plus que son élimination, c'est la facilité avec laquelle elle a été consentie qui est inquiétante. Tombée dans un groupe éliminatoire dont chacune des équipes était largement à sa portée, sauf peut-être la Yougoslavie, elle n'a jamais paru en mesure de se qualifier. Son match nul concédé face aux amateurs chypriotes la condamnait, dès lors qu'elle était incapable de s'imposer sur terrain adverse. En réalité, depuis le départ de Michel Platini et de sa bande, elle manque tout simplement de joueurs de classe internationale. Personne, en effet, n'a été capable d'assurer la relève et ceux qui le pouvaient ont préféré prendre une retraite anticipée. Le professionnel français conjugue aujourd'hui deux handicaps. Il est défaillant techniquement et fier de l'être, étant donné qu'il ne le sait pas. Surpayé, de surcroît, par des présidents de clubs qui perdent trop souvent le sens des réalités, il subit malgré lui une déconcentration et une démobilisation inévitables. Après une période euphorique, le football français est invité à redescendre sur terre. Devant l'incapacité de ses dirigeants à résoudre les problèmes qui se posaient, il a eu le sort qu'il méritait. Il n'y a pas de solution miracle à court terme, même si les six mesures prises ce printemps par le secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports, Roger Bambuck, pour tenter de l'assainir ont fait l'unanimité de toutes les parties concernées.