Enfin, pour survivre à l'intensification de la concurrence mondiale, British Airways a racheté British Caledonian. La nouvelle compagnie a pour ambition de rivaliser avec les gros transporteurs américains devenus bien moins chers depuis la déréglementation des transports.

Gilbert Rullière

Télécommunications

Dans le cadre de Télécom 87, forum quadriennal organisé par l'Union internationale des télécommunications, à Genève, en octobre 1987, les représentants de 11 pays industrialisés ont étudié l'impact de la révolution technologique qui affecte les télécommunications et va bouleverser les possibilités offertes aux usagers.

Dans les pays en voie de développement, le lancement de satellites est en train de supprimer l'implantation de réseaux téléphoniques. Dans les pays industrialisés, des innovations technologiques commencent à être appliquées. Ainsi, le premier maillon du Réseau numérique à intégration de services (RNIS) est en cours d'installation dans le nord-ouest de la France. Les liaisons par fibre optique sont mises en service commercial. Le câble sous-marin Marseille-Ajaccio a été posé en juillet 1987. Un mélange interactif de messages de nature différente pourra être acheminé par un même réseau de haut débit, capable de transmettre en même temps l'image couleur et le commentaire de vive voix (visiophone) ou des données informatiques. La combinaison des télécommunications et de l'informatique a donné naissance à un secteur très actif, celui des « services à valeur ajoutée » : les agences de voyages et les compagnies de transport reliées à un même réseau obtiennent des informations sur terminal et opèrent des réservations ; de même, les banques se servent d'un réseau commun pour traiter leurs opérations de compensation.

Avec une telle révolution technologique, les télécommunications sont en train de devenir le principal secteur d'activité de grands pays industrialisés, comme les États-Unis et le Japon. En Europe, les gains de cette révolution n'ont pu être exploités qu'au prix d'une réorganisation des services commerciaux ou même d'une remise en cause partielle du monopole public existant, comme c'est le cas en France.

Gilbert Rullière

Distribution

La concurrence sauvage à laquelle se livrent les grandes surfaces, ainsi que la saturation du marché atteinte à travers une multiplication presque excessive des points de vente ont amené les grands groupes de distribution à revoir leurs stratégies de développement. Cette révision s'est opérée dans deux directions différentes d'inégale importance : la diversification, comme pour l'industrie, et les implantations à l'étranger.

La diversification des ventes a commencé lorsque les hypermarchés, conscients de la baisse des recettes provenant des ventes de produits alimentaires, se sont lancés dans les secteurs non-alimentaires comme les vêtements ou l'audiovisuel. Au cours d'une deuxième phase, ils ont créé de nouveaux secteurs comme le bricolage, le jardinage, l'automobile et parfois même la restauration rapide sous la forme de chaînes de cafétérias. Dans une troisième phase, les grandes surfaces tentent de transformer les centres commerciaux en lieux de rencontre avec des centres de prière œcuménique, des laboratoires de micro-informatique, une bibliothèque de lecture, des expositions artisanales et une foire permanente sur le parking. Enfin, pour fidéliser le client, certains hypermarchés cherchent à ouvrir des boutiques spécialisées haut de gamme. Pour l'avenir, les groupes de distribution se préoccupent d'introduire sur des chaînes de réseaux câblés la vente à l'écran des marchandises les plus diverses sur simple appel téléphonique (télé-vente ou télé-achat).

Devant la limitation des débouchés intérieurs, beaucoup de grandes entreprises de distribution se sont tournées vers l'étranger où elles ont construit de nouveaux établissements, racheté des magasins ou des chaînes et accordé la franchise pour certaines marques. Des groupes français sont parvenus à réaliser hors des frontières, aux États-Unis, au Japon et en Europe, un pourcentage important du chiffre d'affaires, dans la proportion de 20 à 35 p. 100.