L'information spécialisée, selon 30 jours d'Europe, ce n'est pas la nouvelle « grand public » diffusée par les bulletins des radios ou des télévisions ou votre quotidien habituel. C'est, « une information de haut niveau, à caractère international, destinée aux professionnels dans des domaines tels que les sciences et techniques, le développement social, culturel et économique, le commerce et l'industrie, les affaires et la finance, le marketing... ».

Le marché s'avère un des plus prometteurs des années à venir. Sans entrer dans le détail des prévisions optimistes — certains avancent une croissance de l'ordre de 20 % par an —, il est indubitable que, dans nos sociétés industrielles, l'information est devenue un élément essentiel de toute prise de décision. Ce qui entraîne l'apparition de réseaux, de banques de données, de sociétés de services en tout genre.

Pour l'Europe, depuis 1975, trois programmes ont été lancés, dont les résultats sont appréciables : mise en œuvre du réseau Euronet, qui, en 1983, a été utilisé par 2 500 organisations pendant 50 000 heures, lancement du réseau de services d'information Diane, qui donne accès à 500 bases de données, soutien financier à une cinquantaine de projets d'information.

Mais l'industrie de la communication demeure fortement fragmentée.

La Commission a ainsi présenté au Conseil des ministres une proposition sur un programme de 40 millions d'écus pour une période de cinq ans à compter du 1er janvier 1984. Deux objectifs ont été retenus : améliorer l'utilisation des produits et services d'information d'origine européenne afin d'assurer leur viabilité économique (notamment par l'extension du concept Euronet Diane et l'amélioration de la transparence des tarifs) et créer des produits et services d'information spécialisés d'origine européenne « à la fois innovateurs et uniques ».

Pour la Communauté, cette nouvelle initiative vient conforter les autres programmes déjà opérationnels dans le domaine de l'information : ESPRIT (technologie de l'information), INSIS et CADDIA (systèmes d'échanges interinstitutionnels d'informations).

Giles Merritt, 30 jours d'Europe.

Majorité (PC-PS)

Les relations entre les deux partenaires de la gauche seront peut-être marquées en 1984 par une tension croissante. Car la montée du chômage conduit les communistes à durcir le ton, pour préserver la suprématie syndicale de la CGT. Tout au long du dernier trimestre de 1983 déjà, les critiques de Georges Marchais à l'encontre des « apprentis sorciers de l'austérité », de la politique industrielle du gouvernement (démission du P-DG communiste des Charbonnages de France, en novembre) et des licenciements dans le secteur automobile (conflit de Talbot en décembre) avaient suscité une vive polémique, avec Jacques Delors et Laurent Fabius notamment. « Nous ne sommes pas des godillots disposés à avaler toutes les couleuvres », répétaient à l'envi André Lajoinie et le secrétaire général du PCF.

Pourtant, à moins d'une crise sociale de grande envergure qui pousserait communistes et cégétistes à abandonner les socialistes pour préserver leur base ouvrière, un divorce entre les deux alliés paraît peu probable. La solidarité l'emporte, quels que soient les griefs du PC à l'égard du ministère de la Communication (critique de l'« anticommunisme » des chaînes de TV, réserves concernant le projet de loi sur la presse...), les déceptions provoquées par les élections partielles (« mauvais reports des voix socialistes sur les candidats communistes ») et la politique étrangère française (euromissiles, Liban, Tchad, etc.).

La prudence du PC s'explique certes par de nombreuses convergences avec le PS, notamment à propos de l'école privée, face aux « offensives de la droite ». Mais le maintien de l'union — consacrée notamment par le 4e sommet bipartite du 1er décembre — résulte surtout, pour les communistes, du souci de garder au gouvernement leurs deux ministres, leur ministre délégué et leur secrétaire d'État, après avoir été éloignés pendant 34 ans du pouvoir. Il est significatif que le ministre des Transports Charles Fiterman, considéré comme le successeur le plus probable de Georges Marchais à la tête du parti, demeure l'un des plus chauds supporters de l'alliance.

Moyen-Orient

Le Moyen-Orient demeure, en 1984, l'une des régions les plus explosives de la planète. Trois conflits majeurs s'y perpétuent, alimentant un terrorisme redoutable dirigé contre les ressortissants et les intérêts occidentaux :
1. La guerre Iraq-Iran, qui en est à sa quatrième année, est l'une des plus sanglantes depuis la Seconde Guerre mondiale. Bagdad a perdu tout espoir de l'emporter sur Téhéran, mais compte sur la volonté des monarchies du Golfe et de l'Occident d'empêcher une victoire totale de la République islamique, qui déchaînerait les passions intégristes dans le monde arabe. La navigation dans le Golfe est perturbée et les installations pétrolières endommagées par les combats. Très fragiles, les émirats voisins risquent d'être à nouveau la cible d'attentats ou de complots pro-iraniens.
2. Les affrontements au Liban durent depuis neuf ans. Les contingents américain et français de la force multinationale se maintiendront-ils dans le pays ? De toute façon, il est peu probable que le gouvernement légal rétablisse prochainement son autorité sur l'ensemble du territoire.
– Les forces syriennes qui occupent la moitié nord du Liban se heurtent aux environs de Tripoli à la population sunnite, et pilonnent les secteurs chrétiens de Beyrouth.
– L'armée israélienne qui contrôle plus du tiers méridional du pays est la cible d'attentats meurtriers, perpétrés par des militants chiites notamment.
– La zone libre est le théâtre de violents combats opposant des Libanais de diverses obédiences : armée et chiites à Beyrouth ; phalangistes et druzes dans le Chouf, etc.
3. Le conflit israélo-palestinien pourrait, à la suite de l'exode de l'OLP de Tripoli, se transposer sur la scène diplomatique. Yasser Arafat serait tenté de coordonner sa politique avec celle du roi Hussein, dans la perspective de négociations israélo-jordaniennes sur l'avenir de la Cisjordanie. Mais de nombreuses inconnues demeurent : le chef de l'OLP reconnaîtra-t-il Israël et condamnera-t-il les attentats aveugles ? Itzhak Shamir acceptera-t-il de geler les implantations juives en Cisjordanie, de négocier avec une délégation jordano-palestinienne et de céder tout ou partie de la Cisjordanie en échange de la paix ? Comment résoudre le débat sur Jérusalem, chargé de passions ?

Olympiques (jeux)

1984 est l'année olympique, placée sous le signe des Jeux d'hiver de Sarajevo en Yougoslavie (7-19 février), mais surtout sous celui des Jeux d'été de Los Angeles aux États-Unis (28 juillet - 12 août). L'immense capitale californienne, qui s'étire sur 100 kilomètres de long pour abriter près de 10 millions d'habitants, organise, pour la deuxième fois, les compétitions olympiques qu'elle a déjà accueillies en 1932. Ce grand brassage de l'élite sportive mondiale, qui a lieu tous les quatre ans, est un des événements de l'année. Tant en raison de l'impact grandissant des compétitions que des intérêts commerciaux et politiques mis en jeu derrière la course aux médailles.