Journal de l'année Édition 1982 1982Éd. 1982

L'agro-alimentaire constitue un point fort du commerce extérieur national. L'année 1981 éclaire vivement un redressement de la balance commerciale agro-alimentaire amorcé trois ans auparavant. L'excédent atteint 25,4 milliards de F, c'est-à-dire 10 milliards de plus qu'en 1980. Déjà sensible cette année-là, la nette expansion des exportations agro-alimentaires est la résultante d'un concours de circonstances favorables : de bonnes conditions climatiques conduisant à un haut niveau de disponibilités exportables, une demande étrangère active, des prix rémunérateurs. Les exportations agro-alimentaires avoisinent les 100 milliards de F (96,4 milliards). Ses forces vives demeurent concentrées sur les céréales et les farines, les vins et spiritueux, les produits laitiers, le sucre, le secteur bovin, les volailles.

Mais des soldes déficitaires chroniques ne cessent de retenir l'attention : secteurs porcin, chevalin et ovin, soja et manioc servant à l'alimentation animale, fruits tropicaux, agrumes, café, cacao, oléagineux, tabac, poissons. Pour les produits alimentaires de seconde transformation, les produits élaborés industriels, les excédents de la balance commerciale plafonnent ou s'amenuisent et des déficits se creusent. D'où un effort à mener.

Un développement exceptionnel des exportations agro-alimentaires vers les marchés tiers hors CEE (+ 37 %) est à mettre en parallèle avec la stagnation du taux de couverture avec les partenaires de la CEE (moins de 150 %).

Énergie

La facture énergétique grossit de 30 milliards de F, en 1981. La dépense nette, déduction faite d'exportations de produits énergétiques pour 25 milliards de F (près de 23 milliards de F de produits pétroliers raffinés à eux seuls), s'établit à 162 milliards.

Entrent en raffineries 90 millions de t de brut, 20 millions de t de moins qu'en 1980, 35 millions de moins qu'en 1979. L'allure économique très modérée du pays, une progression de la production d'électricité d'origine nucléaire, la baisse de la consommation, le déstockage, les économies d'énergie expliquent la chute des tonnages importés.

Si le prix moyen du baril exprimé en dollars ne varie guère (autour de 35-36 dollars), le prix moyen de la tonne en francs, entre janvier et décembre 1981, passe de 1 228 à 1 528 F. La note pétrolière aboutit à un coût net de 129 milliards de F contre 108 milliards en 1981. Les approvisionnements en gaz naturel et charbon, légèrement inférieurs en quantités à ceux de 1980, subissent, eux aussi, un renchérissement.

La contraction d'importations en volume et le progrès d'exportations dans certains secteurs font que le solde industriel gagne près de 20 milliards de F, l'excédent de la balance des produits manufacturés s'élevant de 30 à 48 milliards de F entre 1980 et 1981. Dans le secteur des biens d'équipement (y compris le matériel militaire), l'excédent dépasse 37 milliards de F.

Au titre du poste grands travaux et coopération technique à l'étranger, la balance des paiements 1981 fait valoir un solde positif de 20 milliards de F.

En grands contrats d'équipement civils, 92 milliards de F de commandes sont passés à l'industrie française par l'étranger. S'y ajoutent 32 milliards pour l'armement. Les réalisations seront perçues ultérieurement dans les comptes douaniers et de paiements.

En 1981, environ 40 % des grands contrats ont été conclus avec l'Arabie Saoudite, l'Union soviétique, le Nigeria, le Brésil et l'Égypte. Toutes ces opérations, qui coûtent cher en aides et financements à l'exportation, n'en constituent pas moins un précieux soutien de l'emploi et occupent une place de l'ordre de 20 % dans l'exportation nationale.

La perméabilité du marché intérieur français aux importations s'accroît, lesquelles représentent 22 % environ du PIB. Dans le même temps, les parts de marché à l'exportation marquent le pas. Le taux de pénétration des importations industrielles se situe, par exemple, à 30 % pour l'automobile et le matériel de transport, à près de 22 % pour les biens de consommation courante.