Journal de l'année Édition 1982

Du 01 juillet 1981 au 30 juin 1982

Ça c'est passé le

Éthiopie.

La moitié des diplomates français expulsés. Paris est accusé d'aider la résistance érythréenne.

Ça c'est passé le

France.

Début du 31e recensement de la population.

Sommaire

  • La vie politique en France
    • Synthèse

      Du 1er juillet 1981 au 30 juin 1982, se sera ainsi déroulé le premier acte du septennat, un premier acte tout entier placé sous le signe de la novation, de ses effets, des résistances qu'elle rencontre, des rectifications qu'elle doit enfin elle-même s'imposer.

    • Conjoncture

      Espoir et dérapage. C'est sous ce double éclairage que se présente l'analyse conjoncturelle de 1981-1982. Sur le plan international et, avec plus de force encore, sur le plan national.

    • Monnaie

      Deux dévaluations ont affecté le franc durant la première année d'exercice de la majorité issue des élections législatives de juin 1981. L'une, le 4 octobre 1981, entraînant un réaménagement des parités du système monétaire européen avec un écart de 8 1/2 % entre le franc français et le mark (3 % de dévaluation du franc, 5 1/2 % de réévaluation du mark), l'autre, le 12 juin 1982, se traduisant par un nouveau décrochage du franc de 10 % par rapport au mark (5,75 % de dévaluation du franc et 4,25 % de réévaluation du mark).

    • Productions

      Prévue par le « programme commun de la gauche » et annoncée par François Mitterrand lors de sa campagne présidentielle, la nationalisation de quelques grands groupes industriels et de nombreuses banques est devenue une réalité début 1982.

    • Relations sociales

      Propulsé en France en février 1982, un observateur non averti des complexes réalités françaises aurait sans nul doute été impressionné par l'effervescence sociale qu'il y aurait rencontrée. Qu'on en juge : en février 1982, la France ne connaît pas moins de 660 conflits du travail, soit un nombre de journées perdues multiplié par 3,6 par rapport à janvier 1982 et par quatre par rapport à février 1981. Une telle vision serait cependant trompeuse. La France n'est certes pas devenue un pays de cocagne par la seule vertu d'un changement politique, mais elle ne s'est pas davantage transformée en champ clos des luttes sociales.

    • Législation

      « Un pays épris de liberté ne peut, dans ses lois, conserver la peine de mort. » C'est ainsi que Robert Badinter, garde des Sceaux, présente, le 17 septembre 1981, devant l'Assemblée nationale, dans un rapport comportant une page unique, dense et laconique, le projet gouvernemental d'abolition de la peine de mort.

    • Régions

      Tout est allé très vite : G. Defferre est nommé, en mai 1981, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation ; à la mi-juillet, le Conseil des ministres approuve le projet de loi Droits et libertés des communes, départements et régions ; 10 jours plus tard, le débat commence à l'Assemblée nationale, en session extraordinaire ; le 28 octobre, c'est au tour des sénateurs — experts en la matière pour avoir planché sur le sujet des mois entiers sous l'ancien septennat — de s'emparer du sujet. Trois mois plus tard, la loi est approuvée par l'Assemblée nationale et le président de la République la promulgue, le 3 mars 1982. Les neuf sages du Conseil constitutionnel, saisis par l'opposition, avaient demandé, une semaine auparavant, au gouvernement de reprendre quelques articles concernant les modalités du contrôle, par le préfet, des délibérations du maire ou du président du conseil régional ou général.

    • Budget

      La préoccupation pour l'emploi est au centre du budget de 1982 : premier budget entièrement conçu par la majorité socialiste issue des scrutins du printemps 1981, il traduit de façon particulièrement caractérisée et fidèle les engagements électoraux de celle-ci. Les promesses sont tenues.

    • Bourse

      Juin 1981 : les élections législatives viennent confirmer le scrutin présidentiel de mai et donnent à François Mitterrand la Chambre introuvable. Les socialistes ont tout pouvoir. Et la Bourse voit s'envoler ses dernières illusions. Le mal toutefois est déjà fait, puisque le marché a perdu 30 % depuis le 10 mai et que la brèche ouverte à la fuite des capitaux a été colmatée par l'instauration de la devise-titre. C'est l'heure des vacances, le moment de revenir aussi à une appréciation plus nuancée des choses.

    • Commerce extérieur

      Un déficit global de 50,6 milliards de F s'inscrit finalement sur le tableau du commerce extérieur français en 1981. En terme FOB, or industriel et matériel militaire inclus, l'importation affiche 627,3 milliards de F et l'exportation 576,7 milliards. Le solde négatif se réduit ainsi de plus de 10 milliards de F par rapport à 1980 (– 62,1 milliards). Une certaine amélioration, donc, des résultats extérieurs, tenant principalement aux échanges agro-alimentaires, à une réduction en volume des importations d'énergie et à un redressement sensible de l'excédent de la balance industrielle.

    • Armée

      Dès sa désignation au poste de ministre de la Défense, Charles Hernu donne, dans un entretien au Monde du 11 juillet 1981, le ton à ce qui sera la doctrine du gouvernement en matière de sécurité, réaffirmée, après lui, par le Premier ministre, Pierre Mauroy, à l'Institut des hautes études de défense nationale à Paris.

  • La vie politique internationale
    • Marché commun

      L'Europe a dû affronter une crise interne grave suscitée par l'attitude de la Grande-Bretagne pendant une période de tensions internationales. Si les acquis communautaires essentiels ont été préservés, la Communauté a peu progressé, remettant à plus tard la révision de sa politique agricole et le renforcement de son système monétaire (SME). Elle a, tant bien que mal, continué à organiser le repli de sa sidérurgie.

    • Dossier : course aux armements

      Notre planète est une gigantesque poudrière. La course effrénée aux armements a représenté en 1981 plus de 670 milliards de dollars de dépenses, soit 1 milliard 800 millions de dollars par jour !

  • La vie politique à l'étranger
    • Afrique

      Le Cap ; capitale administrative : Pretoria. 29 290 000. 26. 2,8 %. Économie. PIB (78) : 1 594. Productions (78) : A 8 + I 45 + S 47. Énerg. (80) : 2 595. CE (78) : 172. Transports. (78) : 80 175 Mt/km. (77) : 2 163 500 + 821 200. (*80) : 729 000 tjb. (78) : 5 174 pass./km. Information. (76) : 24 quotidiens ; tirage global : 1 728 000. (76) : *2 500 000. (78) : 232 000. Santé. (73) : 12 060. Éducation. Prim. et Sec. et techn. (72) : 4 653 452. Sup. (78) : 98 577. Armée.  : 93 000. Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Marais Viljoen, élu le 19 juin 1979 ; succède à Balthazar Johannes Vorster, démissionnaire. Premier ministre : Pieter Willem Botha.

    • Amérique

      Ottawa. 23 940 000. 2. 1,1 %. Économie. PIB (80) : 10 580. Productions (78) : A 4 + I 31 + S 65. Énerg. (80) 10 241. CE. (78) : 23 %. P (78) : 180. Ch. (80) : 7,5. Population active (80) : 10 655 000, dont A : 5,5 % ; I : 28,5 % ; D : 66 %. Prix à la consommation (évolution 80) : + 10,1 %. Balance commerciale (80) exp. : 64,9 MM$, imp. : 59 MM$. Productions (80) : blé 19 Mt, houille 31 Mt, pétrole 82 Mt, gaz naturel 69 Gm3, électricité 367 TWh (dont 41 d'origine nucléaire), cuivre 0,7 Mt, fer 31 Mt, acier 16 Mt, aluminium 1,1 Mt, papier 12,1 Mt. Le PIB a pratiquement stagné en 1980 ; le nombre des chômeurs est toujours de l'ordre de 800 000, alors que l'inflation reste relativement élevée. L'économie canadienne demeure cependant solide, en particulier dans le domaine énergétique, talon d'Achille de la quasi-totalité des pays développés. Signe de cette santé, la balance commerciale est excédentaire, plus nettement encore qu'en 1978 et 1979. La balance des paiements, elle, est toujours légèrement déficitaire. La progression des exportations a été particulièrement forte, alors que les ventes à leur principal acheteur, les États-Unis, ont été réduites en volume. Ce qui témoigne de la compétitivité de la production canadienne sur des marchés plus lointains et du même coup allège quelque peu la dépendance à l'égard du grand voisin. Transports. (78) : 3 074 M pass./km, 215 352 Mt/km. (77) : 9 554 000 + 2 494 300. (*80) : 3 180 000 tjb. (78) : 13 854 pass./km. Information. (77) : 122 quotidiens ; tirage global : 5 150 000. (76) : *23 400 000. (76) : *9 895 000. (76) : 1 234 300 fauteuils ; fréquentation : 95,3 M. (78) : 15 283 000. Santé. (77) : 41 398. Mté inf. (78) : 12. Éducation. (76) Prim. : 2 372 784. Sec. et techn. : *2 580 000. Sup. (75) : 818 153. Armée.  : *79 500. Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (statut de Westminster). Constitution de 1867, rapatriée le 17 avril 1982. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Edward Schreyer. Premier ministre : Pierre Elliott Trudeau.

    • Asie

      Kaboul. 15 490 000. 24. Économie. PIB (76) : 153. Productions (78) : A 53 + I 24 + S 23. Énerg. (80) : 75. CE (75) : 9 %. P (78) : 142. Transports. (78) : 238 pass./km. Information. (77) : 17 quotidiens ; tirage global : 77 000. (76) : *115 000. (78) : 31 000. Santé. (77) : 719. Éducation. (76) Prim. : 748 354. Sec. et techn. : 194 467. Sup. (75) : 12 256. Armée.  : *43 000. Institutions. État indépendant depuis 1921. République démocratique instaurée après le coup d'État du 27 avril 1978, dirigé par le colonel Abdul Kadir, qui évince le général Sadar Mohamed Daoud Khan, qui, le 17 juillet 1973, avait éliminé le roi Mohamed Zahir Chah et proclamé la république. Président de la République et chef du Conseil révolutionnaire : Babrak Karmal, mis en place par le coup d'État du 27 décembre 1979 qui évince du pouvoir Hafizullah Amin, lui-même ayant évincé, le 14 septembre 1979, Nur Mohamed Taraki. Premier ministre : Sultan Ali Keshtmand (11 juin 1981).

    • Europe

      Tirana. 2 730 000. 95. 2,5 %. Économie. Énerg. (80) : 1 164. Information. (76) : 2 quotidiens. Tirage global : 115 000. (76) : *180 000. Santé. (77) : 2 461. Armée.  : 430 000. Institutions. État indépendant depuis 1912. La nouvelle Constitution (28 décembre 1976) proclame l'État République socialiste et populaire. Chef de l'État (qui exerce également d'importantes responsabilités dans l'exécutif) et président du præsidium : major général Hadji Lleshi, élu en juillet 1953. Premier secrétaire du parti : général Enver Hodja. Président du Conseil : Adil Carcani (15 janvier 1982).

    • Océanie

      Canberra. 14 620 000. 2. 1,2 %. Économie. PIB (78) : 8 160. Productions (76) : A 5 + I 32 + S 63. Énerg. (80) : 6 032. CE (78) : 12 %. P (78) : 224. Ch. (78) : 6,3 %. Transports. (77) : 31 995 Mt/km. (*78) : 6 819 000 + 1 707 700. (*80) : 1 643 000 tjb. (78) : 12 614 pass./km. Information. (77) : 60 quotidiens. Tirage global : 4 369 000. (76) : 10 500 000. (76) : 4 785 000. (78) : 6 266 000. Santé. (76) : 21 400. Mté inf. (77) : 12,5. Éducation. (76). Prim. : 1 611 213. Sec. et techn. : 1 114 250. Sup. (75) : 274 738. Armée.  : 7 291. Institutions. Fédération de 6 États (Commonwealth of Australia), indépendante le 1er janvier 1901. Constitution de 1901. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Zelman Cowen. Premier ministre : Malcolm Fraser.

  • La vie intellectuelle
    • Idées

      André Glucksmann Cynisme et passion (Grasset) Mêlé, de façon parfois involontaire, à la polémique soulevée par la nouvelle philosophie, ce défroqué du communisme puis du maoïsme, devenu après la lecture de Soljénitsyne un critique virulent du marxisme et un militant des droits de l'homme, ne mériterait, pour certains, pas même d'être lu. D'autant qu'on lui reproche volontiers un style abscons et des tours de passe-passe sémantiques. Au risque d'être excommunié, retenons pourtant, après Les maîtres penseurs, paru en 1977, ce Cynisme et passion qui commence par « l'éloge du suffrage universel ». Une analyse du jeu, avec le hasard que seraient les élections, au terme de laquelle André Glucksmann est amené à étudier l'État en se demandant s'il s'agit d'une forme invariable. C'est au XVIe siècle, et à travers l'opposition complémentaire entre Bodin, théoricien d'un État souverain, et Montaigne, partisan de la tolérance, qu'il se place pour établir un parallèle entre le cynisme et la passion. « Il revient souvent au même, dit-il, de se penser occidental et de s'admettre cynique. » Le cynisme, en effet, dont on retrouve la trace dans la naissance de l'État moderne, a une filiation lointaine qui remonte jusqu'à la Grèce du temps de Diogène. Le cynisme en réalité est constitutif de l'Européen occidental et on le repère sous différentes formes tout au long de son histoire. Mais, à ce principe de certitude, ayant sans doute permis au modèle européen de triompher à travers le monde, il est possible de préférer une sorte d'incertitude inquiète, qui se manifeste également dès l'origine, sur la scène du théâtre grec. Relisant l'Orestie d'Eschyle, essayant de comprendre le mot d'ordre antifanatique de sa tragédie « ni anarchie ni despotisme » et la représentation du mal comme événement quotidien, Glucksmann s'interroge en définitive sur la capacité de l'Occidental, jusqu'au XXe siècle du génocide et de la menace atomique, à surmonter les crises, ou la crise.

    • Lettres

      L'imagination a perdu le pouvoir. À rebours de la formule fameuse en 1968, l'évolution de la littérature depuis quelques années indique un recul constant de la reine des facultés, comme l'appelait Baudelaire. Non seulement les livres les plus remarquables relèvent de la pure mémoire, mais encore, dans le domaine romanesque, l'imagination, réduite souvent a une routine, a perdu presque toute crédibilité et les prothèses inventées par de subtils théoriciens pour soutenir l'art de la narration semblent bien inefficaces : le dernier roman d'A. Robbe-Grillet, l'an dernier, Djinn, ne présentait pas beaucoup plus d'intérêt intellectuel et littéraire qu'un problème de mots croisés (Journal de l'année 1980-81).

    • Architecture

      Le débat sur la modernité gagne la France, après les États-Unis et l'Italie, patries des grands architectes. Pour la première fois depuis soixante ans, depuis la charte d'Athènes de Le Corbusier, le public français découvre une alternative à l'architecture dite moderne, fonctionnaliste ou encore de style international.

    • Arts

      Le retour à Madrid de Guernica en octobre 1981, l'année même du centenaire de la naissance de Picasso, introduit dans la saison artistique un hasard émouvant. Peint à Pans en 1937 dans l'émotion provoquée par le massacre de la population de Guernica par l'aviation allemande, puis confié en 1939 par Picasso au musée d'Art moderne de New York, le tableau le plus célèbre du xxe siècle réapparaît en Espagne en messager de paix : hommage à Picasso, à la peinture, à la démocratie.

    • Spectacles

      Jack Lang, ministre de la Culture, et Maurice Fleuret révèlent, le 3 février 1982, au cours d'une conférence de presse, les orientations de leur nouvelle politique musicale et annoncent les mesures qu'ils ont adoptées : – création d'un Conseil supérieur regroupant « les forces vivantes de la musique » ; – réorganisation de la Direction de la musique en sept départements distincts ; – construction d'un nouveau Conservatoire supérieur de Paris à La Villette ; – création d'un orchestre national de jeunes ; – projet d'une nouvelle salle pour l'Opéra ; – augmentation de 115 % des crédits accordés aux théâtres lyriques municipaux ; majoration des crédits accordés aux industries françaises (disques, facture instrumentale, éditions musicales) ; un plan (inauguré avec Rameau et Debussy) est prévu sur dix années pour l'édition graphique du patrimoine musical ; – aides pour les festivals qui constituent, à l'étranger, une image de marque de la musique en France.

    • Sciences

      Le prix de physique a été attribué, par moitié, d'une part à Nicolas Bloembergen et Arthur Schawlow, d'autre part à Kai Siegbahn. Les deux premiers ont développé la technique d'analyse spectroscopique par rayonnement laser ; le troisième, l'analyse des surfaces par spectroscopie électronique. Arthur Schawlow avait travaillé, dans les années 50, à l'invention du laser, en coopération avec son futur beau-frère C. H. Townes, à qui ces travaux devaient valoir le prix Nobel de physique en 1964. Le premier article décrivant le dispositif d'émission stimulée d'un rayonnement amplifié de lumière cohérente (définition du laser), publié en 1958, était signé des deux hommes. L'attribution d'un prix Nobel à Schawlow est donc logique. Les progrès constants réalisés depuis dix ans dans la technologie des lasers ont conduit à utiliser la lumière cohérente pour une nouvelle méthode de spectroscopie. Lorsque l'énergie du faisceau lumineux qui traverse une substance correspond à la différence des niveaux d'énergie des atomes composant la cible, celle-ci absorbe une partie de la lumière. En faisant varier la longueur d'onde du faisceau laser — ce qui n'a commencé d'être réalisable que depuis 1970 —, on observe une série de raies d'absorption dont la connaissance permet de déterminer les états atomiques. Nicolas Bloembergen a étudié les phénomènes d'optique non linéaire : lorsque la lumière est suffisamment intense, comme peut être celle du laser, la substance n'est pas simplement traversée : elle interagit avec la lumière, en émettant des radiations nouvelles. Bloembergen a utilisé ce phénomène pour étendre aussi bien dans l'infrarouge que dans l'ultraviolet la région où l'on peut faire varier la longueur d'onde du faisceau laser, ce qui accroît l'intérêt de ce mode de spectroscopie. Quant à Kai Siegbahn, fils de Manne Siegbahn, il a en quelque sorte suivi la voie tracée par son père : celui-ci avait reçu le Nobel en 1924 pour ses travaux sur la spectroscopie des rayons X ; le fils se voit attribuer la même récompense pour avoir développé une méthode spectroscopique fondée sur l'effet photoélectrique des rayons X. Lorsqu'un photon irradie une surface solide, il provoque l'éjection d'un électron dont l'énergie cinétique est égale à celle du quantum incident diminuée de l'énergie de liaison que l'électron possédait à l'intérieur de l'atome. En outre, on observe parfois l'émission d'un deuxième électron — dit « électron Auger » — dû à un réarrangement interne de l'atome. Siegbahn et ses collaborateurs ont mis au point des dispositifs permettant de sélectionner des rayons X d'énergie bien définie, de les diriger sur les échantillons et de mesurer avec une grande précision le nombre et l'énergie des électrons produits. Leur spectre révèle les liaisons chimiques dans lesquelles est engagé l'atome émetteur. Ces informations sont particulièrement utiles pour l'étude de l'absorption de molécules étrangères sur une surface solide, molécules qui interviennent dans les phénomènes de catalyse et de corrosion.

  • La vie religieuse
    • La vie religieuse

      « Rome est toujours dans Rome, mais le pape n'y est pas encore arrivé. » Ce propos d'un prélat du Vatican reflète assez bien le climat qui règne, au début de 1982, dans les milieux proches de la curie.

  • La vie quotidienne
    • Éducation

      Pour la majorité des enseignants, la victoire de la gauche, à l'élection présidentielle de mai 1981, puis aux législatives, est une divine surprise. Depuis des années, ils n'ont cessé de lui apporter leurs voix et leur soutien. Symbole de cette alliance entre les enseignants et la gauche : l'élection de 132 enseignants sur les 283 députés socialistes à l'Assemblée nationale.

    • Consommation

      La création d'un ministère de la Consommation restera sans nul doute comme le fait marquant de la période 1981-1982.

    • Automobile

      « Nous sommes arrivés à une époque tournant de l'histoire de l'automobile, une époque de remise en cause profonde des compromis antérieurs », écrivent les constructeurs français dans une brochure qui fait le point de leurs activités dans la recherche et le développement. En effet, les contraintes concernant la pollution imposées par les administrations des pays développés, d'une part, et les économies d'énergie depuis octobre 1973, d'autre part, se sont révélées comme deux obligations majeures.

    • Moto

      Inauguré pour la première fois par un ministre des Transports — en l'occurrence Charles Fiterman —, le 68e Salon du cycle et du motocycle, qui se tient en octobre 1981, à Paris, prend un lustre particulier, comme c'est souvent le cas les années impaires, lorsque le Salon de l'automobile ne lui fait pas ombrage.

    • Information

      Placée, de par sa fonction même, au cœur de l'événement, la presse cède parfois à la passion et ne respecte pas toujours son devoir d'objectivité. Aussi les périodes de grande tension politique sont-elles suivies de remises en cause spectaculaires. Au lendemain du 10 mai 1981, un vent de fronde souffle dans quelques salles de rédaction. Des journalistes sont déplacés ; on parle de chasse aux sorcières. L'information n'est pas fondamentalement différente pour autant : la nouvelle majorité s'en plaint. Dans plusieurs grands médias le malaise s'accroît : le ministre de la Communication, Georges Fillioud, qualifie la radio et la télévision de « corps malades », et Claude Estier, dans l'Unité, reconnaît que le fait de n'avoir pas considéré la réforme de l'audiovisuel comme « la priorité des priorités » était une erreur.

    • Faits divers

      Avec une belle unanimité, leaders politiques de toutes tendances, homme de la rue, bourgeois, intellectuel condamnent le terrorisme et manifestent la même indignation devant des attentats qui tuent aveuglément.

    • La mode à grands traits et à toutes jambes

      Les fiancées nacrées de Féraud, la mariée en dentelle rebrodée de pierreries d'Emmanuel Ungaro, les émules de Lady D chez Scherrer donnent au changement une allure romantique. Le canotier en paille ombrage les cheveux fous, la mousseline frissonne en cravates et en ruchés, les volants turbulents cernent les hanches ; roses et jasmins se tressent en guirlandes alanguies, et l'on évoque Sarah Moon, David Hamilton, pour ces vaporeuses beautés, aussi souvent que Proust et Gainsborought. Autre image : le pantalon de cent façons, abrégé à la cheville, à mi-mollet, et la culotte bouffante sous un caraco ajusté ; la combinaison de jogging franche et sportive en jersey, ou précieuse en satin ; la mini-jupe et le short dans la rue. Les talons s'élèvent : la jambe est éloquente en noir, juvénile en blanc, toujours en vue, par le jeu des fentes asymétriques, des ourlets à niveau variable, des retroussis et des transparences. Mode en mouvement, mode d'expression, dépouillée ou baignée d'artifices, saisie, mesurée, ajustée, appréciée d'un coup d'œil, la mode se révèle aussi mode de communication.

    • Détente

      Sept chevaux dont les prélèvements biologiques sont reconnus positifs mettent le monde des courses en émoi le 25 novembre 1981. D'abord parce que cette affaire porte sur un nombre exceptionnellement élevé de cas et parce que certains d'entre eux concernent des champions — notamment Ardfern, Video Tape et World Citizen qui, lui, a gagné un tiercé. Ensuite parce que l'entraîneur responsable n'est pas le premier venu : Jean-Paul Gallorini.

    • Sports

      Messieurs 100 m : 1. Wells (Europe), 10″ 20 ; 2. Obeng (Afrique), 10″ 21 ; 3. Emmelmann (DDR), 10″ 31. 200 m : 1. Lattany (USA), 20″ 21 ; 2. Wells (Europe), 20″ 53 ; 3. Emmelmann (DDR), 20″ 57. 400 m : 1. Wiley (USA), 44″ 88 ; 2. Zuliani (I), 45″ 26 ; 3. Cameron (Amériques), 45″ 27. 800 m : 1. Coe (Europe), 1′ 46″ 16 ; 2. Robinson (USA), 1′ 47″ 31 ; 3. Wagenknecht (DDR), 1′ 47″ 49. 1 500 m : 1. Ovett (Europe), 3′ 34″ 95 ; 2. Walker (Océanie), 3′ 35″ 49 ; 3. Beyer (DDR), 3′ 35″ 49. 5 000 m : 1. Coghlan (Europe), 14′ 08″ 39 ; 2. Kunze (DDR), 14′ 08″ 54 ; 3. Fontanella (I), 14′ 09″ 06. 10 000 m : 1. Schildhauer (DDR), 27′ 38″ 43 ; 2. Kedir (Afrique), 27′ 39″ 44 ; 3. Salazar (USA), 27′ 40″ 89. 3 000 m steeple : 1. Maminski (Europe), 8′ 19″ 89 ; 2. Scartezzini (I), 8′ 19″ 93 ; 3. Shintaku (Asie), 8′ 23″ 64. 110 m haies : 1. Foster (USA), 13″ 22 ; 2. Casanas (Amériques), 13″ 36 ; 3. Ivan (Europe), 13″ 66. 400 m haies : 1. Moses (USA), 47″ 37 ; 2. Beck (DDR), 49″ 16 ; 3. Schulting (Europe), 49″ 69. Hauteur : 1. Peacock (USA), 2,28 m ; 2. Nagel (Europe), 2,26 m ; 3. Freimuth (DDR), 2,24 m. Longueur : 1. Lewis (USA), 8,15 m ; 2. Honey (Océanie), 8,11 m ; 3. Abbiasov (SU), 7,95 m. Perche : 1. Volkov (SU), 5,70 m ; 2. Bellot (Europe), 5,55 m ; 3. Olson (USA), 5,50 m. Triple saut : 1. De Oliveira (Amériques), 17,37 m ; 2. Zhen Xhian (Asie), 17,34 m ; 3. Banks (USA), 17,04 m. Poids : 1. Beyer (DDR), 21,40 m ; 2. Mironov (SU), 20,34 m ; 3. Laut (USA), 19,90 m Disque : 1. Lemme (DDR), 66,38 m ; 2. Delis (Amériques), 66,26 m ; 3. Bugar (Europe), 64,38 m. Javelot : 1. Kula (SU), 89,74 m ; 2. Michel (DDR), 89,38 m ; 3. Sinersaari (Europe), 83,26 m. Marteau : 1. Sedykh (SU), 77,42 m ; 2. Riehm (Europe), 75,60 m ; 3. Urlando (I), 71,92 m. 4 × 100 m : 1. Europe, 38″ 73 ; 2. RDA, 38″ 79 ; 3. USA, 38″ 96. 4 × 400 m : 1. USA, 2′ 59″ 12 ; 2. Europe, 3′ 1″ 47 ; 3. Amériques, 3′ 2″ 01. Classement 1. Europe, 147 pts ; 2. RDA, 130 pts ; 3. USA, 127 pts ; 4. URSS, 118 pts ; 5. Amériques, 95 pts ; 6. Italie, 93 pts ; 7. Afrique, 66 pts ; 8. Océanie, 61 pts ; 9. Asie, 59 pts. Dames 100 m : 1. Ashford (USA), 11″ 02 ; 2. Smallwood (Europe), 11″ 10 ; 3. Goehr (DDR), 11″ 13. 200 m : 1. Ashford (USA), 22″ 18 ; 2. Kratochvilova (Europe), 22″ 31 ; 3. Woeckel (DDR), 22″ 41 400 m : 1. Kratochvilova (Europe), 48″ 61 ; 2. Koch (DDR), 49″ 27 ; 3. Pusey (Amériques), 51″ 48. 800  : 1.Veselkova (SU),1′ 57″ 48 ; 2. Steuk (DDR), 1′ 58″ 31 ; 3. Januchta (Europe), 1′ 58″ 32. 1 500 m : 1. Sorokina (SU), 4′ 3″ 33 ; 2. Dorio (I), 4′ 3″ 75 ; 3. Bruns (DDR), 4′ 4″ 67. 3 000 m : 1. Zauber (DDR), 8′ 54″ 89 ; 2. Puica (Europe), 8′ 55″ 80 ; 3. Cruciata (I), 8′ 57″ 10. 100 m haies : 1. Anisimova (SU), 12″ 85 ; 2. Knabe (DDR), 12″ 91 ; 3. Langer (Europe), 12″ 97. 400 m haies : 1. Neumann (DDR), 54″ 82 ; 2. Blaszak (Europe), 56″ 20 ; 3. Kasteitkaia (SU), 56″ 37. Hauteur : 1. Meyfarth (Europe), 1,96 m ; 2. Bykova (SU), 1,96 m ; 3. Spencer (USA), 1,92 m. Longueur : 1. Ullbricht (DDR), 6,80 m ; 2. Anderson (USA), 6,61 m ; 3. Wlodarczyk (Europe), 6,49 m. Poids : 1. Slupianek (DDR), 20,60 m ; 2. Fibingerova (Europe), 19,92 m ; 3. Sarria (Amériques), 19,21 m. Disque : 1. Jahl (DDR), 66,70 m ; 2. Petkova (Europe), 66,30 m ; 3. Savinkova (SU), 63,96 m. Javelot : 1. Todorova (Europe), 70,08 m ; 2. Felke (DDR), 66,60 m ; 3. Smith (USA), 63,04 m. 4 × 100 m : 1. RDA, 42″ 22 ; 2. États-Unis, 42″ 82 ; 3. URSS, 43″ 01. 4 × 400 m : 1. RDA, 3′ 20″ 62 ; 2. Europe, 3′ 23″ 03 ; 3. Amériques, 3′ 26″ 42. Classement 1. RDA, 120,5 pts ; 2. Europe, 110 pts ; 3. URSS, 98 pts ; 4. USA, 89 pts ; 5. Amériques, 72 pts ; 6. Italie, 68,5 pts ; 7. Océanie, 58 pts ; 8. Asie, 32 pts ; 9. Afrique, 26 pts.

  • Nécrologie

    Alfred ADAM (74 ans), comédien ; Paris, le 8-V-82.