Deuxième fournisseur des États-Unis, après l'Arabie Saoudite, assurant 8,6 % des importations pétrolières françaises, le Nigeria va être amené à prendre une part croissante dans les livraisons de gaz naturel à la France, étant donné l'attitude de l'Algérie.

Après la nationalisation, l'État nigérian domine la commercialisation du pétrole brut. Il en profite pour accroître très substantiellement ses revenus pétroliers, défendant à l'intérieur de l'OPEP des positions de plus en plus fermes et augmentant le prix de son pétrole brut de 130 % en un an.

Lagos interdit, en septembre 1979, l'accès des eaux territoriales nigérianes aux navires ayant des rapports avec l'Afrique du Sud, la Namibie et Israël ou ayant à leur bord des ressortissants de ces pays. À la même époque, le gouvernement nigérian décide de réduire de 38 à 5, dès janvier 1980, le nombre des conseillers soviétiques présents au Nigeria, estimant que la mission militaire qui assure la maintenance des MIG 21 fournis par l'URSS est « trop condescendante » à l'égard des officiers nigérians.

Ouganda

Kampala. 12 780 000. 53. 3,4 %.
Économie. PIB (75) : 266. Productions (71) : A 53 + I 12 + S 35. Énerg. (76) : 48. CE (75) : 9 %.
Transports. (74) : 27 000 + 8 900. (76) : 196 M pass./km.
Information. (74) : 4 quotidiens ; tirage global : 58 000. (76) : *250 000. (76) : *71 000. (76) : 9 100 fauteuils ; fréquentation : 1,3 M. (76) : 46 000.
Santé. (77) : 436.
Éducation. (76). Prim. : 1 036 920. Sec. et techn. : 66 986. Sup. (75) : 5 474.
Armée.  : *21 000.
Institutions. Indépendant le 9 octobre 1962. État fédéral. République du 8 septembre 1967. Coup d'État militaire qui renverse, le 12 mai 1980, le gouvernement provisoire de Godfrey Binaisa. Commission militaire au pouvoir, dirigée par Paulo Muwanga.

Lutte de factions et famine dans le Nord-Est

La chute du sanglant maréchal Idi Amin Dada n'a pas ramené la paix en Ouganda. Sa succession continue de soulever d'inextricables difficultés, dues à la lutte sévère à laquelle se livrent diverses factions.

Désenchantement

Le nouveau chef de l'État, Godfrey Binaisa, s'engage à organiser des élections démocratiques avant deux ans, tandis que les partisans de son prédécesseur, Yusuf Lule, renouvellent sans succès leurs manifestations. L'insécurité se généralise dans le pays, où s'affrontent sourdement ceux qui préconisent le retour à Kampala de l'ancien président Milton Obote, père de l'indépendance, zélateur d'une voie ougandaise du socialisme, et ceux qui y sont opposés. En moins d'un mois, plus de 70 civils sont assassinés dans la capitale, où les troupes tanzaniennes se révèlent incapables de rétablir l'ordre. Si ces dernières ont permis, par leur intervention directe aux côtés des opposants, l'éviction du maréchal Idi Amin Dada, il est certain que leur maintien en territoire ougandais suscite de vives critiques dans beaucoup de capitales africaines.

D'autre part, dans l'impossibilité de faire face aux charges financières que constitue l'entretien de ce véritable corps expéditionnaire, le gouvernement de Dar es-Salaam lance, en vain, un appel à l'aide pour couvrir une partie de ces frais.

De Nairobi, Yusuf Lule dénonce, en juillet 1979, l'action de la Tanzanie en Ouganda, accusant Nyerere d'avoir cherché à lui imposer par la force Milton Obote comme vice-président, d'avoir désigné lui-même certains ministres ougandais, d'avoir laissé ses troupes terroriser la population ougandaise. En dépit de son éphémère passage au pouvoir, le vieil universitaire réfugié au Kenya refuse toujours de renoncer à son mandat présidentiel, qu'il n'a effectivement exercé que durant six semaines seulement.

La joie populaire qui s'était donné libre cours au moment de la chute d'Idi Amin Dada se change, dès juillet 1979, en amertume et en rancœur ; l'insécurité et la pénurie alimentaire s'accroissent et, en dépit du rapatriement partiel de ses forces armées, la Tanzanie ne cesse d'augmenter son emprise sur le pays.

Plusieurs milliers de soldats tanzaniens sont encore sur place en septembre. À la suite de désordres consécutifs à la suspension par l'ONU de son aide alimentaire et d'une recrudescence de la violence dans la rue, 500 policiers tanzaniens arrivent en renfort à Kampala.

Coup d'État

Godfrey Binaisa procède en novembre à un important remaniement ministériel et annonce, le mois suivant, qu'il va dédommager la Tanzanie pour son aide militaire — au moment où les caisses de l'État sont vides et au moment où les Ougandais souffrent de la faim, notamment dans le nord et dans l'est du pays (on parle de plusieurs milliers de morts), pénurie inexplicable dans un pays aux ressources immenses. En janvier 1980, le chef de l'État coupe court à une rébellion dans l'armée ; il évite en février une crise ministérielle et annonce, en mars, à Nairobi, où il est venu chercher une aide militaire, que des élections auront lieu avant la fin de l'année. Quelques jours après que Milton Obote a fait connaître sa participation aux futures élections présidentielles et législatives, des militaires qui lui sont favorables prennent le pouvoir dans la nuit du 11 au 12 mai.