Toutefois, il paraît clair que C. Caramanlis conservera les rênes du pays. Il entend donner à la Constitution une interprétation de style présidentiel, proche de celle de la Ve République française.

Équilibre

En politique extérieure, la Grèce a poursuivi, tout au long de l'année, sa politique d'équilibre entre les blocs. Athènes a notamment conservé ses distances vis-à-vis des États-Unis. Pressé par une opposition fondamentalement antiaméricaine, le gouvernement a rejeté les propositions de Washington visant à négocier le retour de la Grèce au sein de l'organisation militaire de l'OTAN, qu'elle avait spectaculairement quittée au lendemain de l'invasion de Chypre par l'armée turque, en été 1974 (Journal de l'année 1974-75).

Dans le même temps, Constantin Caramanlis entamait une série de voyages qui le menait notamment à Moscou en octobre 1979. Cette visite s'est concrétisée, entre autres, par l'octroi, pour la marine soviétique de facilités portuaires en mer Egée, dans l'île de Cyros. D'autres voyages à Paris, Budapest, Londres et surtout Pékin ont confirmé une volonté d'ouverture tous azimuts et le désir de réactiver la coopération balkanique. Enfin, en renouant les relations diplomatiques avec le Vatican, Athènes a mis fin à un divorce qui durait depuis plus d'un millénaire.

Si Constantin Caramanlis est parvenu à son objectif de restaurer la démocratie en Grèce et à négocier l'entrée de son pays dans le Marché commun (prévue pour le 14 janvier 1981), il bute encore sur le problème des relations avec Ankara, empoisonnées par la question chypriote qui n'a pas trouvé de solution.

Inflation

Mais la principale tâche du gouvernement sera de résoudre les difficultés économiques et sociales qui dominent la vie politique intérieure. L'inflation a atteint en 1979 le chiffre record de 25 % et le déficit de la balance des paiements environ 2 milliards de dollars. Le plan d'austérité extrêmement rigide mis en place en août 1979 a provoqué la réticence de la population et des partis de l'opposition, principalement du Parti socialiste (PASOK) de Andreas Papandreou. Une longue grève des employés de banque a accru le malaise social, dont le PASOK, en hausse sensible dans l'électorat, entend bien tirer parti lors des prochaines élections générales prévues en 1981.

Hongrie

Budapest. 10 690 000. 114. 0,3 %.
Économie. Productions (77) : A 16 + I 59 + S 25. Énerg. (76) : 3 553.
Transports. (*77) : 13 024 M pass./km, 23 557 Mt/km. (*77) : 744 700 + 228 900. (77) : 653 M pass./km.
Information. (75) : 27 quotidiens ; tirage global : 2 454 000. (75) : 2 538 000. (76) : 2 495 000. (75) : 561 700 fauteuils ; fréquentation : 74,4 M. (77) : 1 104 000.
Santé. (76) : 24 053. Mté inf. (77) : 26,2.
Éducation. (76). Prim. : 1 072 423. Sec. et techn. : 366 362. Sup. (75) : 107 555.
Armée.  : 104 000.
Institutions. République populaire proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel : Pal Losonczi. Président du Conseil : György Lazar. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar.

Objectif prioritaire pour Budapest : la rentabilité économique

Fermement décidée à mener à bien une politique économique qui s'éloigne de plus en plus des doctrines « égalitaristes » du marxisme-léninisme, la Hongrie, bien que s'affirmant la « vassale de personne », n'en continue pas moins à s'aligner totalement sur Moscou sur le plan extérieur. Moyen comme un autre d'obtenir cette tranquillité qui permet de continuer à avancer dans une direction dont l'unique objectif, désormais affirmé, est la rentabilité.

Cet alignement, on le constate lors de l'affaire afghane. À la différence de Bucarest, Budapest affiche, par la voix du premier secrétaire du Parti Janos Kadar, son plein accord avec l'URSS, « principal soutien de la cause du progrès humain ». « Chacun sait que le gouvernement légal du pays (Afghanistan) a demandé une aide militaire face à la menace extérieure » déclare J. Kadar, avant d'ajouter : « L'Union soviétique a fourni cette aide en accord avec le droit international. »