Le scrutin permet au Bangladesh de renouer avec la tradition du multipartisme, si vivace dans le sous-continent. Une trentaine de formations sont en lice. La plupart des mouvements marxistes-léninistes, sortis de la clandestinité, restent à l'écart de la consultation. Mais les principaux partis de l'opposition sont revenus sur leur mot d'ordre de boycott. Pour l'essentiel, la bataille électorale oppose trois organisations : le Parti nationaliste du Bangladesh (PNB), né en septembre 1978 et qui soutient l'action du président ; la Ligue musulmane où se retrouve l'extrême droite intégriste, naguère hostile à la sécession du Pakistan oriental ; la Ligue Awami, parti de l'ancien président Sheikh Mujibur Rahman assassiné en août 1975.

Le PNB remporte une victoire sans appel. Malgré un fort pourcentage d'abstentions, le parti gouvernemental enlève 206 sièges contre 40 à la Ligue Awami — que dirige Malek Ukil — et 19 à la Ligue musulmane. Le parti socialiste national (gauche révolutionnaire) obtient 9 mandats. Les élus désignent ensuite 30 députés représentant les femmes. L'Assemblée, qui siégera cinq ans, dispose d'assez larges pouvoirs. La vice-présidence de la République revient à Abdus Sattar. Le nouveau gouvernement, dirigé par Shah Azizur Rahman, entre en fonctions le 14 avril. Ainsi s'achève la mise en place de l'édifice institutionnel qui consacre, au demeurant, le rôle prééminent du chef de l'État. Celui-ci conserve quatre portefeuilles ministériels dont celui de la Défense. Aux opposants qui lui demandaient d'abandonner ses fonctions militaires, il a fait une concession de pure forme en nommant un chef d'état-major.

Économie

La démocratisation du régime bangalais s'accompagne d'une lente, mais sensible amélioration de l'économie. Trois bonnes récoltes successives et les progrès de la culture du blé ont éloigné le spectre de la famine. Le gouvernement constitue un stock tampon de 500 000 t de grains. Les importations de céréales, quoique en baisse, représentent encore un tiers de l'aide étrangère, laquelle s'élève, pour 1978-1979, à 1,25 milliard de dollars. Dacca obtient, de la plupart de ses créanciers, l'annulation des dettes publiques et radoucissement des conditions de crédit.

En contrepartie, le Plan de deux ans (1978-80) accorde un rôle majeur aux investisseurs étrangers, rassurés par le maintien de la loi et de l'ordre autant qu'alléchés par les vastes réserves de pétrole et de gaz naturel ; ainsi le Japon développe son assistance en matière de forage et d'exploration. Enfin, la politique de contrôle des naissances reste timide. La population du Bangladesh est désormais estimée à 84 millions d'habitants.

Bhoutan

Punākha et Thimphu. 1 035 000. 22. *2,3 %.
Économie. PIB (70) : 47.
Information. (71) : 1 500 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M.
Éducation. (74). Prim. : 12 810. Sec. et techn. : 1 788.
Institutions. Monarchie. Souverain : Jigme Singhi Wangchuk ; succède, le 24 juillet 1972, à son père Jigme Dorji Wangchuk, décédé. Les relations internationales du Bhoutan sont assurées par l'Inde.

Birmanie

Rangoon. 31 510 000. 46. *2,4 %.
Économie. PIB (76) : 113. Production (76) : A 47 + I 10 + S 43. Énerg. (76) : 49. CE (75) : 6 %.
Transports. (*76) : 2 912 M pass./km, 382 Mt/km. (*76) : 37 700 + 40 500. (76) : 38 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : 319 000. (74) ; 659 000. (72) : 302 600 fauteuils ; fréquentation : 222,5 M. (76) : 32 000.
Santé. (75) : 5 550.
Éducation. Prim. (76) : 3 475 749. Sec. et techn. (74) : *900 000. Sup. (75) : 56 083.
Armée.  : 169 500.
Institutions. République indépendante proclamée le 4 janvier 1948. Constitution du 4 janvier 1974 ; remplace la Constitution de 1947 et fait du pays une République socialiste. Chef de l'État : général U Ne Win, réélu le 2 mars 1978. Premier ministre : U Maung Maung Kha.

Réfugiés

Pendant plusieurs mois, une vague de violence déferle sur ce pays renommé pour la tolérance de sa population et la sérénité de ses mœurs. Elle frappe la communauté musulmane des Rohingyas, qui vit dans l'État d'Arakan. À l'occasion d'une campagne de recensement visant à endiguer le flux des immigrants clandestins, l'armée birmane, épaulée par certains éléments de la minorité des Moghs (bouddhiste, mais d'origine mongole), se livre à des persécutions contre les musulmans : viols, meurtres, pillages, incendies de mosquées.