Au terme de plusieurs navettes entre Le Caire et Tripoli, Y. Arafat obtient, le 25 août, l'échange des prisonniers faits au cours des hostilités. L'Égypte et la Libye s'engagent en outre, au cours d'une réunion à Solloum, à mettre fin aux campagnes d'invectives et conviennent de mesures pour éviter de nouveaux affrontements frontaliers. Mais rien n'est réglé dans le fond, et le fossé entre l'Égypte et la Libye demeure plus profond que jamais, tandis que celui qui séparait Tripoli de Tunis est comblé. Le 1er septembre, une importante délégation ministérielle tunisienne assiste aux festivités de la révolution libyenne, et Tripoli fait savoir qu'il accepte l'arbitrage de la Cour de La Haye à propos du litige du golfe de Gabès.

Réconciliations

La guerre de quatre jours entre l'Égypte et la Libye aggrave la crise de confiance entre Paris et Tripoli. Dans une interview au Monde (24 sept. 1977), le colonel Kadhafi reproche à Paris de vendre à l'Égypte des armes qui ont servi à attaquer la Libye et de soutenir les régimes réactionnaires en Afrique où, affirme-t-il, la politique française « ne diffère guère des pratiques qui furent celles de Bonaparte, de Hitler et de Mussolini ».

La Libye, qui, depuis 1975, compte de plus en plus sur l'URSS pour équiper et entraîner son armée, s'adresse à la RFA, à l'Italie et à la Belgique pour certains types de matériels jugés stratégiques que Paris refuse de lui vendre.

Sceptique quant aux chances d'un règlement de paix au Proche-Orient, le colonel Kadhafi propose la convocation d'un sommet arabe à Tripoli pour unifier les rangs arabes face à l'intransigeance israélienne. À cet effet, il renoue, le 14 novembre, avec le régime soudanais du général Nemeiry, qu'il avait tenté de renverser (Journal de l'année 1976-77) et il améliore également ses relations avec la Jordanie. Surpris par le voyage à Jérusalem du président Sadate, le colonel Kadhafi prend la tête de la campagne contre les « menées capitulardes » du gouvernement égyptien, qu'il décide de ne plus reconnaître, et applique contre l'Égypte les mesures de boycottage en vigueur contre l'« ennemi sioniste », mettant ainsi fin à la détente relative qui s'était instaurée dans les relations entre les deux pays depuis la guerre de juillet.

Médiations

Sur le plan africain, Tripoli ne cache pas sa volonté de jouer les médiateurs. En février 1978, le colonel Kadhafi invite le Frolinat à négocier avec les autorités tchadiennes et organise sous son patronage une conférence de réconciliation nationale qui aboutit, le 27 mars, à un accord de cessez-le-feu Le chef de l'État libyen reçoit officiellement, le 13 avril à Tripoli, le président mauritanien Ould Daddah, et lui fait part de son souhait de voir intervenir une solution négociée au problème du Sahara occidental, de préférence dans un cadre maghrébin. La reprise des hostilités au Tchad et l'intensification de l'engagement français en Afrique à la suite de l'affaire du Shaba provoquent cependant un nouveau durcissement de la politique libyenne.

En visite officielle à Alger, le colonel Kadhafi dénonce, le 3 juin, en termes violents, l'intervention des parachutistes français au Tchad et lance un avertissement au Maroc et à la Mauritanie, laissant entendre que la Libye pourrait reconnaître la République arabe sahraouie démocratique.

Madagascar

Antananarivo. 8 270 000. 14.
Économie. PIB (72) : 150. Énerg. (*75) : 71. C. E. (72) : 16 %.
Transports. (*75) : 248 M pass./km, 207 Mt/km. (74) : *55 000 + 51 000. (75) : 190 M pass./km.
Information. (74) : 9 quotidiens ; tirage global : 59 000. (74) : *855 000. (74) : 7 500. (74) : 12 500 fauteuils ; fréquentation : 2,9 M. (75) : 31 000.
Santé. (73) : 687.
Éducation. Prim. (73) : 1 037 714. Sec. et techn. (73) : 123 654. Sup. (74) : 9 354.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). La nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 21 décembre 1975, institue la République démocratique de Madagascar. Président de la République : capitaine de frégate Didier Ratsiraka. Premier ministre : Désiré Rakotoarijaona.

La reprise du dialogue avec Paris

Avec 92 % des suffrages exprimés aux élections législatives du 30 juin 1977, le Front national pour la défense de la révolution, qui regroupe toutes les formations politiques favorables au régime du président Didier Ratsiraka, renforce son audience.