Sur le plan extérieur, le Front nationaliste au pouvoir poursuit une politique d'extrême fermeté à l'égard de Chypre et de la Grèce. Les crédits militaires pour l'année 1975, qui constituent 20 % du budget, sont en augmentation de 54 % par rapport à l'exercice précédent.

Viêt-nam du Nord

Hanoi. 22 480 000. 139. 2,3 %.
Économie. Production : I (65) 120.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République démocratique, proclamée en 1954. Constitution de 1960. Président de la République : Ton Duc Thang, succède à Hô Chi Minh, décédé. Président du Conseil : Pham Van Dong.

Viêt-nam du Sud

Saigon. 19 370 000. 110.
Économie. PNB (72) 168. Production : G (71) 130 + I (71) 216. Énerg. (*72) : 287.
Transports. (*72) : 66 M pass./km, 7 M t/km. (71) : 58 400 + 74 000. (72) : 102 M pass./km.
Information. (70) : 56 quotidiens ; tirage global : 1 221 000. (70) : *2 200 000. (72) : *500 000. (71) : 134 800 fauteuils ; fréquentation : 62,1 M. (72) : 43 000.
Santé. (71) : 2 000.
Éducation. (69). Prim. : 2 375 982. Sec. et techn. : 655 413. Sup. : 47 296.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République, proclamée le 26 octobre 1955. Constitution du 1er avril 1967, amendée en janvier 1974. Les forces du GRP détiennent le pouvoir depuis le 30 avril 1975, date de la reddition du gouvernement de Saigon ayant à sa tête le général Duong Van Minh. Ce dernier prend ses fonctions le 28 avril et remplace Tran Van Huong ; celui-ci succède au général Nguyen Van Thieu, qui démissionne le 21 avril et quitte le pays.

La paix après trente ans de conflit

La paix. Enfin la paix après trente ans de guerre ! Ce mot (Hoa Binh en vietnamien) est sur toutes les lèvres au soir du 30 avril 1975, quand les troupes du gouvernement révolutionnaire provisoire et de la République démocratique du Viêt-nam investissent Saigon, ultime étape d'une longue marche commencée en 1945. À Saigon comme à Hanoi, à Washington comme à Moscou et à Pékin, à Paris comme dans le monde entier, une page de l'histoire mondiale est tournée. Le grondement des canons, l'explosion des bombes, le sifflement des balles cessent ; un nouvel ordre s'instaure.

Les alliés des USA prennent leurs distances

Avec l'effondrement du régime sud-vietnamien (et cambodgien), la politique extérieure américaine a subi l'un de ses plus graves échecs. Dépenser, pendant des années, des centaines de milliards de dollars dans une guerre sans issue, signer les accords de Paris et être incapable de les faire appliquer, abandonner dans la panique, sinon le désordre, un pays qu'on a juré de soutenir, tout cela constitue une série de revers que n'effacent ni les déclarations de Henry Kissinger (à la veille de la chute de Saigon, il affirmait sa foi en une « solution politique ») ni la lassitude ou l'indifférence d'une opinion publique finalement soulagée de sortir du guêpier indochinois. À l'échelle planétaire et d'un point de vue stratégique, la perte du Sud Viêt-nam n'apparaît pas cependant comme une catastrophe pour les États-Unis. Leurs intérêts vitaux n'ont pas été touchés et, de la Corée du Sud à Formose et aux Philippines, les places fortes de l'influence américaine en Asie ne manquent pas. Mais la crédibilité américaine a été profondément entamée. Quelle confiance accorder à un pays qui laisse tomber ses amis, ont répété à l'envi les alliés des USA aussi bien en Extrême-Orient qu'au Proche-Orient et en Europe. Dans le Sud-Est asiatique lui-même, il est remarquable que la victoire des révolutionnaires en Indochine a déjà commencé de bouleverser la carte politique de la région. Les alliés les plus sûrs des États-Unis, la Thaïlande et le Philippines, prennent des distances à l'égard de leur protecteur et nouent des relations avec la Chine. Pour le Nord Viêt-nam, et surtout pour le Sud Viêt-nam libéré de toute influence étrangère, le problème est de se maintenir en dehors du différend Moscou-Pékin, pour ne pas avoir à choisir entre les capitales du communisme. Mme Binh, le ministre des Affaires étrangères du GRP, a fait savoir que son pays participerait au sommet des non-alignés.

Pays clef

Soulagement, mais aussi inquiétude. Car de quel ordre s'agit-il ? Deux mois après la prise de Saigon, qui devient Saigon-Hô-Chi-Minh-Ville au début de l'été 1975, il n'est pas encore possible de discerner la politique que veulent ou que peuvent mener le gouvernement révolutionnaire et les autorités nord-vietnamiennes. Sans doute, l'ordre du général Thieu, ce mélange de démocratie, de licence, de corruption, de détentions arbitraires est-il bien mort ; le nouveau régime n'est ni celui de Hanoi ni celui de Phnom Penh. Une vaste entreprise de purification, de normalisation est lancée, sans que les libertés individuelles soient apparemment remises en cause.