Cependant, le progrès entraîne dans son sillage les problèmes qui se posent dans toutes les sociétés en mutation. La contestation politique et sociale fait son apparition dans le royaume. Malgré l'absence de syndicats, toujours interdits, les ouvriers du pétrole multiplient les revendications, déclenchent une série de grèves sauvages. Des réunions politiques se tiennent dans les clubs, en l'absence de partis ou d'organisations légales.

Loin de mettre un terme à la lutte armée, les maquisards du Dhofar redoublent d'efforts pour abattre un régime qu'ils considèrent comme étant encore plus dangereux que le précédent. Le sultan Qabous, malgré ses conceptions modernes (il a été éduqué en Grande-Bretagne), entend gouverner avec un autoritarisme qui rappelle celui de son père. Sayed Tarek, son oncle, déclare en mars 1971 qu'il n'approuve nullement le pouvoir personnel et qu'il souhaiterait doter Oman d'une monarchie constitutionnelle, sinon encore d'une république.

Isolement

Mais le problème primordial qui se pose aux dirigeants d'Oman est d'ordre international. En février, une délégation ministérielle entreprend une tournée dans les pays arabes afin de convaincre ceux-ci d'admettre Oman à la Ligue arabe. Le 2 juin 1971, Sayed Tarek pose la candidature de son pays à l'ONU. Fin juin, aucune des deux organisations n'avait répondu favorablement à la requête. L'entrée d'Oman aux Nations unies dépend dans une large mesure de son admission à la Ligue arabe. Or, cette dernière est divisée, certains de ses membres étant opposés à l'admission d'un pays qui entretient sur son sol des bases étrangères, en l'occurrence britanniques, à Salalah et dans l'île de Masira.

Syrie

6 098 000. 33. 2,8 %.
Économie. PNB (68) 248. Production (66) : A 28 % + I 19 % + S 53 %. Énerg. (*68) : 434. C.E. (67) : 12 %.
Transports. (*68) : 85 M pass./km, 122 M t/km. (*68) : 29 000 + 16 600. (*68) : 127 470 000 pass./km.
Information. (67) : 4 quotidiens ; tirage global : 85 000. (66) : *100 000. (66) : 57 000 fauteuils ; fréquentation : 21 M. (68) : 96 613.
Santé (67). 1 403.
Éducation (67). Prim. : 767 895. Sec. et techn. : 228 500. Sup. : 33 027.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution provisoire de 1969, amendée le 17 février 1971. Président de la République : général Hafez Assad, élu le 12 mars 1971 ; il s'était emparé du pouvoir le 13 novembre 1970, renversant le président Nureddin al-Atassi. Le général Assad succède comme chef de l'État à Ahmed El Khatib, nommé provisoirement après le coup d'État du 13 novembre. Président du Conseil : général Abdel Rahman Khlefawi.

Intervention

Le régime baasiste traverse une crise qui s'aggrave au cours de l'automne 1970. La direction du parti, divisée sur nombre de questions politiques, économiques et institutionnelles, se scinde lors de la guerre civile en Jordanie. En septembre, l'aile gauchiste — animée par le général Salah Jedid, secrétaire général adjoint du Baas — couvre de son autorité l'intervention de l'armée syrienne (sous le couvert de l'organisation palestinienne) dans le royaume hachémite, pour prêter main-forte aux fedayin. Le général Hafez Assad, ministre de la Guerre et commandant de l'aviation, s'y oppose en soutenant qu'une telle initiative pourrait offrir le prétexte à Israël et aux États-Unis d'intervenir, à leur tour, militairement.

Ouvert le 30 octobre 1970, le 10e congrès du Baas, qui se déroule dans une atmosphère houleuse, prend fin le 11 novembre. La conférence se tient à huis clos, mais selon la plupart des organes de presse étrangers le groupe du général Assad est mis en minorité. Le soir même, ce dernier fait arrêter 56 officiers connus pour leurs attaches avec le clan rival du général Salah Jedid. Le secrétaire général adjoint du Baas réagit le lendemain en prenant la décision de destituer de ses fonctions le général Assad.

Coup d'état

Le ministre de la Guerre prend ses adversaires de vitesse et s'empare du pouvoir le 13 novembre. Il fait arrêter non seulement Salah Jedid, mais aussi le chef de l'État, Nureddin al-Atassi, Youssef Zouayen et Ibrahim Makhos, respectivement ancien Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères, ainsi que plusieurs ministres et officiers supérieurs. Un certain nombre sont libérés dans les mois qui suivent.