Les propriétaires sont rassurés : on ne touchera pas aux grandes exploitations de blé, qui continueront à bénéficier des progrès de la révolution verte. Il faudra bien pourtant que les paysans des rizières en profitent un jour, si l'Inde veut satisfaire ses besoins alimentaires en 1980, son objectif.

Fermeté modérée en politique étrangère, socialisme prudent chez soi. Tel semble être le double et même visage offert par les dirigeants de Delhi. Indira Gandhi reste fidèle en cela à son père, Nehru, hostile à tout extrême.

Indonésie

116 000 000. 79. 2,4 %.
Économie. PNB (68) 96. Production (64) : A 56 % + I 12 % + S 31 %. Énerg. (*68) : 99. C.E. (68) : 7 %.
Transports. (67) : 4 998 M pass./km, 659 M t/km. (67) : 185 000 + (*68) : 116 100.  : 598 000 tjb. (*68) : 577 060 000 pass./km.
Information. (65) : 85 quotidiens ; tirage : 709 000 pour 60 quotidiens. (67) : *1 500 000. (68) : *72 000. (68) : 181 377.
Santé (67). 3 994.
Éducation (67). Prim. : 12 574 823. Sec. et techn. : 1 607 312. Sup. : 192 416.
Institutions. République indépendante proclamée le 17 août 1945. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, élu le 27 mars 1968.

Irak

9 350 000. 22. 2,4 %.
Économie. PNB (67) 257. Production (65) : A 21 % + I 47 % + S 32 %. Énerg. (*68) : 644.
Transports. (67) : 367 M pass./km, 1 131 M t/km. (*68) : 61 500 + 41 100. (*68) : 124 077 000 pass./km.
Information. (63) : 8 quotidiens ; tirage global : 85 000. (66) : *180 000. (65) : 62 600 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (68) : 113 388.
Santé (67). 2 205.
Éducation. Prim. (66) : 977 582. Sec. et techn. : 260 296. Sup. : 28 410.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République, proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970 (la quatrième depuis douze ans). Régime présidentiel. Président de la République et Premier ministre : Hassan el-Bakr, qui renverse le général Aref le 17 juillet 1968. Le Conseil du commandement de la révolution détient tous les pouvoirs.

Deux nations

Le régime baasiste instauré en juillet 1968 continue à consolider ses assises par diverses mesures politiques et économiques. Par un accord signé le 7 juin 1971, il normalise ses rapports avec l'Iraq Petroleum Company, avec laquelle le gouvernement de Bagdad était en conflit depuis la promulgation, en 1961, de la fameuse loi 80 expropriant à peu près totalement l'IPC.

Aux termes de la convention pétrolière de Téhéran, l'Irak s'assure, d'autre part, une augmentation de revenus estimée à plus de 70 millions de dollars, ce qui favorise l'exécution du plan quinquennal mis en chantier en avril 1970. Le plan indique un renforcement de la mainmise de l'État : celui-ci prend à sa charge les trois quarts des investissements prévus.

Dans le domaine de la politique intérieure, le régime du général Bakr poursuit sa collaboration avec le Parti démocratique kurde du général Moullah Moustapha El-Barzani, dont cinq représentants siègent au gouvernement. Le 16 juillet 1970, une nouvelle constitution provisoire est promulguée, proclamant que la population irakienne est constituée de deux nations, arabe et kurde, « dans le cadre de l'unité indivisible de l'Irak ». Cependant, le PDK ne désigne pas, comme il avait été convenu, la personnalité kurde qui occuperait les fonctions de vice-président de la République. Les partisans du général Barzani estimeraient, en effet, que l'accord du 11 mars 1970, conclu avec le gouvernement, n'est pas appliqué avec suffisamment de rigueur. En mai 1971, des rumeurs font état d'un sérieux malaise et d'une rupture possible entre le gouvernement central et les autonomistes kurdes.

Réquisitoire

Le parti communiste, pour sa part, refuse toute collaboration avec le régime. En décembre 1970, lors de son deuxième congrès national, il se livre à un sévère réquisitoire contre le gouvernement. Il dénonce ce qu'il appelle la prétendue libéralisation du régime baasiste. Celui-ci avait supprimé l'état d'urgence (23 octobre 1970), libéré de nombreux détenus politiques (en novembre) et s'était engagé, le 23 décembre, à désigner une Assemblée législative. Le parti communiste accuse le gouvernement d'entretenir la terreur par des vagues d'arrestations, par la pratique courante de la torture et par l'assassinat politique.