Nicolas Ceausescu, quarante-neuf ans, ajoute dans le même temps à son pouvoir de secrétaire général du parti communiste, la magistrature de président du Conseil d'État, la plus haute en Roumanie. Ce cumul est la première application d'une règle toute nouvelle de non-superposition des appareils du parti et de l'État.

La voie roumaine cherche par là l'efficacité, mais ne se confond en aucune façon avec le chemin du libéralisme. Le 8 décembre 1967, une conférence nationale du parti communiste roumain achève d'approuver ces importantes modifications.

Dès lors, ce sont deux hommes forts et de même rang protocolaire qui peuvent, lors de la visite du général de Gaulle à Bucarest, le 15 mai 1968, confronter leurs politiques respectives d'indépendance.

Incartade scandaleuse

Comme Paris vis-à-vis de l'OTAN et du Marché commun, Bucarest joue un jeu personnel à l'égard du Comecon et du pacte de Varsovie. Il y a même une véritable symétrie dans les critiques adressées par les deux capitales à l'accord soviéto-américain, sur la non-dissémination de l'arme nucléaire.

Depuis l'été de la guerre de six jours, la diplomatie roumaine n'a laissé passer aucune occasion de se différencier de la politique étrangère soviétique. Son refus de signer en juin 1967 la déclaration de Moscou sur le Moyen-Orient, ses relations d'amitié et de commerce avec l'État juif, maintenues, voire renforcées en décembre, sont les manifestations les plus spectaculaires de cet affranchissement.

Les voyages à Washington et à Pékin du président du Conseil Ion Gheorghe Maurer, ont été symboliques de la doctrine roumaine des rapports égaux avec tous. Mais c'est l'échange d'ambassadeurs avec Bonn, en juillet 1967, qui a constitué l'incartade la plus scandaleuse.

Manifestations d'amitié

Le 23 juillet, la Pravda a rappelé avec quelque raideur que les membres du pacte de Varsovie sont liés dans leurs relations avec l'Allemagne fédérale par leurs « exigences collectivement énoncées ». Lorsque Ceausescu a fait approuver solennellement, le 26 juillet, par l'Assemblée nationale, les tendances centrifuges du communisme national roumain, les rapports avec l'Union soviétique ont paru atteindre à un assez haut point de tension.

« Il est nécessaire que dans la pratique des rapports entre États l'existence de divergences sur un problème ou sur un autre n'affecte pas la coopération économique. » Rien, apparemment, n'est encore réglé le 7 décembre, lorsque le leader roumain tient devant la conférence nationale de son parti ce propos mesuré.

Quelques jours plus tard, Ceausescu est à Moscou. Le 16 décembre, un communiqué bref et discret dissimule mal la grande importance des entretiens qui viennent d'avoir lieu. Dès lors, les délais de livraison des équipements que l'URSS s'est engagée par contrat à fournir au complexe sidérurgique roumain de Galatz s'améliorent.

Le 2 février 1968, des manifestations communes marquent, à Moscou et à Bucarest, le vingtième anniversaire du traité d'amitié conclu en 1948, et pour vingt ans précisément. Une opportune clause de prorogation automatique a permis d'éluder la discussion sur l'« Allemagne revancharde » et sur les conditions de la consultation entre les deux parties, qui paralysait depuis plusieurs mois la négociation d'un nouveau traité.

Des réhabilitations

Qui plus est, les Roumains acceptent d'aller défendre leur point de vue à la conférence consultative des partis communistes, à Budapest, en février - mars. Cette concession sera d'ailleurs ramenée à sa juste proportion par un départ spectaculaire qui équivaut au retrait du PC roumain de toute réunion de famille. Mais, en même temps, la Roumanie affirme à Sofia sa présence dans le pacte de Varsovie.

À la fin d'avril, le comité central approuve la politique réaliste qui consiste à ne pas transposer au plan des relations entre États les différends des partis frères.

Cette session réhabilite certaines victimes du stalinisme. Pour la première fois est mise en cause l'action de l'ancien secrétaire général du parti, feu Gheorghiu Dej. Mais surtout la révélation des méthodes policières que prônait alors l'ex-ministre de l'Intérieur Draghici écarte définitivement de la route de Ceausescu un dignitaire du parti qui était depuis un an en demi-disgrâce.

Saint-Marin

(65) 17 000. 286. 2,6 %.
Information. Récepteurs radio : 3 000. Téléviseurs : 1 500. Cinéma : 7 salles ; fréquentation : 220 000.
Institutions. République indépendante. Le pouvoir exécutif est exercé par deux régents, nommés, pour six mois, par le Grand Conseil général.

Saint-Siège

(65) 1 000. 2 273.
Transport. Rail : 13 734 M pass./km, 16 817 M t/km.
Information. (60) Journaux : 1 quotidien ; tirage : 280 000.
Institution. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Paul VI (Giovanni Battista Montini), élu le 21 juin 1963 ; succède à Jean XXIII. Secrétaire d'État : cardinal Amleto Cicognani.

Suède

7 808 000. 17. 0,6 %. Consomm. énergie (*65) : 4 506 kg e.c.
Transport. Rail (*65) : 5 297 M pass./km, 13 802 M t/km. Parc autos (*65) : 1 793 000 + 118 600. Mar. march. : 4 400 000 tjb. Aviat. civ. (*65) : 1 492 378 000 pass./km.
Information. Journaux : 119 quotidiens ; tirage global : 3 909 000. Récepteurs radio : 2 954 000. Téléviseurs : 2 085 000. Cinéma (63) : 2 000 salles ; fréquentation : 52 M. Postes téléphone : 3 386 925.
Santé (63). 7 940 médecins.
Éducation (64). Prim. : 828 007. Sec. et techn. : 389 753. Sup : 61 222.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1809, complétée par des lois fondamentales. Souverain : Gustaf VI Adolf ; succède à Gustaf V. Premier ministre : Dr Tage Erlander.

Suisse

6 050 000. 144. 1,9 %. Consomm. énergie (*65) : 2 668 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 7 941 M pass./km, 5 212 M t/km. Parc autos (*65) : 919 100 + 93 100. Mar. march. : 177 000 tib. Aviat. civ. (*65) : 2 435 510 000 pass./km.
Information. Journaux : 132 quotidiens ; tirage global : 2 210 000. Récepteurs radio : 1 654 000. Téléviseurs : 621 000. Cinéma : 649 salles ; fréquentation : *48 M. Postes téléphone : 2 259 077.
Santé (64). 8 578 médecins.
Éducation (64). Prim. : 468 664. Sec. et techn. : 272 159. Sup. : 30 488.
Institutions. République confédérale. Constitution de 1874. Président de la Confédération : Willy Spühler. Vice-président : Ludwig von Moos.