Il n'en est pas de même pour Amerigo Petrucci : l'ancien maire de Rome est arrêté sous l'inculpation de détournement de fonds. Démocrate-chrétien, Petrucci s'était démis de ses fonctions de maire depuis trois mois, pour se présenter aux élections législatives. Le parti radical relance alors ses accusations, déjà formulées trois ans plus tôt, d'avoir détourné 430 millions de lires, alors qu'il était commissaire de l'ONMI (Office national de la mère et de l'enfant), et obtient son arrestation.

L'insurrection des étudiants

La révolte des étudiants romains, dès février 1968, semble ouvrir la voie aux manifestations des étudiants de plusieurs pays européens. Alors qu'en Allemagne et en France cette révolte débouche sur la politique, elle reste, en Italie, strictement universitaire.

C'est à la faculté des lettres de Rome, le 23 février, que se produit le premier heurt. Une centaine d'étudiants se barricadent dans l'amphithéâtre en signe de protestation contre la réforme universitaire (le projet traîne depuis 1965, et 8 articles sur 37 sont votés par le Parlement). Il faut deux heures à une cinquantaine d'agents pour obtenir l'évacuation des lieux. Le 29 février, l'affaire rebondit. Le recteur de l'université de Rome, le professeur D'Avack, demande l'intervention de la police. Un cortège de 3 000 manifestants marche alors sur le palais Chigi et se heurte à la police.

Le lendemain, devant la faculté d'architecture, une bataille rangée, qui oppose plusieurs milliers d'étudiants à la police chargée de les surveiller, provoque 200 blessés, dont 60 policiers. Les jours suivants, le calme revient dans la capitale, mais l'agitation gagne Pise, Venise, Milan et Turin ; les locaux universitaires sont occupés. Une nouvelle manifestation réunit à Rome, le 27 avril, 2 000 pro-Chinois, qui défilent place Cavour, via Veneto, sous les fenêtres de l'hôtel Eden, où réside Constantin de Grèce, et devant le journal modéré Il Messagero. Le bilan, cette fois, est de 40 blessés et 160 arrestations.

Les revendications formulées sont de trois ordres : contestation du paternalisme autoritaire ; participation des étudiants au choix des programmes et des méthodes d'études ; opposition résolue à la politique officielle. Les extrémistes de droite et de gauche profitent de la situation pour critiquer sévèrement la violence des répressions policières, la carence des responsables de l'Éducation et l'insuffisance des locaux.

Nouvelle expansion économique

L'économie italienne connaît depuis plusieurs mois une nouvelle expansion. Le revenu national atteint 41 849 milliards de lires, en augmentation de 5,9 % sur l'année précédente. Le revenu par habitant a progressé de 4,9 %.

Le développement de l'agriculture et de l'industrie (respectivement en augmentation de 5,2 et de 7,9 %), ainsi que l'accroissement des exportations de biens et services (6 %) font de l'Italie l'enfant prodigue de l'Europe. En dépit d'une augmentation des prix légèrement supérieure à celle de 1966, la stabilité monétaire se maintient. Si le déficit commercial s'est accru, les disponibilités bancaires en devises et en or ont augmenté (environ 150 milliards de lires). Quant au chômage, il est en régression. L'un des secteurs où la situation se présente sous son aspect le plus favorable est l'industrie automobile, la seule en Europe à avoir augmenté sa production en 1967 (1 500 000 véhicules).

La politique économique menée par les dirigeants italiens est, pour une bonne part, cause de cette réussite économique. Mais l'Italie a bénéficié d'avantages extérieurs, notamment des investissements étrangers et des rentrées de devises que le tourisme et l'émigration de ses nationaux lui ont apportées. Les industriels italiens — qui travaillent sur des bases plus neuves que celles de la plupart des pays européens — ont su imposer, par leur audace et leur réalisme, leur production à l'étranger : ainsi Fiat, qui a devancé Renault sur le marché soviétique. Un certain nombre de points noirs apparaissent cependant. Ils concernent principalement l'insuffisance des investissements, les problèmes de la mise en valeur de l'Italie du Sud et le retrait de l'épargne.

Liechtenstein

(65) 19 000. 123. 3,2 %.
Information. Téléviseurs (64) : 1 400. Cinéma : 4 salles ; fréquentation (64) : *70 000.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Dr Gérard Batliner.

Luxembourg

335 000. 128. 0,9 %.
Transports. Rail (*65) : 185 M pass./km, 621 M t/km. Parc autos : (*65) : 61 700 + 10 800. Aviat. civ. (*65) : 17 610 000 pass./km.
Information. Journaux (64) : 7 quotidiens ; tirage global : 140 000. Récepteurs radio 119 000. Téléviseurs : *31 000. Cinéma (64) : 52 salles ; fréquentation : 3,5 M. Postes téléphone : 79 744.
Santé (63). 316 médecins.
Éducation (64). Prim. : 35 935. Sec. et techn. : 11 753. Sup. : 580.
Institutions. Grand-duché indépendant. Constitution de 1868. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Premier ministre : Pierre Werner.

Malte

317 000. 1 010. 0,1 %. Consomm. énergie (*65) : 727 kg e.c.
Transports. Parc autos (*65) : 22 100 + 7 200. Aviat. civ. (*65) : 77 320 pass./km.
Information. Journaux (64) : 7 quotidiens. Récepteurs radio (64) : 75 000. Téléviseurs : 26 000. Cinéma (64) : 40 salles ; fréquentation : 3 847 000. Postes téléphone (65) : 23 732.
Santé (61). 424 médecins.
Éducation (64). Prim. : 47 000. Sec. et techn. : 8 902. Sup. : 1 080.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Constitution de 1964. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Maurice Dorman. Premier ministre : Dr G. Borg Oliver.

Monaco

(65) :23 000. 15 436. 1,3 %.
Information. Récepteurs radio : *6 300. Téléviseurs : *13 000. Cinéma (64) : 4 salles ; fréquentation : 213 000. Postes téléphone : 12 293.
Éducation (64). Prim. : 1 476. Sec. et techn. : 1 127.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1962. Souverain : Rainier III ; succède en 1949 à son grand-père Louis II, décédé. Élections au Conseil national, le 24 mars 1968. L'Union nationale démocratique, la liste de la majorité du Conseil national sortant, a été élue à l'unanimité.

Norvège

3 753 000. 11. 0,8 %. Consomm. énergie (*65) : 3 588 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 1 716 M pass./km, 2 060 M t/km. Parc autos (*65) : 465 200 + 131 500. Mar. march. : 16 421 000 tjb. Aviat. civ. (*65) : 1 118 748 000 pass./km.
Information. Journaux : 84 quotidiens ; tirage global : 1 431 000. Récepteurs radio : 1 089 000. Téléviseurs : 488 000. Cinéma (62) : 687 salles ; fréquentation : 35,2 M. Postes téléphone : 907 919.
Santé (63). 4 408 médecins.
Éducation (64). Prim. : 414 689. Sec. et techn. : 230 458. Sup. : 17 070.
Institutions. État indépendant le 7 juin 1905. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Olaf V ; succède à son père Haakon VII, décédé en 1957. Premier ministre : Per Borten. Les élections municipales des 24 et 25 septembre 1967 n'ont guère modifié les positions respectives des partis. Les résultats ne sauraient menacer la coalition des 4 partis bourgeois au pouvoir depuis 1965.

Pays-Bas

12 455 000. 366. 1.4 %. Consomm. énergie (*65) : 3 271 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 7 715 M pass./km, 3 522 M t/km. Parc autos (*65) : 1 272 900 + 234 000. Mar. march. : 4 980 000 tjb. Aviat. civ. (*65) : 3 367 224 pass./km.
Information. Journaux : 88 quotidiens ; tirage global : 3 598 000. Récepteurs radio : *3 093 000. Téléviseurs : 2 113 000. Cinéma : 537 salles ; fréquentation : 36 390 000. Postes téléphone : 2 351 544.
Santé (63). 13 636 médecins.
Éducation (64). Prim. : 1 397 795. Sec. et techn. : 1 076 982. Sup. : 136 778.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Juliana ; succède à sa mère Wilhelmine en 1948. Premier ministre : Piet de Jong.