Lille

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Lille

Chef-lieu de la Région Nord-Pas-de-Calais – Picardie et du département du Nord, à 218 km au N. de Paris.

  • Population : 235 189 hab. (recensement de 2018)
  • Nom des habitants : Lillois
  • Population pour l'agglomération (partie française) : 1 015 744 hab. (recensement de 2009)

GÉOGRAPHIE

La commune elle-même, d'importance moyenne, commande une agglomération, la quatrième de France, qui englobe Roubaix et Tourcoing. Elle correspond approximativement à l'entité administrative que constitue la communauté urbaine de Lille, Lille Métropole communauté urbaine (LMCU) qui regroupe 85 communes. Débordant cependant la frontière au N.-E., progressant vers Armentières à l'O., vers Lens au S., la métropole lilloise, qui a 84 km de frontière avec la Belgique, forme, depuis 2008, avec les arrondissements de Mouscron, Tournai et Ath ainsi que les communes de Lessines, Silly et Enghien en Wallonie, et avec les arrondissements de Courtrai (Kortrijk), Ypres (Ieper), Roeselare et Tielt en Flandre, l'eurométropole Lille-Courtrai-Tournai, agglomération transfrontalière de plus de 2 millions d'habitants.

L'agglomération s'est surtout développée et soudée au cours du xixe s. avec l'essor de l'industrie du textile principalement, implantée surtout à Roubaix et à Tourcoing. Le textile demeure actif (coton à Lille), complété par les constructions mécaniques et électriques, l'industrie automobile, la traditionnelle alimentation (brasserie notamment) et la chimie (liée, au moins initialement, au textile et à la houille voisine).

Le secteur tertiaire domine largement dans la ville même, centre administratif, commercial (foires), culturel, financier (Bourse) et siège d'une région militaire et d'un évêché. Les activités d'enseignement supérieur et de recherche se sont développées (notamment à Villeneuve-d'Ascq). La zone d'aménagement concertée des Rives de la Haute-Deûle, près de Lomme, fait l'objet d'un vaste projet immobilier, avec le pôle d'excellence économique Euratechnologies. Le secteur tertiaire pallie cependant à peine les difficultés sectorielles (textile) de l'industrie, qui expliquent le ralentissement de la croissance démographique.

Chef-lieu de Région, Lille dispose cependant de nombreux atouts (tradition industrielle, situation géographique proche de grands pays de l'Union européenne, valorisée par les remarquables liaisons ferroviaires [T.G.V. vers Paris, Londres et Bruxelles], routières [autoroutes], fluviales [trafic portuaire de 8 millions de tonnes en 2006] et aériennes [aéroport de Lesquin]). La ville est devenue très touristique, accueillant notamment de nombreux Britanniques.

L'HISTOIRE DE LILLE

Le premier document écrit de l'histoire de Lille est la charte par laquelle le comte de Flandre Baudouin V (1035-1067), en 1066, dote le chapitre de la collégiale Saint-Pierre, consacrée en 1055, de revenus considérables. Le castrum, où avaient été bâtis la collégiale et le château de la Motte-Madame, défendait, depuis un temps impossible à déterminer, le portus établi à l'endroit où l'axe routier Gand-Champagne-Paris franchit la Deûle, rivière qui subit là une légère rupture de pente. De plus, quand Baudouin V octroie sa charte, Lille (dont le nom atteste une position insulaire [Isla] entre les bras de la Deûle) est déjà flanquée au sud d'un forum, ou faubourg marchand, qui, autour d'une seconde église, Saint-Étienne, sera le centre de la future ville. Et déjà, à quelque 200 m, le village de Fins possède, lui aussi, une église, Saint-Maurice, qui est englobée dans Lille au cours du xiie s. Mieux, la charte de 1066 parle même d'un territorium islense, embryon de la future châtellenie de Lille.

Dès la fin du xiie s., Lille est, avec Bruges, Gand, Ypres et Douai, l'un des cinq « membres » de la Flandre ; un siècle plus tard, la ville groupe 10 000 habitants et compte sept paroisses, une nouvelle paroisse (Saint-Sauveur) s'étant détachée de Saint-Maurice et les faubourgs de Saint-Pierre et de Weppes ayant été annexés dans la direction du nord et de l'ouest. La draperie de Lille est bien connue, en particulier dans la péninsule Ibérique et à Gênes ; sa prospérité profite à une caste de notables, bourgeois de Lille, dont les privilèges, comme ceux de la ville sont consignés à partir de 1297 dans un coutumier appelé vulgairement Livre Roisin.

Saccagée par Philippe II Auguste (1213), qui la punit de sa fidélité au comte Ferrand de Portugal, Lille connaît une grande prospérité sous les comtesses Jeanne de Constantinople (1206-1244) et Marguerite II de Constantinople (1244-1280). En 1235, Jeanne lui octroie une charte qui restera le fondement de la vie municipale jusqu'en 1789. À la tête de la cité, douze échevins (tous bourgeois), le premier ayant le titre de maïeur, et un rewart, qui est comme le procureur des bourgeois en tant que corps.

Prise et reprise par Philippe IV le Bel (1297-1304), Lille passe sous le gouvernement direct des rois de France (1304-1369), mais le mariage de Philippe II le Hardi avec Marguerite, fille de Louis II de Mâle, en fait l'une des capitales des ducs de Bourgogne (1383) et le siège d'une de leurs quatre chambres des comptes (jusqu'en 1473). Philippe III le Bon y tient le premier chapitre de la Toison d'or (1431) et y organise (1454) l'extraordinaire festin dit « du Vœu du faisan ».

Ville espagnole après la mort de Charles le Téméraire, Lille, vouée au culte de Notre-Dame de la Treille, est touchée par la Réforme : le calvinisme se propage surtout parmi les petites gens, mais les mesures draconiennes prises par les gouvernements des Pays-Bas ont tôt fait de détruire l'Eglise réformée lilloise.

De 1596 à 1633, la ville prospère sous le gouvernement des archiducs d'Autriche Albert (1559-1621) et Isabelle (1566-1633) : la perte des laines anglaises l'a conduite à se consacrer à la sayetterie et à la bourgeterie (laine sèche), qui fournit du travail à des milliers d'artisans, tandis que les négociants lillois profitent du vaste marché espagnol. En même temps, la Contre-Réforme s'exprime à Lille par l'installation de nombreuses communautés religieuses.

La ville s'agrandit vers le nord, annexant les faubourgs Notre-Dame (1603) et de Courtrai (1618). En 1667, elle est assiégée et prise par Louis XIV en personne, qui charge Vauban d'y construire la « reine des citadelles », Réunie à la France par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), elle s'accroît vers l'ouest, où s'édifie un quartier royal à la française. En 1708, Louis François Boufflers (1644-1711) soutient à Lille un siège héroïque et malheureux contre le Prince Eugène et Marlborough, mais le traité d'Utrecht (1713) restitue la ville – un moment néerlandaise – à Louis XIV.

Au xviiie s., Lille – siège de l'intendance de Flandre et d'Artois – est fortement marquée, sur le plan culturel et administratif, par l'influence française. La prospérité de son industrie est attestée par la fondation d'une chambre de commerce (1714) ; mais la fin de l'Ancien Régime y est caractérisée par un certain déclin, lié à la fin de son monopole économique et au développement – encouragé par des règlements libérateurs – de l'industrie textile du « plat-pays » (Roubaix, Tourcoing, Lannoy).

Du 26 septembre au 8 octobre 1792, 34 000 Autrichiens assiègent Lille, qui résiste au point de forcer le duc de Saxe-Teschen à se retirer, laissant une ville saccagée par les bombardements. En 1804, Lille est substituée à Douai comme chef-lieu du département du Nord.

Dès le début de la grande industrie (première moitié du xixe s.), la ville redevient une importante place industrielle, notamment grâce à la filature moderne de coton, qui a pris son essor sous l'Empire et à laquelle s'ajoutent la filature du lin et la retorderie, les constructions mécaniques (usine de Fives, 1861) et les industries chimiques. En 1850, elle compte 75 000 habitants et 25 000 ouvriers. En 1858, elle annexe quatre communes industrielles (Wazemmes, Esquermes, Fives et Moulins-Lille), triplant d'un coup sa superficie et doublant sa population (que grossit l'afflux des Flamands belges), poussant peu à peu ses tentacules vers Roubaix et Tourcoing, et devenant le centre de la région économique la plus riche de France. Mais la paupérisation ouvrière, qui double l'essor économique, fait d'elle l'un des fiefs du socialisme guesdiste. En 1901, Lille compte 220 000 habitants, ce qui constitue le maximum absolu de son chiffre de population, car le développement des voies de communication (inauguration du Chemin de fer du Nord dès 1846) et le démantèlement de la ville (à partir de 1919) contribuent à dépeupler celle-ci au profit de sa banlieue.

Ce qu'elle a gagné en puissance économique, Lille l'a perdu en pittoresque, et bientôt le savoureux patois lillois, chanté par Alexandre Desrousseaux (1820-1892), auteur du P'tit Quinquin, ne sera plus qu'un souvenir, comme le folklore flamand. Ville universitaire (université d'État, facultés catholiques) depuis le dernier quart du xixe s., centre d'un évêché depuis 1913, siège d'une foire internationale (1925), Lille est devenue grande capitale régionale. Les batailles qui s'y sont déroulées en octobre 1914 et en mai 1940 (préludes à deux dures occupations allemandes) restent dans la ligne de son passé militaire. Lille est la patrie d'Albert Samain, du général Faidherbe, d'Edouard Lalo, du général de Gaulle.

L'HISTOIRE DE ROUBAIX

La ville apparaît dans l'histoire avec la charte de 1469, par laquelle Charles le Téméraire lui accorde le droit de fabriquer des tissus de toutes laines. Mais, alors qu'elle n'est qu'un bourg de 104 feux, elle est frappée par l'arrêt de 1614, qui réduit la fabrication dans le « plat-pays ». Durant un siècle et demi, elle mène une dure lutte contre le monopole lillois. L'arrêt de 1776, en libérant l'industrie de ses entraves, marque le début de la fortune de Roubaix, qui, en dix ans, augmente de 50 % sa production. Mais, en 1800, la ville n'a encore que 8 000 habitants, groupés autour d'une seule église, Saint-Martin.

Au xixe s., Roubaix connaît un prodigieux essor. La libre concurrence lui permet de devenir – avec Tourcoing – la métropole de la laine. L'essor est favorisé par l'espace, car, ville sans fortifications, Roubaix s'étend dans la campagne, englobant maints hameaux, où travaillent les tisserands et s'entourant de villes industrielles satellites (Croix, Wattrelos…). La proximité de la frontière et la crise des Flandres y font affluer des milliers de familles belges, qui s'y implantent : la ville compte 25 000 habitants dès 1850, 40 000 en 1861, 100 000 en 1887, 120 000 en 1900. On y traite 4 883 t de laine en 1861, 36 000 en 1901. En 1910, la production dépasse 1 milliard et demi de francs. Mais ce prodigieux bond en avant, s'il a fait de Roubaix le « Manchester du Nord », en a fait aussi la « Mecque du socialisme », car la dichotomie entre la classe patronale et une masse ouvrière vivant dans des conditions difficiles est dramatique : elle se marque surtout dans l'habitat, les centaines de « courées » insalubres où s'entassent les familles ouvrières.

Ce n'est que lentement, grâce à la législation sociale et aussi aux efforts de groupements patronaux et de la municipalité, que cette masse émergera des conditions de vie du sous-prolétariat.

Après une dure occupation durant la Première Guerre mondiale, Roubaix retrouve rapidement son niveau de production (108 000 t de matières travaillées, avec Tourcoing, en 1927). Mais la crise mondiale provoque le chômage (12 631 chômeurs en 1935) et réduit à 60 % la production de la ville. En 1945, Roubaix possède encore 338 établissements textiles (dont 140 tissages) ; bientôt, cependant, les bouleversements de la technique et les nécessités du Marché commun vont l'obliger à renoncer aux habitudes du xixe s.

L'HISTOIRE DE TOURCOING

Le bourg de Tourcoing est cité pour la première fois dans un acte du xie s. Au siècle suivant, on mentionne ses « serges, fripes et camelots ». Car, comme Roubaix, sa voisine du « plat-pays », Tourcoing manifeste très tôt une vocation drapante spécifique. En 1491, Maximilien Ier d'Autriche accorde à la ville une foire franche. Après avoir souffert des luttes religieuses du xvie s., Tourcoing – qui, en 1549, compte 1 357 feux, le chiffre le plus élevé du « plat-pays » – connaît sous les archiducs, puis sous la monarchie française une grande prospérité, favorisée en 1776 par la fin du monopole lillois. Le 18 mai 1794, Moreau remporte, sur le territoire de Tourcoing, une victoire capitale sur une armée anglo-autrichienne.

Le xixe s. voit l'essor prodigieux de l'industrie tourquennoise. La ville, qui, en cent ans, passe de 11 000 à 82 000 habitants et où travaillent des milliers de « frontaliers » belges, reçoit 76 000 t de laines brutes en 1901 ; la même année, son bureau de conditionnement voit passer 26 000 t de peignés. En 1905, la place compte 11 établissements de peignage mécanique, 26 filatures (417 000 broches) de laine, 7 filatures (45 000 broches) de laines cardées, 24 retorderies (118 500 broches), 16 filatures de coton (540 000 broches) 5 800 métiers à tisser, qui fournissent draperies, robes, doublures, et 4 établissements de tissus d'ameublement. En outre, Tourcoing possède une industrie propre de tapis, notamment de tapis de luxe, et de nombreux établissements de bonneterie, de teinturerie, d'apprêts, de constructions mécaniques… Tourcoing connaît aussi la plaie du paupérisme prolétarien, envers du développement économique ; mais les idées socialistes y pénètrent moins qu'à Roubaix.

Depuis, la ville a subi les fluctuations de la conjoncture et de la nouvelle révolution industrielle. Mais, dans le cadre de la communauté urbaine, elle continue de partager avec Roubaix le titre de « capitale de la laine ».

Tourcoing est la patrie d'Albert Roussel et du poète patoisant Jules Watteeuw, dit le Broutteux (1849-1947).

ART ET ARCHITECTURE À LILLE

Les déprédations causées par le climat, l'incurie, les guerres, la vente des biens nationaux avaient fini par jeter sur Lille un voile de tristesse et fait oublier son passé artistique. Depuis plusieurs années, des efforts considérables de sauvegarde (ravalement et rénovation des monuments, création de secteurs sauvegardés, recensement général des richesses artistiques) ont remodelé le visage de la ville et fait réapparaître les nombreux éléments de sa beauté.

Lille n'a gardé que peu de monuments antérieurs au xviie s. La Noble Tour est le seul vestige de l'enceinte du xve s. ; les églises Sainte-Catherine et Saint-Maurice, dont les éléments les plus anciens datent des xive et xve s., ont été agrandies durant les périodes suivantes ; de l'hospice Comtesse – admirablement restauré –, seule la splendide Salle des malades appartient à l'époque gothique et au xve s. : le reste, qui est très beau, date de l'époque classique. Quelques vestiges semblables se trouvent à l'hospice Ganthois, dont l'essentiel a été construit de 1662 à 1674. Du palais Rihour – résidence des ducs de Bourgogne édifiée de 1453 à 1467 –, seule la chapelle, ou conclave, garde une allure médiévale.

Par contre, l'architecture – civile surtout – est exceptionnellement riche et originale à Lille en ce qui concerne les xviie et xviiie s. Au cours des dernières années de la domination espagnole (1600-1667) s'imposa un « style lillois » qui conjugue, avec une exubérance discrète, les heureux effets de la pierre et de la brique : la maison des Vieux-Hommes, le « Lombard » et de multiples façades de la « Cité » (rues de Paris, des Chats-Bossus, Basse…) en témoignent encore. Le sommet de cet art flamand-lillois est atteint avec Julien Destrez, dont le nom est lié au plus beau monument de la ville : la (vieille) Bourse (1652-1653), « rectangle auquel lignes et proportions confèrent stabilité et rigoureuse harmonie » (M. Marcia), et qui se distingue par un véritable « délire ornemental ». Le « style Destrez » se répandit dans la ville (Grande et Petite Place, rues du centre, quai de la Basse-Deûle…).

La conquête française (1667-1668) contribua puissamment à embellir la ville. D'une part, grâce à Vauban et à des architectes lillois comme Simon Vollant (1622-1694 ?) et Antoine Gombert, la ville est dotée d'une citadelle (1668-1670) qui est tout de suite considérée comme « la place la plus belle et la plus achevée du royaume » : le style français s'y harmonise avec des caractères architecturaux ou ornementaux d'origine locale. Outre les portes de Gand et de Roubaix (qui datent de 1620-1625), Lille a conservé de cette époque le réduit Saint-Sauveur et la porte de Paris, arc de triomphe d'ordre dorique (1682-1695).

À partir de 1670, Vauban fait englober dans l'enceinte le faubourg Saint-Pierre, où sont tracées sept rues qui forment le quartier de la rue Royale, où, aux xviie et xviiie s., apparaissent de beaux hôtels, dont les plus remarquables (l'Intendance, l'hôtel d'Avelin) sont dus à l'architecte lillois Michel Lequeux (1753-1786). L'effort de rénovation s'étend à toute la ville, où abondent les façades et les ensembles classiques. Les églises Sainte-Madeleine (à coupole) et Saint-André, la façade de l'église des Jésuites (aujourd'hui Saint-Etienne), les beaux vestiges de l'hôpital Saint-Sauveur participent aussi à cette floraison. Sous Louis XV, Lille est dotée (1739) d'un hôpital général dont la façade, de 140 m, est harmonieuse et racée. En même temps se développe à Lille une industrie originale de faïencerie.

Le xixe s., administratif et manufacturier, rompt avec cette vigoureuse tradition architecturale. L'hôtel de la Préfecture (1869) s'inspire du froid néoclassicisme parisien, tout comme le monumental palais des Beaux-Arts (1885-1892), qui abrite, il est vrai, l'un des plus riches musées de France. Au début du xxe s., à côté d'un nouveau théâtre (1907-1914), s'élève le palais de la (nouvelle) Bourse, qui s'inspire de la tradition flamande (1902). C'est dans la même tradition (beffroi de 105 m) qu'est édifié, à partir de 1927, le vaste hôtel de ville (le beffroi est inscrit sur la liste des beffrois de Belgique et de France du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2005).

Depuis, en mettant en valeur les richesses architecturales de son passé classique et en effaçant la lèpre laissée par son passé industriel, Lille s'efforce (palais de justice, forum, quartier Saint-Sauveur, centre Euralille) de promouvoir un art qui accorde les techniques modernes au génie local.

LES MUSÉES DE LILLE

Dans le palais des Beaux-Arts, construit de 1885 à 1892 par les architectes Bérard et Delmas, le musée municipal, classé, est un des quinze qui furent créés en France par l'arrêté consulaire de 1801. Il a fait l'objet d'une rénovation et d'une réorganisation complètes dues aux architectes M. Ibos et M. Vitart (1997). Ses collections comprennent des peintures de maîtres primitifs (D. Bouts), du Flamand J.S. Van Hemessen Vanité, de Rubens (Descente de Croix), Van Dyck (Calvaire), Jordaens, des maîtres hollandais (P. De Hoogh, Ruysdael), de J. Bellegambe, des maîtres français des xviie s., xviiie s. et xixe s. (Quentin de La Tour Portrait de Madame Pélerin, Chardin le Gobelet d'argent, Boilly, David, Delacroix Médée, Corot, Courbet, Millet, Boudin, Claude Monet), des écoles italienne et espagnole (Greco, Goya [Les Jeunes ; les Vieilles]). L'archéologie antique y est représentée, ainsi que les sculptures et les objets d'art du Moyen Âge et de la Renaissance et les dessins (trois mille pièces provenant du legs Wicar [1834] et dues à Raphaël, Dürer, Watteau, Géricault, etc.). Plans-reliefs de places fortes du nord de la France.

Le musée de l'hospice comtesse, musée municipal contrôlé, est consacré au folklore lillois et à l'ethnographie de la Flandre française.

Le Muséum d'histoire naturelle et de géologie est l'un des plus riches musées d'histoire naturelle de France.

À signaler également : le Musée d'art moderne de Villeneuve d'Ascq, le Musée des beaux-arts de Tourcoing, le Musée d'art et d'industrie de Roubaix.

LES FAÏENCES ET LES PORCELAINES DE LILLE

La première manufacture de faïence fut fondée par Jacques Febvrier et Jean Bossu (1696), et continuée par la veuve Febvrier et son gendre François Boussemaert (1729-1773). La deuxième, fondée par Barthélemy Dorez et Pierre Pélissier (1711), fut en activité jusqu'en 1820. On y fit aussi de la porcelaine (1711-1730). Leur production, rassemblant le style de Delft et de Rouen, se caractérise par la qualité de l'émail blanc et brillant, et par celle des décors (lambrequins, chinois, rocaille, patronymiques). Citons aussi la faïencerie établie en 1740 par le Hollandais Jean-Baptiste Wamps, qui se spécialisa dans la fabrication de carreaux « à la façon de Hollande ». De 1784 à 1817, Leperre-Durot fabriqua dans sa manufacture du Dauphin des porcelaines dures dans le style des porcelaines de Paris.

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