Basse-Normandie
Ancienne Région administrative de France, formée de trois départements (Calvados, Manche et Orne), appartenant depuis 2016 à la Région Normandie.
- Superficie : 17 589 km2
- Population : 1 473 494 hab. (recensement de 2010)
- Nom des habitants : Bas-Normands
- Chef-lieu : Caen
GÉOGRAPHIE
Le milieu
La Basse-Normandie groupe autour de Caen : le Cotentin et le Bocage normand, le Bessin, le pays d'Auge et la campagne de Caen.
Le climat, sous l'influence fréquente des dépressions cycloniques venues de l'Atlantique, est humide et modéré par ses températures. Les paysages, domestiqués par une longue pratique paysanne, se partagent entre quelques miettes de landes (sur les hauts du Bocage normand et le littoral de la Manche), de vastes marais de baies (baies des Veys, du Mont-Saint-Michel) ou d'estuaires (Dives, Orne), enfin des plaines cultivées (de Caen à Alençon) et des bocages fermés par des haies et principalement occupés par des pâturages. Le vert est la teinte dominante de la Basse-Normandie, avec ses haies, ses hêtres, son herbe, ses pommiers... Les terrains anciens du massif breton-normand (schistes, grès, granites) sont taillés en collines (les plus élevées entre 300 et 400 m) alternant avec des bassins et un réseau dense de moyennes ou de petites vallées (Orne, Aure, Vire, Taute, Sée, Sélune, etc.). À l'E., les couches sédimentaires du Bassin parisien (calcaire, argile, craie) forment l'armature de vastes plateaux (entre 100 et 200 m d'altitude) que nappent des dépôts d'argile à silex et de limon ; des rivières côtières segmentent la continuité de ces plateaux, qui sont disséqués en collines dans les reliefs particuliers du pays d'Auge.
Les hommes et les activités
La population
La Basse-Normandie, relativement éloignée de Paris, à l'écart des grandes voies terrestres et maritimes, est assez peu urbanisée et industrialisée et plus rurale. Organisée sur un réseau de petites villes de 2 000 à 25 000 habitants, elle est assez conservatrice. Les notables locaux y jouent un rôle important, au sein d'une société beaucoup moins prolétarisée que celle des grandes agglomérations de Haute-Normandie.
L'industrie
L'industrie y fut pendant très longtemps dispersée dans les villages et les bourgs (textile, dentelle, petite métallurgie), mais la révolution industrielle du xixe s. fut défavorable à ces activités, qui disparurent une à une. Dans les villes les mieux situées, et particulièrement à Caen, Cherbourg-Octeville, Flers, Alençon, l'activité industrielle fut relancée entre 1955 et 1975 par des opérations de décentralisation d'usines de main-d'œuvre : constructions automobiles, constructions mécaniques et électroniques (notamment à Caen), textile, confection. La construction navale est présente avec l'arsenal de Cherbourg-Octeville. Il convient d'ajouter les industries laitières associées à l'élevage et la sidérurgie de Mondeville près de Caen. Toutes ces branches se révèlent très vulnérables et la Basse-Normandie sous-industrialisée subit la crise contemporaine.
Dans le N.-O. du Cotentin, le centre de traitement des combustibles nucléaires de la Hague et la centrale nucléaire de Flamanville, site du futur réacteur nucléaire E.P.R., jalonnent le littoral. L'industrie nucléaire, premier employeur de la région, a amené la constitution d'un réseau d'entreprises de haut niveau technique.
L'agriculture
La Basse-Normandie est nettement orientée vers l'élevage bovin. Les plaines de la Normandie centrale, d'Alençon à Caen, font exception, avec des cultures dominantes de céréales et de betteraves sucrières (dans la plaine de Caen seulement), ainsi que quelques secteurs légumiers du littoral de la Manche, avec la carotte comme production principale. Partout ailleurs, dans des fermes de taille moyenne ou de petite taille, l'emportent l'élevage des vaches laitières, l'engraissement des bovins et, dans quelques régions, l'élevage des porcs (dans la Manche), les haras de pur-sang (dans le pays d'Auge), les élevages de chevaux de selle (dans la Manche). Les industries laitières comptent parmi les plus importantes de France, de statut coopératif ou privé, avec des fabrications de fromages à pâte fraîche (camembert, pont-l'évêque, livarot), de beurre et de produits très divers. La Basse-Normandie est aussi la première région productrice de cidre, de moules et d'huîtres de France.
Le tourisme
La Basse-Normandie forme aussi une importante région de villégiature et de tourisme, notamment pour la clientèle parisienne. Les résidences secondaires sont maintenant plus nombreuses que les fermes dans le pays d'Auge et le pays d'Ouche. Les stations du littoral de la Manche (Deauville, Cabourg, sur les côtes du Calvados ; Carteret, Coutainville, Carolles, Jullouville, sur le littoral de la Manche) offrent toute la gamme des possibilités, des plus modestes et des plus familiales aux plus luxueuses. Les attraits sont complétés par des lieux comme Honfleur ou Le Mont-Saint-Michel (le site culturel français le plus visité en dehors de ceux de l'Île-de-France), par des villes historiques comme Bayeux, par des cités reconstruites comme Caen, par une Normandie secrète dont l'art de vivre est fugitivement révélé par l'œuvre de Barbey d'Aurevilly, et par plusieurs parcs naturels régionaux : le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, le parc naturel régional de Normandie-Maine et le parc naturel régional du Perche, ces deux derniers ne s'étendant qu'en partie sur la région de Basse-Normandie.