transfert
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
En allemand : Übertragung ; de tragen, « porter », et über, « au-dessus », « au-delà ».
Psychanalyse
Répétition envers un tiers d'une configuration psychique construite auparavant, le transfert organise la cure. Les « névroses de transfert » sont les troubles accessibles à la cure-type (hystérie, phobie, névrose de contrainte).
Décrits dès 1895(1), les transferts paraissent comme « fausse association », « mésalliance » inconscientes, au service de la résistance. Déplaçant sur l'analyste ses vœux, fantasmes, amours, peurs et haines, le patient est arrêté dans son travail associatif. En 1914(2) et 1915(3) – Freud reconnaît que, s'il semble un obstacle, le transfert est intrinsèque à la cure et le ressort de son efficience.
L'interprétation dans le transfert, qui présuppose l'analyse par l'analyste de son contre-transfert, restaure un espace symbolique du possible, là où la contrainte de répétition imposait l'acte et la conviction. En rendre le processus intelligible nécessite de styliser la dynamique du sens.
Michèle Porte
Notes bibliographiques
- 1 ↑ Freud, S., 1895, Studien über Hysterie, G.W. I, Études sur l'hystérie, PUF, Paris, 1956, pp. 75-312.
- 2 ↑ Freud, S., Erinnern, Wiederholen und Durcharbeiten (1914), G.W. X, Remémorer, Répéter et Perlaborer, pp. 125-136.
- 3 ↑ Freud, S., 1915, Bermerkungen über die Übertragungsliebe, G.W. X, Remarques sur l'amour de transfert, pp. 305-321.
→ amour, déplacement, élaboration, interprétation, névrose, répétition, résistance