délire

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin de lira, « sortant du sillon ».

Psychologie

Croyance pathologique en la réalité indiscutable de faits non existants, qu'alimente dans le sujet l'interprétation de certaines significations (délire d'interprétation), l'imagination (confabulations) et / ou la perception (l'halluciné a une « perception sans objet », dit Ball).

Caractériser une croyance comme délirante exige une représentation théorique du sujet certain (d'une conviction absolue, intuitive) de faits objectivement irréels. S'il s'agit d'états internes purs (douleur hyponcondriaque), on évalue la qualité de la conviction, et si elle covarie avec d'autres aspects du délire (interprétations, etc.). Sujet idiosyncrasique devant un néant d'objet, le délire est parfois analysé comme une projection des désirs dans la réalité (Freud). La recherche de mécanismes générateurs a remplacé la classification par thèmes. Enfin, il est difficile de décider si critiquer le délire (le critère de guérison usuel) signale la persistance de la raison sous et malgré la maladie, tel un levier thérapeutique (Pinel), ou si ce n'est qu'un point de bascule de la certitude folle dans une perplexité teintée d'anxiété, et tout aussi morbide.

Pierre-Henri Castel

Notes bibliographiques

  • Freud, S., « Remarques psychanalytiques sur un cas de paranoïa (dementia paranoides) décrit sous forme autobiographique », in Œuvres complètes – psychanalyse, X, 225-304, Paris, 1993.
  • Ey, H., Hallucinations et délires, Paris, 1934.

→ folie, psychose