découverte
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Épistémologie, Philosophie des Sciences
Phase d'acquisition d'objets ou de connaissances nouveaux mais préexistant matériellement ou virtuellement.
Les découvertes maritimes des Anciens et des Arabes alimentent déjà la réflexion sur le perspectivisme et la relativité du savoir. À la Renaissance, le droit de découverte, codifié par Francisco de Vitoria, est un droit négatif envers d'autres nations concurrentes : il ne permet pas de disposer des indigènes, d'où le recours au mythe de la Terra nullius. En réaction à cette « méconnaissance » se forgent le mythe du bon sauvage et la critique de la barbarie des états européens (Montaigne, Diderot).
Le problème de la révision du savoir et de la rétrospection
À l'époque moderne, inventer et découvrir, auparavant synonymes, s'opposent relativement à leur objet : l'invention signifie sa production dans l'acte, ou sa réorganisation complète, tandis que la découverte suppose la préexistence d'une structure, soit matérielle, soit à titre de conséquence nécessaire d'une proposition déjà connue. La découverte en vient à désigner la phase initiale du développement de la connaissance, dont les phases suivantes sont la justification et l'application. H. Reichenbach insiste sur la distinction entre « contexte de découverte » et « contexte de justification », entre motivations heuristiques et justifications a posteriori(1). Toute découverte pose ainsi le problème de la rétrospection(2). Une découverte théorique ne se confond pas avec sa vérification expérimentale : « L'ordre de la découverte prime l'ordre de la vérification.(3) »
Vincent Bontems
Notes bibliographiques
→ fait scientifique, invention, justification, progrès en science