compréhension
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
En allemand : Verstehen.
Philosophie Contemporaine, Ontologie
Chez Heidegger, ouverture propre au Dasein.
En tant qu'existential, la compréhension n'est pas une faculté cognitive ni un sujet : ce qui est su dans la compréhension n'est pas un objet, mais existe. Elle désigne l'ouverture du Dasein en tant que projet.
Ayant un rapport intrinsèque à l'être, le Dasein implique une compréhension d'être et se comprend à partir d'une possibilité d'être ou de ne pas être lui-même. Impliquant le Dasein comme pouvoir-être, elle l'ouvre sur la dimension projective du possible. Contrairement à son acception métaphysique, la possibilité a ici un sens positif, car elle est la déterminité ontologique ultime du Dasein, le dévoilant comme possibilité de l'être-libre pour le pouvoir-être le plus propre. La compréhension est donc la structure existentiale du projet en laquelle de l'étant est ouvert en sa possibilité, constituant la vue du Dasein, « l'être-éclairci » caractérisant l'ouverture de son là. Un tel voir ne désigne ni l'intuition ni la pensée, mais la possibilité de rencontrer l'étant qui est accessible. Dire que toute vue se fonde sur le comprendre revient à enlever à l'intuition la primauté que la métaphysique lui accorde. Si le Dasein se comprend à partir de ce qui n'est pas son être propre, la compréhension est dite inauthentique. Ce n'est qu'en comprenant sa mort qu'il peut s'arracher à l'existence inauthentique et accéder à la temporalité constitutive de son être. L'avenir est la temporalité propre au comprendre.
Jean-Marie Vaysse
Notes bibliographiques
- Heidegger, M., Sein und Zeit (Être et Temps), Tübingen, 1967, § 31, 50.