Louis VII le Jeune
(1120-Paris 1180), roi de France (1137-1180), fils de Louis VI le Gros.
1. En conflit avec l'Église
Son règne débute par un grave conflit avec le Saint-Siège et avec le comte de Champagne, Thibaud IV. Le roi veut, en effet, imposer au siège archiépiscopal de Bourges un clerc de son entourage. Mais le chapitre de Bourges élit Pierre de La Châtre, à qui Louis VII refuse l'entrée de la ville (1141). Le pape Innocent II jette l'interdit sur les terres du roi, et Pierre se réfugie auprès du comte de Champagne. Le roi envahit la Champagne et brûle Vitry (1142). Il devra finalement l'évacuer et accepter la promotion de Pierre de La Châtre.
En 1147, Louis VII, laissant le gouvernement de son royaume à Suger, prend la tête de la deuxième croisade (→ les croisades), mais l'expédition échoue et le roi rentre en France en 1149.
2. La paix du roi
Dans l'administration de son domaine, il multiplie les communautés rurales sur le modèle de celle de Lorris en Gâtinais et s'efforce de se faire reconnaître comme le protecteur naturel du clergé. Il renforce son autorité, créant de nouvelles prévôtés, combattant la tendance à l'hérédité des offices royaux et achevant l'œuvre paternelle de soumission des seigneurs de l'Île-de-France.
Il intervient dans maintes affaires du royaume, particulièrement en Auvergne, en Bourgogne et en Languedoc, et fait peu à peu prévaloir l'idée d'une paix du roi (ordonnance de 1155) redevenue plus efficace que la paix de Dieu et de l'Église.
De même, il entretient de bonnes relations avec le Saint-Siège et accueille Eugène III, puis Alexandre III, lorsqu'ils se réfugient en France. Il est, en outre, l'un des fermes soutiens du second contre Frédéric Barberousse.
3. La menace anglaise
La principale menace vient d'Henri II Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie, qui, en 1152, met la main sur l'Aquitaine en épousant la duchesse Aliénor, que Louis VII vient de répudier pour Constance de Castille. En 1154, Henri II et devient roi d'Angleterre : dès lors, le conflit sera permanent entre les deux monarques.
Le Capétien ne réussit pas à affaiblir son adversaire, mais il parvient, en soutenant Thomas Becket, puis en apportant son aide aux fils révoltés de son rival, à ne pas subir de graves échecs. Il trouve même contre le Plantagenêt l'alliance du comte de Flandre, Philippe d'Alsace, et du comte de Champagne, Henri, dont il épouse, en troisièmes noces, la sœur Adèle. Son action avait assuré le triomphe de l'idée de suzeraineté royale.
Pour en savoir plus, voir l'article Capétiens.