Walid Joumblatt
Homme politique libanais (Beyrouth 1947).
La mort son père, Kamal Joumblatt, assassiné en mars 1977 sur ordre de la Syrie, le propulse dans l'arène politique. Il prend alors la tête de la communauté druze et du parti socialiste progressiste (PSP), fondé par son père en 1949. S'alliant à la Syrie, il devient rapidement un des chefs du camp dit palestino-progressiste, et combat les milices chrétiennes. En 1983, il tente de reprendre le contrôle de la région de Chouf après le retrait des troupes israéliennes ; appuyés par des combattants palestiniens et l'artillerie syrienne, les Druzes du PSP font reculer les Forces libanaises (chrétiennes) et l'armée régulière, non sans commettre de nombreuses atrocités. Déposant les armes, W. Joumblatt participe aux gouvernements d'union nationale qui se succèdent au Liban (sous la direction d'Omar Karamé puis de Rachid Solh et de Rafic Hariri jusqu'en 1998). Il est régulièrement réélu député dans son fief du Chouf. Ministre des Travaux publics et des Transports (1983), il accepte avec réticence l'accord interlibanais de Taif (octobre 1989) qui marginalise sa communauté et consacre l'influence de la Syrie au pays du Cèdre.
Après avoir tendu la main aux partis de l'opposition chrétienne et mené une campagne subtilement critique à l'encontre de la Syrie (appelant à un rééquilibrage des relations avec Damas), W. Joumblatt permet au PSP de remporter une éclatante victoire dans son fiel du Chouf lors des élections législatives d'août-septembre 2000. Pour protester contre l'immixtion syrienne dans les affaires intérieures du Liban, il refuse de prendre part au nouveau gouvernement de R. Hariri et refuse également l'amendement constitutionnel visant à prolonger le mandat du président Émile Lahoud, qu'il invite à démissionner. Au lendemain de l'assassinat de R. Hariri (février 2005), W. Joumblatt devient l'un des fers de lance de la « révolution du Cèdre », qui, avec le soutien de la communauté internationale, conduit au retrait des soldats syriens du Liban. Il se montre également un fervent partisan du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) créé par l'ONU en 2007 pour retrouver et juger les assassins de l'ex-président du Conseil. Coutumier des volte-face, W. Joumblatt annonce à l'été 2009 qu'il se désolidarise du Courant du futur de Saad Hariri pour se rapprocher du Hezbollah. Sa décision de se ranger du mouvement chiite en janvier 2011, permet à ce dernier de prendre le contrôle du Parlement.
Pour en savoir plus, voir l'article Liban.