Simon IV le Fort, sire de Montfort
Seigneur français (vers 1150-Toulouse 1218).
Comte de Leicester par sa mère, il participe à la 4e croisade, mais, se refusant à servir les intrigues des Vénitiens, il gagne la Palestine. Il se laisse entraîner à la croisade contre les albigeois, ordonnée par Innocent III (1209), se ditinguant à l'assaut de Carcassonne et dévastant Béziers ; il se voit attribuer les domaines enlevés à Raimond Roger, vicomte de Béziers et de Carcassone. Vainqueur à la bataille de Muret de Raimond VI de Toulouse et de Pierre II d'Aragon (1213), Montfort peut entrer dans Toulouse, et, en 1215, au concile du Latran, il se fait reconnaître par le pape la possession des terres qu'il a conquises. Innocent III mort, Raimond VI et son fils reconquièrent le pays avec l'aide des populations (1216-1217). Simon assiège alors Toulouse, et est tué.
Amaury VI, comte de Montfort (1192-Otrante vers 1241), son fils, succède à son père dans ses dignités en 1218. Il ne peut pas reprendre Toulouse, perd toutes les places de la région et finit par céder à Louis VIII (1224) ses droits sur le Languedoc. Il devient connétable en 1230 et combat en Palestine.
Simon de Montfort, comte de Leicester (vers 1208-Evesham 1265), troisième fils de Simon IV. Héritier du comté de Leicester, il s'établit en Angleterre en 1229, épouse la plus jeune sœur d'Henri III, Éléonore, et prend part à la croisade en 1240. Nommé gouverneur de l'Aquitaine (1248), il remet de l'ordre dans le pays. Henri III doit le rappeler en 1252 en raison de son autoritarisme. En juin 1258, appuyé par d'autres barons, dont les comtes de Gloucester et de Norfolk, il participe à l'élaboration des provisions d'Oxford, plan de réforme et contrôle du roi par un conseil de barons. Il acquiert alors une immense popularité. Mais sa raideur et les manœuvres du prince Édouard (le futur Édouard Ier) le brouillent avec la plupart des barons. Henri III veut en profiter pour revenir sur ses concessions et provoque en 1261 une nouvelle révolte de Montfort. Celui-ci prend l'offensive en 1263, et sa science militaire lui permet de remporter à Lewes (mai 1264) une éclatante victoire.
Chef du gouvernement, il exerce dès lors une autorité quasi dictatoriale. Pour endiguer l'opposition des seigneurs des Marches, il s'allie au roi gallois Llewelyn, en s'aliénant par cet acte toute la noblesse anglaise. Aussi le parti royaliste reprend-il rapidement l'avantage, et Montfort, n'ayant plus avec lui qu'un petit nombre de fidèles, est vaincu et tué à Evesham.