Michel Audiard
Scénariste et cinéaste français (Paris 1920-Dourdan 1985).
Il a exercé plusieurs métiers (coureur cycliste, opticien, tireur à l'arc, journaliste) avant de travailler pour le septième art. Il a occupé la position enviable et unique de dialoguiste-star du cinéma français. Il a su créer un style inimitable, reconnaissable entre tous, la « griffe Audiard », qui, à l'instar de celle d'Henri Jeanson, est toujours une référence.
Ses dialogues, taillés sur mesure pour leurs interprètes, prennent tout leur sel dans la bouche de Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Annie Girardot, Mireille Darc, Louis de Funès, Bernard Blier, Charles Aznavour ou Michel Serrault, pour ne citer qu'eux. Les textes abondent en bons mots et épousent le langage gouailleur et argotique de la rue ou des bistrots de Paris. Le succès d'Audiard repose sur une règle d'or : écouter les gens, parce que « le dialogue est une espèce de vérité des mots à l'intérieur d'une situation ».
Fils spirituel de Céline et de Marcel Aymé, conservateur souvent qualifié d'anarchiste de droite, pessimiste sur la nature humaine, Michel Audiard a dialogué quelque cent vingt films, de 1949 (Mission à Tanger d'André Hunebelle) à 1985 (la Cage aux folles III, de Georges Lautner et On ne meurt que deux fois, de Jacques Deray).
Il a écrit pour plusieurs générations de cinéastes, notamment Gilles Grangier (onze films entre 1954 et 1962, dont les Vieux de la vieille, Le cave se rebiffe et le Gentleman d'Epsom), Henri Verneuil (Un singe en hiver , 1962 ; Mélodie en sous-sol et Cent Mille Dollars au soleil, 1963), Denys de La Patellière (dont Un taxi pour Tobrouk, 1961), Georges Lautner (quatorze titres, dont les savoureux Tontons flingueurs, 1963 ; les Barbouzes et la Grande Sauterelle, 1965), Philippe de Broca (Tendre Poulet, 1978) ou Claude Miller (le remarquable huis clos de Garde à vue, 1981).
Michel Audiard a lui-même réalisé neuf films, des comédies populaires, légères, voire vulgaires, dont les titres parlent d'eux-mêmes : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (1968), Une veuve en or (1969), Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause (1970), le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (id.), Le drapeau noir flotte sur la marmite (1971), Elle cause plus… elle flingue (1972), Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard (1973) et Bons Baisers à lundi (1974).
Il est le père du cinéaste Jacques Audiard.