Louis Antoine Henri de Bourbon, duc d'Enghien
Prince français (Chantilly 1772-Vincennes 1804).
Fils de Louis Henri Joseph de Bourbon, 9e prince de Condé, il combat dans les armées de son père jusqu'en 1801 avant de s'installer, après la signature du traité de Lunéville, à Ettenheim, en Bade, face à Strasbourg. C'est là, en territoire neutre et donc en violation du droit international, qu'il est enlevé par les émissaires de Bonaparte dans la nuit du 15 au 16 mars 1804.
Les récentes déclarations de Cadoudal, arrêté au début du mois, puis celles du général Pichegru convainquent Bonaparte d'un complot qui prévoit l'arrivée d'un prince de la maison de Bourbon. À l'instigation de Talleyrand, ministre des Relations Extérieures, et de Fouché, ministre de la Police, il se laisse convaincre d'arrêter le duc d'Enghien pour faire un exemple.
Transféré à Vincennes, celui-ci y est jugé sommairement par un conseil de guerrre, qui le déclare coupable de complot à l'unanimité et le condamne à mort. Le duc de Savary ordonne l'exécution du duc, qui dans la nuit du 20 au 21 mars est fusillé à la lumière d'une lanterne puis enterré dans les fossés du château.
Par cette exécution, le Premier consul brisait toutes les tentatives faites par les royalistes pour le transformer en un lieutenant général du royaume chargé de préparer la restauration des Bourbons ; accomplissant ses desseins, il précipitait sa marche vers l’Empire, proclamé le 18 mai 1804. Ce meurtre souleva une vague d'indignation en Europe et éloigna du Premier consul de nombreux hommes tels que Chateaubriand, qui demande sa démission à Talleyrand et consacrera au jeune duc de longues pages dans ses Mémoires.