Katherina Hagen, dite Nina Hagen
Chanteuse de rock allemande (Berlin-Est 1955).
La plus grande artiste de rock allemande avait de qui tenir : son beau-père était Wolf Biermann, le chanteur dissident de RDA, et sa mère, une comédienne et chanteuse réaliste. Après avoir chanté du Janis Joplin dans les « pays frères », puis commencé à affirmer sa personnalité dans quelques groupes est-berlinois, elle se voit expulser d'Allemagne de l'Est le 9 décembre 1976 pour attitude antisociale. Elle séjourne alors à Londres où elle fréquente les Sex Pistols et les Slits (groupe punk entièrement féminin). De retour en RFA, un an plus tard, elle forme son propre groupe, est signée chez CBS, et sort un premier album, Nina Hagen Band, qui la place immédiatement parmi les grands du genre. En effet, sa voix incroyable passant des registres de l'opéra lyrique aux déferlements hystériques punk fait se couler la langue allemande dans le rock ! Par ailleurs, ses musiciens sont plus qu'à la hauteur et, de plus, ne sombrent pas facilement dans la copie conforme de ce qui se fait alors en Angleterre. Le résultat est un album fort, violent et passionné.
Mystique. Avec un changement de personnel et des concessions faites à la langue anglaise, le deuxième album (Unbehagen) est moins entier, mais le morceau African Reggae qui y figure devient un hit planétaire. Nina reste toujours aussi extravertie, parfois jusqu'à l'agressivité, change de couleur de cheveux comme de vêtements, mais, peu à peu, change de personnage. Prise d'une soif de mysticisme, elle se plonge dans le bouddhisme, se rase la tête, décide de faire un enfant et célèbre le tout par un troisième album dont il n'y a rien de spécial à dire… Suivent deux autres disques du même acabit : toujours cette voix extraordinaire, mais la magie semble avoir disparu… À noter que ses musiciens du premier album se sont reformés sous le nom de Spliff et sont les premiers à avoir enregistré un album entièrement en son numérique/digital : Spliff Radio Show.