John Cale

Violoniste, bassiste, pianiste, claviériste, auteur-compositeur et producteur de rock progressif britannique (Crynant, pays de Galles, 1942).

Né dans une famille ouvrière, John Cale apprend très tôt la musique classique et obtient une bourse pour aller étudier Satie aux États-Unis. À New York, il rencontre en 1965 Lou Reed et fonde avec lui le Velvet Underground, groupe mythique au sein duquel il restera jusqu'en 1968. Après avoir participé à plusieurs enregistrements de l'égérie du Velvet, la mystérieuse Nico (ainsi qu'à la production du premier album d'Iggy Pop And The Stooges), ce musicien complet (il joue du violon, de la basse, des claviers), fan de Captain Beefheart, tenté par l'avant-garde, se lance dans une œuvre originale et très personnelle. Tour à tour rocker radical (Vintage Violence, 1971) ou musicien expérimental (Church Of Anthrax, la même année, avec le pape de la musique répétitive, Terry Riley), John Cale traverse les années 1970 en poète noir et décadent jonglant furieusement avec l'électricité (Paris 1919 en 1973, Fear l'année suivante).

Le carrefour. Parallèlement à ces albums fiévreux et tendus, cet artiste difficilement classable multiplie les collaborations. On le retrouve aux côtés de Nico, de Kevin Ayers, de Brian Eno et de Phil Manzanera (ex-Roxy Music) le temps d'un disque historique (June 1 1974) ou aux manettes de la production de Horses, sans doute le plus bel album de Patti Smith. Son goût affirmé pour la destruction et le chaos (un de ces disques live s'intitule Sabotage !) fait de lui, bien involontairement, une référence pour le mouvement punk qui, à partir de 1977, bouleverse l'ordre du rock, puis, quelques années plus tard, un modèle pour la cold wave que Joy Division barbouille de noir.

En 1990, après une longue brouille, John Cale le Gallois retrouve son vieux complice Lou Reed le temps d'un hommage à Andy Warhol et enregistre avec le rocker new-yorkais l'album Songs For Drella, tout en travaillant avec Brian Eno à un nouveau projet, Wrong Way Up. L'année suivante, il signe la musique du film du jeune réalisateur français Olivier Assayas, Paris s'éveille, puis rend hommage à Brahms en 1993 dans The Academy In Peril. Même si, ces dernières années, John Cale se fait discret, son influence sur plusieurs générations de jeunes rockers reste considérable : il y a peu de nouveaux courants musicaux qui, depuis le début des années 1970, n'aient rien utilisé de son héritage. En 1996, après avoir participé au nouvel album de Patti Smith, Gone Again, il produit le disque des Nouvelles polyphonies corses et sort le très pop, Walking On Locusts, avec l'aide de David Byrne et de Maureen Tucker, l'ancienne batteuse du Velvet Underground.