Jean-Pierre Raffarin
Homme politique français (Poitiers 1948).
Président du conseil régional de Poitou-Charentes (1988-2002), député européen (1989-1995), il est élu sénateur de la Vienne en 1995, 1997, 2004 (cédant son siège à plusieurs reprises pour exercer ses fonctions nationales). Secrétaire général de l'Union pour la démocratie française (UDF) (1995-1997), vice-président de Démocratie libérale (1997-2002), puis membre de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), il est ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l'Artisanat (1995-1997) du gouvernement Juppé, puis Premier ministre (2002-2005). Chargé de la mise en œuvre des promesses du candidat Jacques Chirac (lutte contre l'insécurité, baisse des impôts et réforme des retraites principalement), il se heurte vite à propos de la première à l'ambition affichée de son très médiatique ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy ; la seconde ne résiste pas à la morosité de la conjoncture économique ni aux contraintes liées au respect des critères de convergence européens ; quant à la troisième, menée par le ministre des Affaires sociales François Fillon, elle lui vaut une impopularité que la mauvaise gestion de la canicule à l'été 2003 (15 000 décès parmi les personnes âgées), la panne de son grand projet de décentralisation et d'autres dossiers mal engagés (enseignement, sécurité sociale, entre autres) ancrent durablement. Les élections cantonales, régionales et européennes de 2004 sont un camouflet pour J.-P. Raffarin, qui doit remanier son gouvernement puis accepter de se séparer d'un N. Sarkozy décidé à prendre la tête de l'UMP et prompt, comme son nouveau ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin, à le critiquer. Impuissant à contrer le « non » des Français lors du référendum sur le projet de Constitution européenne en mai 2005, il est contraint de quitter Matignon.
Redevenu sénateur, il soutient N. Sarkozy en 2007 et, après l'élection de ce dernier à la présidence de la République, se voit confier la vice-présidence du conseil national de l'UMP, une fonction stratégique sensée lui permettre d'atteindre son objectif : la présidence du Sénat. Il essuie cependant un camouflet en étant battu lors de la primaire par Gérard Larcher. À nouveau candidat à la présidence de la Haute Assemblée, en 2014, il est encore une fois battu par le sénateur des Yvelines.
Pour en savoir plus, voir les articles France : vie politique depuis 1958, Ve République.