Jean-Claude Juncker
Homme politique luxembourgeois (Redange-sur-Attert 1954).
1. Premier ministre du Grand-Duché (1995-2013)
Membre du parti chrétien-social (CSV) depuis 1974, il est nommé secrétaire d’État au Travail et à la Sécurité sociale (1982) avant d’être élu pour la première fois à la Chambre des députés (juin 1984). Après les élections législatives de juin 1989, il devient ministre délégué au Budget et ministre du Travail dans le premier gouvernement de Jacques Santer. Ce dernier ayant été désigné comme président de la Commission européenne en janvier 1995, J.-C. Juncker devient alors Premier ministre, ministre d’État, tout continuant à exercer les fonctions de ministre des Finances, ministre du Travail et de l'Emploi. Il est président du parti chrétien-social de 1990 à 1995.
À l'issue des élections législatives de juin 1999, remportées par le CSV, il forme une nouvelle coalition en s'alliant aux libéraux du parti démocratique. Il garde le portefeuille des Finances. À la suite des élections législatives de juin 2004, où il obtient un score personnel sans précédent, il est reconduit dans ses fonctions à la tête d'un gouvernement de coalition avec les socialistes. Il entame un quatrième mandat en juillet 2009, après avoir renouvelé cette alliance à la suite des élections législatives et européennes de juin. Mais il doit démissionner en juillet 2013 sous la pression de ses alliés socialistes à la suite d’un scandale impliquant des services de renseignements de l'État luxembourgeois (SREL).
Si son parti arrive en tête des élections législatives anticipées du 20 octobre, ce scrutin conduit à la formation d’un nouveau gouvernement de coalition entre libéraux, socialistes et écologistes. Mis à l’écart après avoir dirigé le Grand-Duché pendant dix-huit ans, J. C. Juncker cède la place au libéral Xavier Bettel, maire de la ville de Luxembourg.
2. Artisan de la construction européenne
Convaincu que seule l’intégration européenne saura garantir une paix définitive en Europe, il s'engage dès 1985 dans la construction européenne. Élu le 1er janvier 2005 premier président permanent de l'Eurogroupe, le forum qui réunit les ministres des Finances des pays membres de la zone euro, il est réélu en 2008 et en 2010, avant de céder son poste au Néerlandais Jeroen Dijsselbloem en janvier 2013.
Si l'ancien Premier ministre luxembourgeois est élu par 382 voix devant le commissaire européen Michel Barnier (285 voix) pour mener la campagne du parti populaire européen (PPE) aux élections européennes du 22 au 25 mai 2014, son élection à la présidence de la Commission européenne, légitime puisque le PPE est arrivé en tête du scrutin, fait l'objet d'âpres tractations. Les sociaux-démocrates s’étant ralliés à sa candidature, il est désigné pour ce poste malgré l’hostilité du Royaume-Uni qui le juge trop fédéraliste, par 26 voix contre deux (celles du Premier ministre britannique David Cameron et du Hongrois Viktor Orbán) le 27 juin, avant d’être élu par le Parlement européen le 15 juillet.
Pour en savoir plus, voir les articles Luxembourg, Union européenne.