le Mariage de Figaro
ou la Folle Journée
Comédie en 5 actes et en prose de Beaumarchais (1784), suite du Barbier de Séville.
Figaro, le valet frondeur du comte Almaviva, sa fiancée Suzanne et la comtesse elle-même rivalisent d'ingéniosité tout au long de la folle journée (qui en était à l'origine le titre plus que le sous-titre), pour que la comtesse retrouve les faveurs de son époux volage et qu'enfin Figaro épouse sa Suzanne.
Mozart s'inspira directement de la pièce pour ses Noces de Figaro, créées à Vienne deux ans plus tard.
Morceaux choisis
Figaro. [… ] il n'est pas dit dans l'écrit : « laquelle somme je lui rendrai et je l'épouserai », mais « laquelle somme je lui rendrai ou je l'épouserai », ce qui est bien différent.
le comte. Y a-t-il et, dans l'acte, ou bien ou ?
[… ] Bartholo, plaidant. Je soutiens, moi, que c'est la conjonction copulative et qui lie les membres corrélatifs de la phrase ; je payerai la demoiselle, et je l'épouserai.
Figaro, plaidant. Je soutiens, moi, que c'est la conjonction alternative ou qui sépare lesdits membres ; je payerai la donzelle, ou je l'épouserai. À pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
(Acte III, scène 15).
Suzanne. J'aime ta joie, parce qu'elle est folle ; elle annonce que tu es heureux. Parlons du rendez-vous du Comte.
Figaro. Ou plutôt n'en parlons jamais ; il a failli me coûter Suzanne.
(Acte IV, scène 1).
Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais… que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.
(Acte V, scène 3).