Karakorum ou Karakoram

(mot d'origine turque signifiant éboulis noirs)

K2
K2

Massif montagneux du Pakistan (inclus dans le territoire du Cachemire), confinant au nord avec la Chine et l'Afghanistan, limité au sud par la vallée de l'Indus.

GÉOGRAPHIE

Probablement plus ancien que l'Himalaya, le Karakorum comprend quatre chaînes de roches cristallines ou sédimentaires, d'une tectonique d'aspect calme, mais présentant des phénomènes de métamorphisme et, semble-t-il, des montées de granite. Il possède de très hauts sommets, dont le K2 (deuxième sommet du monde) et le Gasherbrum.

Les sommets de plus de 8 000 m du Karakorum

LES QUATRE SOMMETS DE PLUS DE 8 000 M DU KARAKORUM

Sommet

Pays

Altitude

K2

Pakistan

8 611 m

Gasherbrum I ou Hidden Peak

Pakistan

8 068 m

Broad Peak

Inde

8 047 m

Gasherbrum II

Pakistan

8 035 m

Drainé par plusieurs affluents de l'Indus, il possède les plus vastes glaciers en dehors des zones polaires (22 000 km2 au total), dont le Siachen et le Baltoro. Les hautes surfaces, assez arrosées, portent une steppe d'armoise et, au-dessus de 3 000 m, une forêt chétive de bouleaux, de saules, d'églantiers, de sapins argentés, de genévriers. Elles contrastent avec des vallées très encaissées au climat désertique (129 mm de précipitations à Gilgit), dont les habitants, Dardis, Baltis, Hunzas, pratiquent une agriculture d'oasis fondée sur l'orge et divers arbres fruitiers. Le massif est partiellement pénétré par une route sino-pakistanaise, longue de plus de 600 km, ouverte en 1978. Le col du Karakorum (5 575 m) a été un lieu de passage de caravanes entre Leh et le bassin du Tarim.

ALPINISME

L'exploration de la chaîne commence à partir de 1850, en particulier à la demande du Survey of India. Les frères Schlagintweit atteignent le glacier du Baltoro en 1856. Les premières tentatives sont faites par Conway of Allington (1892), qui franchit la passe de Nushik La (5 286 m), gravit le Pioneer Peak (6 890 m) et explore l'ensemble du bassin du Baltoro. Le K2 est convoité par O. Eckenstein (1902) et par le duc des Abruzzes (1909). Entre les deux guerres mondiales, les frontières népalaises étant fermées, le Karakorum concentre l'essentiel des activités extra-européennes des alpinistes. Les plus dynamiques sont les Britanniques, les Allemands, les Américains (au K2 en particulier), les Français. Comme dans l'Himalaya voisin, les « plus de 8 000 m » ne seront gravis qu'après la Seconde Guerre mondiale : le K2 en 1954, le Gasherbrum I (ou Hidden Peak) en 1958, le Broad Peak en 1957, le Gasherbrum II en 1956. De nombreux sommets secondaires restent à gravir. Les efforts des alpinistes portent surtout sur des voies nouvelles, sur des ascensions en technique alpine, sans oxygène (R. Messner au K2 en 1979, par exemple).