ponction

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Acte consistant à introduire une aiguille ou à pratiquer une ouverture étroite dans un tissu, un organe, une cavité naturelle ou pathologique pour en extraire un gaz, un liquide ou pour en prélever un échantillon.

À l'occasion d'une ponction, on peut également réaliser une injection de produit. Les différentes ponctions s'intègrent le plus souvent à un processus thérapeutique qui nécessite une hospitalisation.

Différents types de ponction

Les ponctions sont classées selon leur finalité (ponction exploratrice réalisée pour établir ou confirmer un diagnostic, ponction à but thérapeutique, ponction anesthésique) ou selon les parties du corps concernées.

La ponction artérielle, éventuellement réalisée sous anesthésie locale, a pour but d'analyser les gaz du sang. Elle peut également constituer le premier temps de la montée d'un cathéter (tube fin) réalisée en vue d'une exploration cardiaque ou vasculaire (artériographie).

La ponction articulaire, effectuée sous anesthésie locale, est utile dans les cas d'hydarthrose (épanchement articulaire ou « épanchement de synovie ») du genou ou d'une autre articulation. L'évacuation du liquide en permet l'analyse et soulage la douleur. L'injection locale d'un médicament (corticostéroïde ou produit détruisant la synoviale) contribue à réduire celle-ci.

La ponction d'ascite, réalisée sous anesthésie locale dans le cadre d'une hospitalisation pour insuffisance rénale ou cardiaque ou encore pour cirrhose hépatique, consiste à perforer l'abdomen dans la fosse iliaque gauche pour analyser ou évacuer une accumulation de liquide séreux dans la cavité péritonéale. Elle est peu douloureuse et ne comporte pratiquement pas de risque.

La ponction ganglionnaire se pratique à l'aide d'une aiguille très fine, sans anesthésie locale, généralement lorsqu'un ganglion a augmenté de volume. Elle permet d'étudier l'aspect cytologique du ganglion.

La ponction d'un kyste (mammaire, hépatique, pancréatique, etc.) ou d'un nodule pulmonaire, peu douloureuse, se pratique sans anesthésie si la lésion est superficielle et sous anesthésie locale si elle est profonde. Elle intervient souvent après repérage par échographie ou scanner et se déroule sous contrôle échographique. Le patient doit être à jeun. Une fois la ponction réalisée, l'injection d'air ou de liquide radio-opaque dans la cavité sert à préciser les contours du kyste, lors d'une mammographie par exemple.

La ponction pleurale (de la plèvre, membrane entourant le poumon), ou thoracocentèse, effectuée sous anesthésie locale, sert à analyser et à évacuer le liquide d'un épanchement pleural. L'examen du liquide permet de préciser les causes de l'épanchement (inflammation, maladie cardiovasculaire, tuberculose, autres maladies infectieuses, cancer, etc.). Une ponction pleurale peut être suivie d'injections médicamenteuses. Elle peut également être pratiquée en cas de pneumothorax pour assurer le drainage de l'air par aspiration.

La ponction sternale, ou médullaire (ponction de moelle osseuse, généralement effectuée dans le sternum), réalisée sous anesthésie locale, est nécessaire à l'étude de l'hématopoïèse (formation des cellules sanguines dans la moelle).

La ponction veineuse permet l'analyse du sang (prise de sang), son évacuation en grande quantité (saignée) pour une raison thérapeutique (œdème aigu du poumon, hémochromatose) ou l'injection lente d'un médicament ou d'un soluté (par injection intraveineuse ou perfusion). Elle se pratique sans anesthésie.

La ponction des voies urinaires, réalisée sous anesthésie locale, peut être utile ou nécessaire pour évacuer l'urine d'une voie excrétrice rénale distendue. Elle peut servir à injecter un médicament ou un liquide radio-opaque pour examen radiographique.

Technique

En dehors de la ponction d'un kyste superficiel, de la ponction ganglionnaire, de la ponction sternale ou des ponctions vasculaires, il est préférable de vérifier au préalable que l'hémostase (taux de prothrombine, temps de saignement et de coagulation, numération des plaquettes) est normale, c'est-à-dire que les processus naturels qui permettent l'arrêt des hémorragies éventuelles fonctionnent bien. Une ponction se pratique avec une aiguille ou un trocart (canule coupante ou perçante). Le site de ponction et la direction du mouvement sont fournis par l’examen clinique ou l’imagerie (radiographie, échographie, scanner).

L'échantillon prélevé par ponction est analysé, examiné histologiquement (biopsie) ou mis en culture en laboratoire dans un dessein diagnostique.

Les ponctions exploratrices permettent d'établir ou de confirmer un diagnostic. Les ponctions évacuatrices peuvent être suivies de l'injection de produits médicamenteux destinés, par exemple, à soulager la douleur.

Voir : ponction lombaire, prise de sang.