Giovanni Giacomo Casanova
dit Jean-Jacques Casanova de Seingalt
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain vénitien de langue française (Venise 1725 – Dux, Bohême, 1798).
Aventurier, il est devenu un personnage romanesque et mythique autant qu'historique : le héros des films de Comencini (Casanova, un adolescent à Venise, 1969) et de Fellini (Casanova, 1976) est aujourd'hui plus célèbre que l'auteur des Mémoires. Casanova naît dans une famille de comédiens ; sans autre fortune que son ingéniosité et son talent, il entreprend des études à Padoue, puis travaille chez un avocat vénitien. En 1741, il part pour le Levant et commence ainsi une existence de voyageur : Corfou, Parme, Milan, Paris (où il se liera à la franc-maçonnerie et introduira la loterie publique) et, plus tard, la Bohême. Rien ne manque à cette vie : emprisonnements, évasions, enlèvement, expulsion, espionnage, et surtout de très nombreuses aventures féminines. Engagé en 1785 comme bibliothécaire du comte de Waldstein en Bohême, il entreprend à partir de 1789 la rédaction de ses Mémoires. Le manuscrit ne sera publié qu'après sa mort, en 1822, dans une traduction allemande, puis, en 1826-1827 en français dans une édition édulcorée. C'est seulement depuis 1960-1962 que le lecteur dispose du texte originel français des Mémoires. L'image de Casanova, modèle du libertin, a fasciné les lecteurs dès le xixe s. Encore faut-il préciser qu'il ne s'agit pas du libertinage antireligieux, voire athée, du xviie s. Bien loin de la révolte métaphysique de Dom Juan, Casanova aime le plaisir sans qu'intervienne jamais la dimension du péché. Une fois terminée la carrière du libertinage, Casanova vieillissant recherche le bonheur dans l'écriture. Il n'a rien à avouer, et rien ne l'autoriserait à écrire des Mémoires, si ce n'est de s'être fait, d'abord, héros de roman.