SS
(abréviation de l'allemand Schutzstaffel, échelon de protection)
Organisation paramilitaire et policière nazie fondée en 1925 pour assurer la protection personnelle d'Adolf Hitler et qui devint une des principales organisations du régime national-socialiste.
Un État dans l'État, aux mains de Himmler
Du Stosstrupp (« équipe choc ») d'Adolf Hitler – 400 SA (membres des milices paramilitaires) d'élite – naît en 1925 la SS ; portée à 60 000 hommes en 1932, 100 000 en 1934, 240 000 en 1939, elle dépassera le million en 1945.
Nommé Reichsführer-SS (chef de la SS pour tout le Reich) le 6 janvier 1929, Himmler en fait l'« Ordre noir », basé sur une sélection impitoyable pour imposer l'idéologie nazie et la défendre grâce à son service de sécurité (Sicherheitsdienst, ou SD), dont il confie la création à Reinhard Heydrich, son principal adjoint et, à certains égards, son plus proche rival.
Sa nomination à la tête des polices en avril 1934 (→ Gestapo) donne à Himmler le contrôle des organes de sécurité et permet l'infiltration des SS dans tous les organes de l'État, hormis la Wehrmacht (l'armée).
Largement dû à la rapide réaction des SS, l'échec du coup de force du 20 juillet 1944 contre Hitler accroît encore le pouvoir de Himmler, nommé commandant en chef de l'armée de l'Intérieur.
L'extension de la terreur
Dès 1933, la SS fait régner la terreur. Des milliers d'opposants potentiels, communistes, Juifs, etc., sont jetés sans jugement en camps de concentration. Le 30 juin 1934, le chef d'état-major des SA, Ernst Röhm, et sa clique sont abattus, lors de la Nuit des longs couteaux ; le 25 juillet, le chancelier autrichien Engelbert Dollfuss est assassiné. À la faveur de la Seconde Guerre mondiale, cette terreur s'étendra à toute l'Europe occupée.
Outre l'Allgemeine SS (SS générale) sont créées, en 1933, la SS-Verfügungstruppe (troupe disponible, pour la garde du Führer et l'intervention) et les SS-Totenkopfverbände (« unités Tête de mort », gardes des camps de concentration).
Une partie de ces formations donne naissance, au début de la guerre, à la Waffen-SS (SS en armes) : forte de 50 000 hommes en 1940, elle atteint 83 000 en 1945, dont une majorité de volontaires étrangers depuis 1943. Constituant au total 38 divisions aux côtés de la Wehrmacht, ces unités d'élite fanatisées, souvent mieux équipées qu'elle, sont de tous les coups durs, subissent des pertes énormes et se distinguent par leur férocité (division « Das Reich » ; → Oradour). C'est la VIe armée blindée SS de Sepp Dietrich qui mène la contre-attaque des Ardennes (décembre 1944).
Pour en savoir plus, voir les articles national-socialisme, Seconde Guerre mondiale.