voile
(latin populaire *vela, du latin classique velum, voile de navire)
Pratique sportive de la navigation à voile.
SPORTS
Historique
Aristocrates anglais, artistes français et hommes d'affaires américains
Certains historiens font remonter la pratique de la navigation de plaisance à des dates très anciennes et évoquent les pharaons qui remontaient le Nil sur des galères uniquement conçues pour leur plaisir et leur confort ou, plus récemment, les fêtes nautiques organisées le long des côtes bataves, qui, dès le xviie s., annonçaient nos futures régates. Néanmoins, il est plus réaliste de faire remonter les origines du yachting au début du xixe s., époque à laquelle des sujets de la reine d'Angleterre commencent à se retrouver chaque été pour se confronter à bord de voiliers sur les rives du Solent, bras de mer séparant Plymouth de l'île de Wight, lieu de villégiature préféré de la haute société londonienne. En effet, si le plus ancien yacht-club du monde est créé en 1720 à Cork, sur la côte sud de l'Irlande, son existence éphémère incite plutôt à retenir, comme date de naissance du sport de voile, l'année 1810, où d'anciens officiers de la « Royale » britannique se réunissent en club pour passer le temps en bonne compagnie et éventuellement organiser des courses de yachts. C'est ainsi que naît le Royal Yacht Squadron.
En France, c'est en 1844 qu'est créé le premier yacht-club, la Société des régates du Havre. Mais c'est plus en amont sur la Seine que la régate prendra véritablement son essor, avec le Cercle de la voile de Paris (C.V.P.). Le C.V.P. se développe à partir de 1855 grâce à l'arrivée d'un nouveau type de voilier, le « clipper d'Argenteuil ». Les peintres impressionnistes (et parmi eux notamment Gustave Caillebotte) illustreront cet engouement pour la voile et feront partie du petit monde d'écrivains, d'artistes et de joyeux dilettantes qui s'en va naviguer sur la Seine à Chatou ou à Melun.
La première page de l'histoire de la voile française reste très ludique et bien peu « salée » jusqu'à la fin du xixe s. Ce n'est en effet qu'en 1882 que trois voiliers du C.V.P. entreprendront la traversée de la Manche pour aller observer le yachting britannique, à l'époque le plus développé du monde, dans ce qui est rapidement devenu son berceau historique : Cowes, ville située sur la côte nord de l'île de Wight. Au xixe s., le yachting reste une activité essentiellement anglo-saxonne. Si, outre-Manche, les yacht-clubs sont très aristocratiques, outre-Atlantique, ils rassemblent, à l'instar du New York Yacht Club créé en 1844, tout ce que le nouveau continent fait de mieux en termes d'entrepreneurs et d'industriels plus ou moins autodidactes et dotés de puissants moyens financiers. En 1850, ceux-ci sont informés de la préparation d'une grande manifestation anglaise, le Prince Albert's Great Exhibition, dont l'un des organisateurs est John Scott Russell, célèbre architecte écossais, spécialiste de yachts. L'un des fondateurs du New York Yacht Club, John Cox Stevens, décide les membres de son club à créer un syndicat qui se charge de construire une goélette pour aller représenter les couleurs de l'industrie navale américaine. Georges Steers dessine la goélette America, qui met le cap sur les îles Britanniques en 1851 pour se confronter aux meilleurs yachts européens. Mais le commodore du Royal Yacht Squadron et ses adjoints utilisent les prétextes les plus fallacieux pour interdire le plan d'eau du Solent à l'America, qui n'est pas autorisée à concourir dans les grandes classiques de l'été. Les Américains lancent alors un défi par voie de presse, obligeant les yachts britanniques à relever le gant. Une course est donc organisée, dont le parcours consiste en un tour de l'île de Wight, que la goélette américaine mène d'un bout à l'autre devant le gotha du yachting britannique réuni là pour assister à ce qui devait être son triomphe et qui tourne à l'humiliation. La coupe de cent guinées rapidement commandée à un orfèvre londonien pour marquer l'événement part donc orner la vitrine aux trophées du yacht-club américain. La Coupe de l'America est ainsi le plus vieux trophée sportif, toutes disciplines confondues, qui soit encore mis en jeu.
Régater entre les bouées ou répondre à l'appel du large ?
Alors que la régate prend son essor, la voile va initier un autre type de vocation : l'aventure. Quelques milliardaires en mal d'exotisme se font construire de somptueux yachts comme le Sunbeam de la famille Brassey, qui fait le tour du monde en compagnie des 35 marins nécessaires à la manœuvre et à l'entretien de cette goélette. L'histoire de la voile va être marquée par le fabuleux exploit de Joshua Slocum, qui mènera tout seul son Spray autour du monde, entre 1895 et 1898. Un homme seul dans un voilier de 11,20 m de long seulement, comment est-ce possible ? Les exceptionnelles qualités nautiques de ce voilier, l'endurance du marin américain sont les réponses expliquant cet exploit. Il va susciter bien des vocations et, à l'aube du xxe s., de nombreux marins appareilleront pour la grande aventure. Parmi eux on trouve des figures étonnantes, des Anglo-Saxons pour l'essentiel comme le capitaine Voss ou Harry Pidgeon. Le premier Français à tenter l'aventure autour du monde sera Alain Gerbaut qui traversera l'Atlantique en 1923 et poursuivra son périple vers l'ouest pour ne rentrer en France qu'en 1929.
La première course au large est créée en 1906, ralliant Newport (Rhode Island) aux Bermudes. Cette compétition réunit les meilleurs voiliers de course américains. Les Britanniques ne peuvent pas rester en retrait et, en 1925, ils créent à la fois l'organisme qui régit les règles de la course au large, le Royal Ocean Racing Club (RORC) et ce qui va devenir la plus célèbre « classique » européenne : le Fastnet, du nom du phare qu'il faut aller virer, à l'occasion de cette compétition, au sud-ouest de l'Irlande. Cette course a lieu tous les deux ans. Son édition 1979 reste la course la plus meurtrière de l'histoire du yachting, avec 19 morts.
Le développement de la voile en France et dans le monde
En France, après l'époque des « régatiers en eau douce », le yachting se développe doucement. Les membres de la Société des Régates du Havre mettent au point un petit bateau de course : le « 10 m2 du Havre » et quelques membres des classes aisées, inspirés par leurs voisins d'outre-Manche font des ronds dans l'eau devant Dinard. Il faudra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que la voile française connaisse une première impulsion grâce à Virginie Hériot, riche héritière des Magasins du Louvre. Elle fait construire une série de voiliers et participe aux compétitions internationales, et notamment aux jeux Olympiques de 1928 qu'elle remporte à bord d'Aile VI, à Sixhaven, non loin d'Amsterdam. Outre sa passion pour la régate, Virginie Hériot fait acte de profession de foi en naviguant. Elle organise de nombreuses conférences pour promouvoir son sport et s'attache à faire construire ses bateaux en France pour développer l'industrie nautique nationale. Entre deux régates, elle passe le plus clair de son temps à voyager à bord de sa superbe goélette, Ailée (remplacée bientôt par Ailée II). Malgré cette médaille d'or, il est vrai remportée par une femme dans un milieu de la voile très masculin (il tend à l'être moins de nos jours, et la voile est d'ailleurs un des rares sports avec l'équitation à être vraiment mixte), il faut attendre l'après-guerre pour que le yachting se développe à grande échelle en France et en Europe. Une fois les hostilités terminées, les Anglais reprennent l'organisation de la Semaine de Cowes, du Tour de l'île de Wight et de la course du Fastnet. C'est encore en Angleterre que, dans les années 1950, les yachtmen dignes de ce nom se doivent d'aller courir. Le RORC édicte les règles de course et seuls quelques Français fortunés viennent se frotter aux Anglais. Une exception toutefois parmi cette riche flottille de course : un yacht désuet, à peine restauré, d'aspect presque miteux, s'aligne aux départs donnés au large de Cowes en 1961 et en 1962. À la barre de ce Pen Duick, se trouve un certain Éric Tabarly. Dans son sillage, quelques skippers se tailleront une réputation comme André Viant qui remportera, deux années de suite, le titre de champion du RORC classe 3, en 1967 et en 1968, à bord de son Esprit de Rueil.
En 1960, les Anglais, sous l'impulsion de Blondie Hasler, organisent la première course transatlantique en solitaire : Plymouth-Newport. Cette première édition est remportée par sir Francis Chichester, le marin anglais alors le plus connu. Sans aucun doute, son exploit est-il largement commenté sur les quais de Cowes les deux étés où Éric Tabarly y mène son vieux Pen Duick. L'esprit inventif du marin français se met en branle quand il apprend que la deuxième édition de l'Ostar se déroulera en juin 1964. Il est convaincu qu'un bateau léger a besoin de moins de surface de voilure pour aller vite. C'est ainsi que naît Pen Duick II, un monocoque en contreplaqué, une révolution à l'époque quand on envisage de traverser l'Atlantique. Éric Tabarly remporte haut la main cette course ralliant Plymouth à Newport, en 27 jours et devançant de trois jours le second, Chichester. Son exemple va fasciner les navigateurs français qui, de plus en plus nombreux au fil des éditions, se présentent dans le bassin de Mill Bay Dock, à Plymouth.
L'esprit de cette transat est simple : un bateau, un homme, l'Atlantique. Pas d'autre règle, pas de jauge… on se situe aux antipodes de la course au large en équipage version RORC qui pourtant, dans les années 1960 et 1970, connaît aussi un formidable développement.
En effet, en 1957, l'Angleterre, toujours elle, a créé la première Admiral's Cup, coupe attribuée après plusieurs épreuves courues dans la Manche (dont le Fastnet) et quelques régates très tactiques dans le bras de mer qui sépare l'île de Wight à l'Angleterre, le Solent. Organisée une année sur deux, l'Admiral's Cup devient rapidement une sorte de championnat du monde de course au large par équipes (chaque nation doit aligner trois voiliers) et en équipage. Certains voiliers français y réalisent des coups d'éclats formidables comme Éric Tabarly qui, à bord du Pen Duick III, remporte en 1967 toutes les courses du RORC auxquelles il participe, et notamment le Fastnet qu'il survole. Mais il faut attendre 1991 pour que la France remporte, pour la première et seule fois de l'histoire, l'Admiral's Cup. C'est l'équipe des « Corum-boys » menée par le tandem Pierre Mas-Bertrand Pacé qui signe cette victoire.
À la fin des années 1960, la voile commence à se structurer avec des épreuves solitaires, des courses en équipage… mais aussi des séries olympiques très dynamiques comme le Flying Dutchman à bord duquel les frères Marc et Yves Pajot remporteront une médaille d'argent aux jeux Olympiques de 1972, année où Serge Maury obtiendra l'or dans la série solitaire du Finn.
Notre providentiel marin français, Éric Tabarly, ne peut être sur tous les fronts et il faudra attendre le baron Bich, en 1970, pour que le défi de la Coupe America soit relevé par des Français. Dans cet univers exclusivement anglo-saxon, le baron voit une opportunité formidable pour percer le marché américain avec ses stylos à bille (les fameux Bics). Le yachting comme outil de marketing est une idée qui va faire son chemin et devenir une réalité incontournable. Marcel Bich va relever quatre défis en 1970, 1974, 1977 et 1980. Malgré ses échecs successifs, il est le premier Français à avoir eu la volonté de s'immiscer dans cette compétition réunissant le summum de la technologique nautique, de l'art de la régate et de l'effort sportif. Il a offert à certains talents l'occasion de s'épanouir, comme par exemple Bruno Troublé, barreur des derniers défis du baron, aujourd'hui grand organisateur de la Coupe Louis Vuitton, qui permet de sélectionner le meilleur challenger de la Coupe de l’America.
Les Français occupent actuellement le haut du tableau de la plupart des courses au large en solitaire mais ont néanmoins plus de difficultés à maintenir cette domination dans les épreuves en équipage, comme l'ex-Withbread, et ne sont pas en mesure d'inquiéter les Américains ou les Néo-Zélandais dans les compétitions où le collectif prime comme l'Admiral's Cup ou la Coupe de l’America.
Les différents types de voiliers
La planche à voile
La planche à voile est composée d'une planche avec dérive, aileron fixe, et d'un mât articulé qui ne tient que par la force et l'adresse du véliplanchiste. Après son développement ultra-rapide à la fin des années 1970, le phénomène de masse s'est tassé au début des années 1980 pour devenir une discipline sportive plus pointue et plus spécialisée, avec notamment l'apparition du funboard, planche à voile utilisée pour la vitesse, le saut de vagues et le slalom. Le kitesurf est une planche à voile mue par une aile semblable à celle des parapentes, positionnée cinq mètres au-dessus de l'eau.
La voile légère
Sous ce vocable, on désigne les dériveurs, unités légères le plus souvent sans quille et toujours sans cabine, conçus pour naviguer sur les plans d'eau abrités. Formidables engins d'initiation, les embarcations de cette catégorie regroupent aussi des engins très exigeants comme les catamarans de sport (Hobbie Cat, Dart, etc.), les « luges » venues d'Australie comme les 49er ou encore des « quillards » non habitables comme les Star, Dragon (ces derniers étant plutôt en perte de vitesse face à la dernière génération de dériveurs ultra-légers). C'est dans cette catégorie « voile légère » qu'on retrouve la plupart des embarcations olympiques.
Dans ces catégories de bateaux, les équipages courent en temps réel, sur des voiliers strictement identiques. Les parcours sont des « bananes » ou des triangles olympiques et les compétitions ne durent jamais plus de quelques heures.
Les monocoques, les catamarans, les trimarans et les praos
Les monocoques n'ont qu'une coque, les catamarans deux, les trimarans trois et les praos deux. Les monocoques tirent leur stabilité d'un contrepoids, la quille, situé le plus bas possible sous la coque pour contrebalancer la pression exercée par le vent sur les voiles. Un principe qui a le mérite de la simplicité mais qui pèse lourd (et le poids est l'un des principaux ennemis des performances sur l'eau). C'est cet inconvénient qui a amené les architectes navals à étudier de près des embarcations traditionnelles des antipodes, les pirogues à balanciers, préfigurant les multicoques. En effet, dans le cas de ces voiliers, la stabilité n'est pas assurée par un lest situé sous l'eau, mais par une autre coque, située sous le vent, qui permet de résister à la pression des voiles. Le catamaran dispose de deux coques jumelles, avec un mât situé généralement au milieu. Ce concept connut ses réalisations les plus spectaculaires au milieu des années 1980, avec des catamarans géants tels que Royale ou Roger & Gallet. Néanmoins les catamarans présentent des inconvénients : les performances sont médiocres pour remonter en direction du vent et le risque de chavirage semble être plus important que pour les trimarans. Ces derniers bateaux, à trois coques, ont considérablement évolué au cours de cette dernière décennie et tous les projets de multicoques pour les courses en solitaire s'orientent vers cette formule architecturale, ne laissant aux catamarans que la gamme des très grands bateaux (plus de 25 m) pour les courses extrêmes et les tentatives de records.
Le prao est directement issu des pirogues polynésiennes. Il ne dispose que de deux coques, mais n'est pas un catamaran. En effet, il est composé d'une coque principale et d'un flotteur, un peu comme un trimaran auquel on aurait retiré un flotteur. Mais il n'a pas un avant et un arrière, mais deux étraves, une à chaque extrémité du bateau, avec un gréement que l'on fait tourner à 180° pour virer de bord. À la fin des années 1970, certains skippers ont tenté de s'illustrer dans des transats avec des praos (Funambule, Lestra-Sport, etc.), mais les risques liés à ces engins sont trop importants.
Les monotypes
Ces bateaux, strictement identiques, permettent de naviguer à armes égales, en limitant la course à l'armement. La France fut un précurseur dans ce domaine en créant des séries très populaires comme le Surprise ou le First Class 8 construit à plus de mille exemplaires. Avec des monotypes de taille plus importante comme le Sélection, remplacé par le JOD 35, on peut envisager la course au large en équipage, comme le Tour de France à la voile, par exemple. Depuis quelques années, des monotypes anglo-saxons imposent un virage plus technique à ces bateaux, comme par exemple le Mumm 30, monotype retenu depuis 1999 pour le Tour de France.
Les jauges dites « open »
Dans les années 1980, les architectes et les skippers en eurent assez des règles très compliquées des jauges, notamment celles édictées par l'IOR. Ils eurent donc l'idée de revenir à des concepts plus simples, comme celui de limiter uniquement la longueur des bateaux. Ce fut le cas pour les deux courses du BOC Challenge et du Vendée Globe Challenge, qui les amenèrent à développer des monocoques de 60 pieds maximum, c'est-à-dire de 18,28 m de long. Mais, rapidement, on s'aperçut que ces bateaux, eux aussi, pouvaient devenir dangereux, notamment si on leur autorisait trop de puissance (trop de surface de voilure), ou si leur largeur devenait telle qu'ils ne pouvaient pas se redresser après un chavirage. Il a donc fallu rétablir petit à petit des limites à cette jauge dite « open », notamment imposer un angle de redressement théorique. Les multicoques avaient aussi au départ une seule limite : la longueur des coques. Au fur et à mesure, les organisateurs de courses, en association avec les architectes et les skippers apportent des restrictions comme celle concernant la hauteur du mât.
Les bateaux dits « de jauge »
Depuis que la régate existe, les organisateurs ont tenté d'édicter des règles afin que des bateaux de types différents puissent se confronter équitablement : limitation de la longueur de coque, de la surface de voilure… combinaison des différents paramètres qui caractérisent les voiliers. On est, dès le xixe s., parvenu à des formules mathématiques extrêmement complexes. Elles permettent d'établir un coefficient de jauge, qui permet de calculer le temps compensé du voilier à partir du temps réel effectué. On peut ainsi classer les voiliers selon leur coefficient de jauge. La jauge internationale étant particulièrement complexe, certains pays comme la France édictent un système de handicap national utilisable dans les courses nationales et régionales. Chaque nouveau bateau y est classé dans un groupe, tous les concurrents d'un même groupe courant en temps réel. Un système régulièrement remis à jour, mais qui a le mérite de la simplicité. Dans des régates plus techniques, c'est la jauge internationale qui est appliquée.
Petit lexique de la voile
Petit lexique de la voile
Petit lexique de la voile
abattre
S'écarter du lit (de la direction) du vent.
abordage
Collision entre deux bateaux.
accastillage
Ensemble des accessoires (manilles, ridoirs, cabestans, taquets) qui servent au réglage d'un gréement et à la manœuvre des voiles.
accoster
Venir se ranger bord à bord le long d'un quai ou d'une autre embarcation.
adonner
En parlant du vent, tourner dans un sens favorable à la progression du voilier.
aiguillot
Ferrure fixée au bord d'attaque du gouvernail qui vient s'adapter au fémelot pour permettre au gouvernail de pivoter.
allure
amarrage
Action de fixer deux cordages ou d'attacher un bateau au quai ou à un autre bateau. Filin utilisé dans les deux derniers cas.
amer
Tout objet fixe et remarquable (tour, moulin, balise) situé sur la côte ou en mer, utilisé pour prendre des relèvements ou pour contrôler la route à suivre près de la terre.
amure
Cordage servant à fixer le point d'une voile du côté du vent. « Avoir les amures à tribord (à bâbord) » ou « être tribord (bâbord) amure » signifie, pour un bateau, « avoir la voilure disposée pour recevoir le vent à droite (à gauche) ». Le point d'amure d'une voile est le point bas du vent de cette voile.
bâbord
Partie gauche du bateau.
barre
Levier ou roue permettant d'actionner le gouvernail.
bord
« Courir un bord » signifie « suivre une route faisant un angle constant avec la direction du vent ». « Virer de bord » signifie « changer d'amure » c'est-à-dire « changer de direction en faisant passer le vent d'un côté à l'autre par l'étrave ».
cap
Angle que fait la direction du bateau par rapport à la direction du nord.
chavirer
En parlant du bateau, s'incliner à tel point qu'il se couche, voire qu'il se retourne.
choquer
Donner du mou à une écoute en la laissant filer.
dérive
Aileron mobile placé dans un puits étanche, au centre et dans l'axe de la coque, pour améliorer la résistance latérale d'un voilier et l'empêcher de dériver sous l'action du vent.
dessaler
Chavirer (pour le voilier) et tomber à l'eau (pour le marin).
écoute
Cordage servant à border une voile, c'est-à-dire à l'orienter et à la régler par rapport au vent.
empanner
Virer de bord vent arrière en faisant passer le vent d'une hanche à l'autre du bateau et la bôme d'un côté à l'autre.
espar
Pièce du gréement (mât, bôme, livarde).
étambrai
Pièce soutenant le mât à l'endroit de son passage à travers le pont. Ouverture prévue dans le pont pour laisser passer le mât.
étarquer
Tendre une voile.
faseyer
En parlant d'une voile orientée dans l'axe du vent, flotter à la manière d'un pavillon.
fémelot
Ferrure faisant corps avec l'étambot et comportant des logements dans lesquels pivotent les aiguillots du gouvernail.
gîte
Inclinaison latérale du bateau sous l'effet du vent ou du placement du barreur du côté de la voile.
gouvernail
Appareil mobile destiné à la manœuvre et à la conduite des bateaux.
gréement
Ensemble des mâts, des voiles, des équipements nécessaires à la propulsion du bateau.
largue
Allure dans laquelle le vent attaque, sur l'arrière du travers du navire, les voiles non complètement bordées.
liston
Moulure en saillie ou en creux disposée à l'extérieur du bateau et ceinturant la coque sur son contour supérieur.
lofer
Venir plus près du lit du vent.
louvoyer
Courir les bordées, bâbord et tribord amure, pour atteindre en zigzag un point où la direction du vent ne permet pas d'arriver directement.
manœuvrer
Modifier la marche du bateau en passant d'une allure à l'autre, ou d'une amure à l'autre.
poupe
Arrière du bateau.
près
Allure où le bateau navigue avec les écoutes bordées, à moins de 60° du lit du vent.
proue
Avant du bateau.
puits de dérive
Conduit étanche par où passe la dérive.
rappel
Action de porter le corps à l'extérieur du bateau afin de le maintenir à plat malgré les fortes pressions du vent qui peuvent s'exercer sur les voiles et tendent à faire gîter le bateau.
refuser
En parlant du vent, se rapprocher de l'avant.
risée
Augmentation subite du vent.
safran
Partie du gouvernail sur laquelle s'applique la pression de l'eau et qui détermine la direction du bateau.
spinnaker
Grande voile triangulaire établie au vent arrière à l'opposé de la grand-voile.
travers
Allure intermédiaire entre le près et le largue.
tribord
Partie droite du bateau.
vent arrière
Allure du voilier qui reçoit le vent dans la zone proche de l'arrière. Vent soufflant de cette région.
vent debout
Vent contraire obligeant le voilier à louvoyer.
Les différents types de compétitions
Les compétitions de funboard
Le Championnat du monde de funboard se compose de trois disciplines : le slalom, la vague et la course-racing. Ce championnat a lieu tous les ans et est précédé d'autres rendez-vous internationnaux. Les planches utilisées dans ces championnats n'ont rien de commun avec la seule planche retenue pour les jeux Olympiques, la Mistral, qui fait figure d'ancêtre aux yeux des passionnés de « la glisse ».
La voile olympique
Parmi les types de voiliers utilisés aux Jeux olympiques, certains sont très anciens, comme le Finn, série olympique depuis 1952, d'autres très récents, comme le 49er, dernier dériveur à entrer dans le cercle très fermé des bateaux olympiques. Toutes ces séries sont dénommées sous le vocable de « voile légère », qu'il s'agisse de planches (Mistral), de solitaires (Finn, Europe et Laser), de dériveurs en double (470 et 49er), de quillards en double (Star), de quillards à trois équipiers (Soling) ou encore des catamarans à deux équipiers (Tornado).
Pour chacune des séries, de 12 à 16 manches sont disputées sauf pour le Soling où les huit meilleurs déterminés après une série de régates en flotte concourent finalement en match-racing.
La Coupe de l'America
La Coupe de l'America, disputée tous les 4 ans, porte le nom d'un voilier américain. L'origine de cette régate remonte à 1851. Les Britanniques n'ont jamais réussi à la remporter, alors que les Américains eux-mêmes (le New York Yacht Club), qui la détenaient depuis l'origine, l'ont perdue en 1983 lorsqu'elle a été conquise par l'Australie (Australia II). Elle est revenue aux États-Unis en 1987, avant d'être de nouveau remportée par la Nouvelle-Zélande (Team New Zealand) en 1995 et en 2000. En 2003, la Nouvelle-Zélande a dû l'abandonner à son tour à la Suisse (Alinghi), qui l’a conservée en 2007.
Le palmarès de Coupe de l'America
VOILE : COUPE DE L'AMERICA | |
Palmarès | |
Dates | Concurrents (nombre de manches remportées) |
1851 | America, États-Unis (1) – Titania, Grande-Bretagne (0) |
1870 | Magic, États-Unis (1) – Cambria, Grande-Bretagne (0) |
1871 | Columbia & Sappho, États-Unis (4) – Livona, Grande-Bretagne (1) |
1876 | Madeleine, États-Unis (2) – Countess of Dufferin, Canada (0) |
1881 | Mischief, États-Unis (2) – Atalanta, Canada (0) |
1885 | Puritan, États-Unis (2) – Genesta, Grande-Bretagne (0) |
1886 | Mayflower, États-Unis (2) – Galatea, Grande-Bretagne (0) |
1887 | Volunteer, États-Unis (2) – Thistle, Grande-Bretagne (0) |
1893 | Vigilant, États-Unis (3) – Valkyrie II, Grande-Bretagne (0) |
1895 | Defender, États-Unis (3) – Valkyrie III, Grande-Bretagne (0) |
1899 | Columbia, États-Unis (3) – Shamrock, Grande-Bretagne (0) |
1901 | Columbia, États-Unis (3) – Shamrock II, Grande-Bretagne (0) |
1903 | Reliance, États-Unis (3) – Shamrock III, Grande-Bretagne (0) |
1920 | Resolute, États-Unis (3) – Shamrock IV, Grande-Bretagne (2) |
1930 | Enterprise, États-Unis (5) – Shamrock V, Grande-Bretagne (0) |
1934 | Rainbow, États-Unis (4) – Endeavour, Grande-Bretagne (2) |
1937 | Ranger, États-Unis (4) – Endeavour II, Grande-Bretagne (0) |
1958 | Columbia, États-Unis (4) – Sceptre, Grande-Bretagne (0) |
1962 | Weatherly, États-Unis (4) – Gretel, Australie (1) |
1964 | Constellation, États-Unis (4) – Sovereign, Grande-Bretagne (0) |
1967 | Intrepid, États-Unis (4) – Dame Pattie, Australie (0) |
1970 | Intrepid, États-Unis (3) – Gretel II, Australie (2) |
1974 | Courageous, États-Unis (4) – Southern Cross, Australie (0) |
1977 | Courageous, États-Unis (4) – Australia, Australie (0) |
1980 | Freedom, États-Unis (4) – Australia, Australie (1) |
1983 | Australia II, Australie (5) – Liberty, États-Unis (3) |
1987 | Star & Stripes, États-Unis (4) – Kookabura III, Australie (0) |
1988 | Star & Stripes, États-Unis (4) – New Zealand, Nouvelle-Zélande (0) |
1992 | America 3, États-Unis (4) – Il Moro di Venezia V, Italie (1) |
1995 | Team New Zealand, Nouvelle-Zélande (5) – Young America, États-Unis (0) |
2000 | Team New Zealand, Nouvelle-Zélande (5) – Luna Rossa, Italie (0) |
2003 | Alinghi, Suisse (5) – Team New Zealand, Nouvelle-Zélande (0) |
2007 | Alinghi, Suisse (5) – Team New Zealand, Nouvelle-Zélande (2) |
2010 | BMW Oracle Racing, États-Unis (2) – Alinghi, Suisse (0) |
2013 | Oracle, États-Unis (9) – Team New Zealand, Nouvelle-Zélande (8) |
La course au large en équipage
En dehors du Fastnet, de la Bermuda Race et de Sydney-Hobart, la plus grande aventure de la course au large en équipage est la Volvo Ocean Race, l'ancienne Whitbread. Le parcours de cette course en équipage (11 marins) et en monocoque est de plus de 39 000 miles (72 000 km) en neuf étapes parcourues en neuf mois.
Il s'agit d'une course aux points, et non pas au temps : un bateau qui ne termine pas une étape peut donc prendre le départ de l'étape suivante. La Volvo Ocean Race se déroule tous les quatre ans.
Sa première édition est partie de Porstmouth le 8 septembre 1973. Le parcours de l'édition 2011-2012 est parti d'Alicante, en Espagne, et a abouti à Galway, en Irlande, en passant par l'Afrique du Sud, Abou Dhabi, la Chine, l'Australie, le Brésil, les États-Unis, le Portugal et la France.
Le palmarès du tour du monde en équipage et avec escales
Le palmarès de la course autour du monde en équipage et avec escales | |||
Année | Skippeur | Bateau | Pays |
1973-1974 | Carlin | Sayula 2 | Mexique |
1977-1978 | Van Rietschoten | Flyer | Pays-Bas |
1981-1982 | Van Rietschoten | Flyer 2 | Pays-Bas |
1985-1986 | Péan | L'Esprit-d'Équipe | France |
1989-1990 | Blake | Steinlager 2 | Nouvelle-Zélande |
1993-1994 | Dalton | NZ-Endeavour | Nouvelle-Zélande |
1997-1998 | Cayard (États-Unis) | EF-Language | Suède |
2001-2002 | Kostecki (États-Unis) | Illbruck-Challenge | Allemagne |
2005-2006 | Sanderson (Nouvelle-Zélande) | ABN-Amro | Pays-Bas |
2008-2009 | Grael (Brésil) | Ericsson 4 | Suède |
2011-2012 | Cammas (France) | Groupama 4 | France |
Les « classiques » françaises
Le Spi Ouest-France
Le Spi Ouest-France, qui réunit les meilleurs amateurs de course-croisière et bon nombre de professionnels, est organisé par la Société nautique de La Trinité-sur-mer. Le week-end de Pâques, 500 bateaux, pour une moitié des monotypes et l'autre, des monocoques de série, disputent des parcours côtiers et des bananes. Une des raisons de l'engouement pour le Spi Ouest-France : tous les « navigateurs du dimanche » un peu éclairés peuvent participer à la même course que les grands noms de la course au large.
Le Tour de France à la voile
Au début du mois de juillet a lieu le départ de la grande boucle du Tour de France, dont la mission originelle était la formation à la course au large des jeunes équipiers, mais qui s'est professionnalisé au fur et à mesure des éditions. Toujours couru à bord de monotypes (Écume de Mer, First 30, Sélection, JOD 35 puis Mumm 30), le Tour de France à la Voile reste une formidable épreuve mêlant tactique de navigation et très haut niveau de régate.
La Solitaire du Figaro
La Solitaire du Figaro, créée par le journal l'Aurore en 1969 sous le nom de « Course de l'Aurore », a toujours été une compétition très disputée. Des bateaux de taille identique, d'abord des half-tonners puis des monotypes Figaro-Bénéteau de 10 m (tirant d'eau de 2,10 m, surface de grand-voile de 36 m2, de spi de 85 m2, de génois de 30 m2), des étapes de deux ou trois jours pendant lesquelles les solitaires doivent rester rivés à leur barre s'ils veulent avoir une chance de s'illustrer, des navigations très tactiques, entre la France, l'Espagne et l'Irlande, voilà un cocktail redoutable, idéal pour forger une âme de gagneur aux jeunes générations de la course en solitaire. De Malinovsky à Jean Le Cam et Michel Desjoyeaux, en passant par Philippe Poupon ou Alain Gautier, tous les ténors de la course au large sont passés par l'école de la « Solitaire ».
Le palmarès de la Solitaire du Figaro
VOILE : SOLITAIRE DU FIGARO | |
Palmarès | |
Année | Vainqueur |
1970 | Joan de Kat (France) |
1971 | Michel Malinovsky (France) |
1972 | Jean-Marie Vidal (France) |
1973 | Gilles Le Baud (France) |
1974 | Eugène Riguidel (France) |
1975 | Guy Cornou (France) |
1976 | Guy Cornou (France) |
1977 | Gilles Gahinet (France) |
1978 | Gilles Le Baud (France) |
1979 | Patrick Eliès (France) |
1980 | Gilles Gahinet (France) |
1981 | Sylvain Rosier (France) |
1982 | Philippe Poupon (France) |
1983 | Lionel Péan (France) |
1984 | Christophe Cudennec (France) |
1985 | Philippe Poupon (France) |
1986 | Christophe Auguin (France) |
1987 | Jean-Marie Vidal (France) |
1988 | Laurent Bourgnon (France) |
1989 | Alain Gautier (France) |
1990 | Laurent Cordelle (France) |
1991 | Yves Parlier (France) |
1992 | Michel Desjoyeaux (France) |
1993 | Dominic Vittet (France) |
1994 | Jean Le Cam (France) |
1995 | Philippe Poupon (France) |
1996 | Jean Le Cam (France) |
1997 | Franck Cammas (France) |
1998 | Michel Desjoyeaux (France) |
1999 | Jean Le Cam (France) |
2000 | Pascal Bidégorry (France) |
2001 | Eric Drouglazet (France) |
2002 | Kito de Pavant (France) |
2003 | Armel Le Cleac'h (France) |
2004 | Charles Caudrelier (France) |
2005 | Jérémie Beyou (France) |
2006 | Nicolas Troussel (France) |
2007 | Michel Desjoyeaux (France) |
2008 | Nicolas Troussel (France) |
2009 | Nicolas Lunven (France) |
2010 | Armel Le Cleac'h (France) |
2011 | Jérémie Beyou (France) |
2012 | Yann Éliès (France) |
2013 | Yann Éliès (France) |
Les transats
La Transat anglaise (Plymouth-Newport)
La Transat anglaise, la première transatlantique en solitaire, fut créée en 1960 et se court tous les quatre ans. Cette course de 5 500 km relie dorénavant Plymouth (Grande-Bretagne) à Boston (États-Unis). Elle fut souvent remportée par les Français : Éric Tabarly en 1964, Alain Colas en 1972, de nouveau Éric Tabarly en 1976, Yvon Fauconnier en 1984, Philippe Poupon en 1988, Loïck Peyron en 1992 et 1996, Francis Joyon en 2000, Michel Desjoyeaux en 2004, de nouveau Loïck Peyron en 2008. C'est pour cette transat que les Français ont exercé leurs talents architecturaux dans les projets les plus fous. Une course au gigantisme qui a conduit Jean-Yves Terlain à imaginer son Vendredi 13 en 1972 (39 m de long) puis Alain Colas son Club Méditerranée en 1976 (72 m de long). Les Anglais ont donc décidé mettre fin à cette surenchère en imposant une longueur maximale de 60 pieds (18,28 m), aux bateaux des participants à la course.
Le palmarès de la Transat anglaise
VOILE : TRANSAT ANGLAISE | |
Palmarès | |
Année | Vainqueur |
1960 | Sir Francis Chichester (Gipsy Moth, Grande-Bretagne) |
1964 | Éric Tabarly (Pen Duick II, France) |
1968 | Geoffrey Williams (Sir Thomas Lipton, Grande-Bretagne) |
1972 | Alain Colas (Pen Duick IV, France) |
1976 | Éric Tabarly (Pen Duick VI, France) |
1980 | Phil Weld (Moxie, États-Unis) |
1984 | Yvon Fauconnier (Umupro Jardin, France) |
1988 | Philippe Poupon (Fleury-Michon IX, France) |
1992 | Loïck Peyron (Fujicolor, France) |
1996 | Loïck Peyron (Fujicolor II, France) |
2000 | Francis Joyon (Eure-et-Loir, France) |
2004 | Michel Desjoyaux (Géant, France) |
2008 | Loïck Peyron (Gitana Eighty, France) |
La Route du Rhum (Saint-Malo-Pointe-à-Pitre)
En réaction à la restriction de longueur imposée dans la Transat anglaise, Michel Étevenon crée une transatlantique française en solitaire, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre (environ 7 200 km), la Route du Rhum. La première édition de cette course, en 1978, marquera les esprits car ce sera le chant du cygne du monocoque face à la nouvelle génération de petits trimarans, nettement plus rapides. Mike Birch y soufflera la victoire à Michel Malinovsky, pour 98 secondes, un écart fascinant après une traversée de l'Atlantique ! C'est lors de cette première Route du Rhum que disparut Alain Colas à bord de son Manureva, anciennement dénommé Pen Duick IV.
Le palmarès de la Route du Rhum
VOILE : ROUTE DU RHUM (SAINT-MALO-POINTE-À-PITRE) | ||
Palmarès | ||
Année | Vainqueur en multicoque | Vainqueur en monocoque |
1978 | Mike Birch (Canada) |
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1982 | Marc Pajot (France) |
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1986 | Philippe Poupon (France) |
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1990 | Florence Arthaud (France) |
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1994 | Laurent Bourgnon (France) |
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1998 | Laurent Bourgnon (France) |
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2002 | Ellen MacArthur (Grande-Bretagne) | Michel Desjoyaux (France) |
2006 | Lionel Lemonchois (France) | Roland Jourdain (France) |
2010 | Franck Cammas (France) | Roland Jourdain (France) |
Les autres transats
Transat Jacques-Vabre (La Route du Café)
Cette transat en double relie Le Havre à Puerto Limon, au Costa Rica. Elle est courue tous les 2 ans depuis 1993 (en double depuis 1995).
La Twostar
Intercalée avec la Transat anglaise, les Anglais organisent une transat en double, la Twostar qui se déroule tous les quatre ans (cinq éditions entre 1981 et 1998).
La Mini-Transat
Les courses transatlantiques ne concernent pas que les grands multicoques. La fameuse Mini-Transat, créée par un Anglais en 1977 et remportée cette année-là par Daniel Gilard, aujourd'hui dénommée « Transat 6,50 », impose une restriction de longueur aux bateaux qui doivent mesurer 6,50 m au maximum. Cette course a permis à quelques grands skippers d'affirmer leur talent et d'obtenir leurs premiers lauriers : Loïck Peyron, Laurent Bourgnon, Catherine Chabaud, etc.
« Lorient-Saint-Barth' »
La course « Lorient-Saint-Barth' » est une transat en double réservée à des monotypes de 9,10 mètres de long, les Figaro-Bénéteau. Ces petits monocoques sont connus pour leur rendez-vous annuel de la Solitaire du Figaro. Deux étapes pour 6 900 km : Lorient-Funchal (Madère) et Funchal-Saint-Barthélemy (Antilles françaises). En 2000, cette course a été remportée par Lionel Lemonchois et Karine Fauconnier, la fille d'Yvon Fauconnier, le vainqueur de la Transat anglaise en 1984.
Québec-Saint-Malo
Cette transat en équipage a lieu tout les quatre ans et sa première édition s'est déroulée en 1984.
Les tours du monde en solitaire
En 1968 le journal anglais The Observer promet un globe en or au premier solitaire qui effectuera un tour du monde sans escale. Le favori est français, il s'appelle Bernard Moitessier. Après qu'il a passé le cap Horn, alors qu'il ne lui reste plus qu'à revenir vers l'Angleterre, il affiche une avance considérable sur les rares concurrents encore en course de ce premier tour du monde. Mais il préfère faire un pied de nez à la civilisation et poursuit sa longue route solitaire jusqu'à Tahiti. C'est donc le seul autre navigateur qui parviendra à faire ce tour du monde, Robin Knox-Johnston, qui remportera le Golden Globe après 312 jours de mer.
Il faut attendre 1982-1983 pour que la première véritable course en solitaire autour du monde voie le jour, le BOC Challenge, organisé par les Américains. Philippe Jeantot remporte le grand chelem en gagnant les quatre victoires d'étape. Quatre ans plus tard, il remporte de nouveau la 2e édition du « BOC ».
Le tour du monde en solitaire, sans escale, sans assistance et en monocoque, est alors créé : le Vendée Globe Challenge, dont la distance théorique est d'environ 45 000 km. Les éditions successives du Vendée Globe ont été remportées tout à tour par Titouan Lamazou (en 1989-1990), Alain Gautier (en 1993-1994), Christophe Auguin (en 1997-1998), Michel Desjoyeaux (en 2000-2001), Vincent Riou (en 2004-2005, après 87 jours en mer) et de nouveau Michel Desjoyeaux (en 2008-2009, après 84 jours en mer).
Aujourd'hui, deux courses autour du monde en solitaire se déroulent tous les quatre ans : la course américaine, avec escales, et la course française, le « Vendée Globe », sans escale.
Le record du tour du monde en solitaire est détenu depuis 2008 par Francis Joyon en 57 j, 13 h, 34 min, et 6 s, sur un multicoque, un trimaran de 29 m. Il existe aussi un record du tour du monde en monocoque en solitaire contre les vents dominants (tour du monde « à l'envers »), que détient Jean-Luc Van den Heede depuis 2004, en 122 j, 14 h, 3 min, et 49 s.
Le tour du monde en double
La Barcelona World Race est une course autour du monde en double sans escale. Elle est plus longue que le Vendée Globe, la sortie et la rentrée en Méditerranée et le passage par le détroit de Cook, entre les deux îles de la Nouvelle-Zélande, allongeant le parcours d'environ 600 milles pour un total d'environ 25 000 milles (soit environ 46 300 km). Les arrêts sont autorisés, mais ils sont assortis d'heures de pénalité. Les bateaux engagés sont des monocoques de 60 pieds.
La palmarès de la Barcelona World Race
VOILE : BARCELONA WORLD RACE | |
Palmarès | |
Année | Vainqueurs |
2007-2008 | Jean-Pierre Dick (France) ; Damian Foxall (Irlande) |
2010-2011 | Jean-Pierre Dick (France) ; Loïck Peyron (France) |
Le tour du monde sans escale et en équipage
Bruno Peyron a été le premier à remporter le trophée « Jules-Verne » du tour du monde sans escale et en équipage : en 1993, il fait le tour de la planète en 79 j, 6 h, 15 min, et 56 s. En 2010, Franck Cammas a porté ce record du tour du monde sans escale et en équipage à 48 j, 7 h 44 min et 52 s, soit un mois de moins par rapport au premier record, en 1993. Ce record a été battu en 2012 par Loïck Peyron en 45 j, 13 h 42 min et 53 s., sur un trimaran de 40 m.
Dans la lignée du Trophée Jules-Verne, Bruno Peyron a imaginé et organisé The Race : le 31 décembre de l'an 2000, une flotte de 6 multicoques géants est partie du détroit de Gibraltar pour faire le tour du monde sans escale, sans assistance. Le vainqueur de cette course tout en démesure a été Club Méd, skippé par Grant Dalton et Frank Proffit.
Les records
Le record le plus mythique, celui de la traversée de l'Atlantique, a tenu pendant 75 ans. C'est un Américain, Charlie Barr, qui établit, en 1905, le premier « chrono », en ralliant le phare d'Ambrose, au large de Newport au cap Lizard, en Angleterre, en 12 j, 4 h, 1 min, et 19 s, à bord de sa goélette Atlantic. Ce record va tenir jusqu'en 1980, année où Éric Tabarly établit un nouveau temps à bord de son hydrofoil Paul Ricard : 10 j, 5 h, 14 min, et 20 s. En 2009, Pascal Bidégorry et ses équipiers ont, à bord d’un trimaran, porté le record à 3 j, 15 h, 25 min et 48 s, battant pendant cette traversée le record de la plus grande distance parcourue en 24 h en équipage avec 907 milles (à 37,79 nœuds, soit 69,98 km/h). Un nouveau record en solitaire a été établi par Francis Joyon en 2013 en 5 jours, 2 heures, 56 min, à bord d'un trimaran de 29 m. Un nouveau record de la plus grande distance parcourue en 24 h en solitaire a été établi en 2008 par ce même Thomas Coville avec 622 milles.
Le record de vitesse à la voile
Le record de vitesse à la voile est détenu par Alain Cazergues, qui a parcouru 500 m à une vitesse moyenne de 54,10 nœuds, soit 100,19 km/h, le 13 octobre 2010 dans la canal de Lüderitz, en Namibie. Ce record a été établi sur un kitesurf.
Le précédent record de vitesse à la voile était détenu par Alain Thébault et son équipage, sur un trimaran, l'Hydroptère, qui avait parcouru 500 m à une vitesse moyenne de 51,36 nœuds, soit 95,11 km/h, le 5 septembre 2009 dans la rade d'Hyères. Ce trimaran était équipé de foils, ailes sous-marine qui permettent d'extraire les coques du bateau de l'eau à partir d'une certaine vitesse, ce qui entraîne une grande réduction de la traînée aérodynamique.
Quelques grands noms de la voile
Arthaud (Florence) [France, 1957-2015]
Navigatrice.
→ Arthaud (Florence)
Auguin (Christophe) [France, né en 1959]
Navigateur.
Vainqueur de la Course du Figaro en 1986, il a deux BOC Challenge à son palmarès ainsi qu'un Vendée Globe Challenge.
Autissier (Isabelle) [France, née en 1956]
Navigatrice.
En avril 1994, elle se signale en battant un grand record : New York-San Francisco par le Cap Horn en 62 j, 5 h, 55 min, 40 s. Elle avait été la première femme à passer le cap Horn en course et en solitaire en 1990.
Barr (Charlie) [États-Unis, 1864-1911]
Navigateur.
Le premier vainqueur de la traversée de l'Atlantique à la voile en 1905. Son record (12 j, 4 h, 1 min, 19 s) tiendra 75 ans et sera battu par Éric Tabarly.
Birch (Mike) [Canada, né en 1931]
Navigateur.
Vainqueur de la Route du Rhum en 1978 et 2e à deux reprises (1986 et 1990) de la transat anglaise en double, il a participé à de nombreuses transats en solitaire en terminant fréquemment aux places d'honneur.
Blake (sir Peter) [Nouvelle-Zélande, 1948-2001]
Navigateur et régatier.
→ Blake (sir Peter)
Bourgnon (Laurent) [France, 1966-2015]
Navigateur.
Son palmarès compte, outre de nombreux titres de champion du monde des skippers, deux Routes du Rhum (1994, 1998), une Route du Café (1997), une Twostar (1994), un Fastnet (1997), la La Baule-Dakar (1991). À ces victoires, il faut ajouter les records de la traversée de l'Atlantique en solitaire (1994), de la Manche (1997) et de la distance en 24 heures (540 milles).
Cammas (Franck) [France, né en 1972]
Navigateur.
→ Cammas (Franck)
Chabaud (Catherine) [France, né en 1962]
Navigatrice.
Elle est la première femme à avoir accompli un tour du monde en course et en solitaire à l'occasion de l'édition 1997 du Vendée Globe Challenge.
Chichester (sir Francis Charles) [Grande-Bretagne, 1901-1972]
Navigateur.
→ Chichester (sir Francis Charles)
Colas (Alain) [France, 1943-1978]
Navigateur.
→ Colas (Alain)
Coville (Thomas) [France, né en 1968]
Navigateur.
Il a battu les records en solitaire de la traversée de l'Atlantique (2008), de la Manche (2006), du tour des îles Britanniques (2006) et de la plus grande distance parcourue en 24 heures (622 milles). Son palmarès compte aussi une Route du Rhum en monocoque (1998), deux Trophées Jules-Verne (1997, comme coéquipier d'Olivier de Kersauson, et 2010, comme coéquipier de Franck Cammas), et deux Tours de France à la voile.
Desjoyeaux (Michel) [France, né en 1965]
Navigateur.
→ Desjoyeaux (Michel)
Elvström (Paul) [Danemark, 1930-2016]
Régatier.
→ Elvström (Paul)
Fontenoy (Maud) [France, né en 1977]
Navigatrice.
Elle fut la première femme à réussir les traversées à la rame de l'Atlantique (en 2003) et d'une partie du Pacifique (de l'Amérique du Sud aux îles Marquises, en 2005), avant d'effectuer, toujours en solitaire, un tour de l'hémisphère Sud à la voile à contre-courant et sans escale (en 2007).
Gerbault (Alain) [France, 1893-1941]
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→ Gerbault (Alain)
Jeantot (Philippe) [France, né en 1952]
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Double vainqueur du BOC Challenge, il crée le Vendée Globe Challenge en 1989, course dont il termine 4e, lors de la première édition en 1990. Il avait battu le record du tour du monde en solitaire d'Alain Colas.
Kersauson (Olivier de) [France, né en 1944]
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Ancien second de Tabarly, il a battu le record du monde du tour du monde en solitaire en 1988 et 1989. Il a battu aussi le Trophée Jules-Verne en 1997.
Knox-Johnston (Robin) [Grande-Bretagne, né en 1939]
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Vainqueur, en étant le seul à l'avoir terminé, du tour du monde dans le cadre du Golden Globe en 1968. À bord de son Suhaili, il met 312 jours pour traverser les trois océans, sans escale et sans assistance. Cet Anglais a ensuite gagné le Tour des îles Britanniques en 1970 et en 1974, à bord d'un catamaran, British Oxygen. Admiral's Cup, Whitbread, record, ce marin n'a jamais cessé de naviguer et a été second dans l'équipage de Peter Blake qui a remporté le Trophée Jules-Verne, en 1994.
Moitessier (Bernard) [France, 1925-1994]
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→ Moitessier (Bernard)
Naish (Robby) [États-Unis, né en 1963]
Surfeur.
Pour les surfeurs du monde entier, Robby Naish est « The King ». Il a tout inventé, ou presque, de la glisse sur l'eau. Né à Hawaii, il commence à faire de la planche dès l'âge de 10 ans. À 13 ans, il est champion du monde de « windsurf », la première grande série de planche à voile. Il a été l'initiateur des acrobaties réalisées avec cet engin, faisant par exemple, naviguer sa planche sur la tranche. Quand les planches à voile se sont allégées et équipées de foot-straps, Robby Naish a été le créateur du « free-style ». De 1980 à 1986, il a remporté tous les championnats du monde de funboard, en étant l'un des rares compétiteurs à se présenter aux trois disciplines que comporte ce sport : slalom, vague et course-racing.
Peyron (Bruno) [France, né en 1955]
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→ Peyron (Bruno)
Peyron (Loïck) [France, né en 1959]
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→ Peyron (Loïck)
Ross (sir John) [Grande-Bretagne, 1777-1856]
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→ Ross (sir John)
Ross (sir James Clark) [Grande-Bretagne, 1800-1862]
Navigateur.
→ Ross (sir James Clark)
Slocum (Joshua) [États-Unis, 1844-1909]
Navigateur.
Cet Américain embarque dans la marine de commerce dès l'âge de 16 ans, obtient son premier commandement à 25 ans et connaît toutes les fortunes de mer liées à une vie de capitaine au long cours qui cumule aussi des fonctions d'armateur. Mutinerie ou naufrage auraient pu le vacciner contre la marine d'autant qu'à presque 40 ans il se retrouve ruiné, échoué sans navire sur la côte américaine. Pourtant, il rachète alors une épave de bateau de pêche qu'il reconstruit entièrement de ses propres mains. C'est à bord de ce Spray qu'il appareille en 1895 pour le premier tour du monde en solitaire. Il revient à bon port en 1898. On lui doit le formidable récit de cette aventure dans Seul autour du monde, à bord d'un voilier de 11 mètres, ouvrage régulièrement réédité en français. À la suite de cet exploit, il s'établit sur l'île de Martha's Vineyard, au large du Cape Cod, et prend l'habitude de se rendre tous les hivers, en solitaire, dans les Caraïbes. C'est lors de l'un de ces voyages qu'il disparaît en mer, corps et biens, en 1909.
Tabarly (Éric) [France, 1931-1998]
Navigateur.
→ Tabarly (Éric)