sémantique
(bas latin semanticus, du grec sêmantikos, qui signifie)
Étude du sens des unités linguistiques et de leurs combinaisons.
LINGUISTIQUE
L'avènement d'une discipline ayant le sens pour objet (la sémantique) a été relativement tardif (le terme a été créé par M. Bréal en 1897). Considérant, à la suite de Saussure, que la langue devait être décrite « en elle-même et pour elle-même », c'est-à-dire avant tout comme une forme, les linguistes structuralistes ont établi une distinction rigoureuse entre forme et sens, ce qui laisse la possibilité de dégager un niveau d'analyse autonome : le niveau sémantique.
La sémantique structurale se fonde sur le concept saussurien de valeur, selon lequel la « signification » d'un signe ne se limite pas à la relation entre un signifiant et un signifié mais doit être également conçue comme résultant de la relation de ce signe avec d'autres signes : l'anglais sheep et le français mouton peuvent avoir la même signification mais ils n'ont pas la même valeur, puisque l'anglais comporte, en outre, mutton (viande de l'animal) ; d'où le projet de constituer des « champs sémantiques » de termes, puis des « microsystèmes » dont les sens se délimitent réciproquement. Dès lors, les comparaisons entre signes permettent de dégager des unités minimales de signification (les sèmes ou traits sémantiques) par des procédures analogues à celles utilisées en phonologie.
La sémantique distributionnelle prend pour base que le sens des unités linguistiques est en relation étroite avec leur distribution, c'est-à-dire avec la somme des environnements dans lesquels elles apparaissent : on pourra ainsi classer les divers sens d'un terme en fonction des constructions auxquelles il participe : l'adjectif fort, par exemple, appliqué à une personne, change de sens lorsqu'il est suivi d'un complément prépositionnel (un homme fort / fort aux échecs / fort en sciences).
La sémantique générative, prolongeant et critiquant la grammaire générative, part de la constatation que deux phrases de même sens peuvent avoir des structures profondes différentes. Il faut donc envisager les structures profondes non plus au niveau syntaxique mais au niveau sémantique. Cette structure sémantique profonde, très abstraite, est constituée d'un ensemble de traits logiques dont la combinaison aboutit aux structures de surface.
Ainsi, la sémantique, qui était à l'origine une analyse du sens au niveau du mot, se situe désormais au niveau de la phrase, voire du discours (pragmatique).