produit intérieur brut (PIB)
En comptabilité nationale, somme des valeurs ajoutées (biens et services) réalisées annuellement sur le territoire national par les entreprises d'un pays, quelle que soit leur nationalité.
Calcul du P.I.B.
Le produit intérieur brut est un agrégat de la comptabilité nationale mesurant le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes sur le territoire national.
Il peut se définir de trois manières :
– le P.I.B. est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité) ;
– le P.I.B. est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ;
– le P.I.B. est égal à la somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte.
Le produit est dit intérieur car on le calcule suivant le critère dit de « territoire métropolitain ». Ne sont prises en compte que les valeurs des biens et services produits par des unités économiques qui exercent leur activité sur le territoire national (depuis au moins un an). Les revenus d'un travailleur frontalier qui exerce son activité en Allemagne et vit en France ne sont donc pas comptabilisés dans le P.I.B. C'est ce qui différencie le produit intérieur brut du produit national brut (P.N.B.). Celui-ci est fondé sur le principe de nationalité et se calcule à partir des revenus perçus par les résidents. Il est donc plus proche de la notion de « richesse nationale ». On passe du P.I.B. au P.N.B. en ajoutant les revenus reçus de l'étranger et en retirant les revenus versés à l'étranger.
Le produit est dit brut car on ne retire pas les amortissements des moyens de production. On utilise les valeurs ajoutées et non les productions pour éviter les doubles comptabilisations. Ainsi, on n'additionne pas les productions de silice, de verre et de voitures (pare-brise et vitres) car le verre serait ainsi compté deux fois et la silice trois.
L’indicateur de la croissance économique
Comme tous les agrégats, le P.I.B. est un instrument de mesure et un indicateur. Puisqu'il mesure la valeur des biens et des services produits sur le territoire dans l'année, le P.I.B. est un indicateur du dynamisme économique du pays. Le rythme de son évolution se traduit en périodes de croissance, de stagnation ou de récession. La plupart des pays industrialisés utilisent le P.I.B. comme baromètre de leur activité économique (les États-Unis depuis 1991 seulement), ce qui rend possibles et compréhensibles les comparaisons de taux de croissance entre les différents pays.
Le P.I.B. est également utilisé comme grandeur de référence pour comparer l'état de développement des différents pays. On parle alors de P.I.B. par habitant, et de nombreux indicateurs sont exprimés en « points de P.I.B. ».
Évolution du P.I.B.
L'évolution du P.I.B. mondial a été de 3,2 % entre 1980 et 1990, de 2,8 % entre 1990 et 2000, de la même valeur entre 2000 et 2005, de 4 % en 2006 et de 3,8 % en 2007. Cette moyenne recouvre des situations très disparates selon les groupes d'économies : de 2000 à 2007, le groupe des pays en développement a une croissance annuelle qui progresse de 5 à 7 %, celui des pays dits « en transition » de 6 à 8 % et celui des pays développés de 1,9 à 2,5 %.
Le phénomène le plus marquant est l'ampleur de la croissance en Asie, celle de la Chine (plus de 9 %), mais aussi celle de l'Inde (plus de 8 %), de la Corée du Sud et du Viêt Nam. En revanche, la croissance des pays développés est faible (entre 1 et 3 %), surtout pour certains pays d'Europe de l'Ouest (dont la France) et pour le Japon. Les pays émergents connaissent des situations variées, certains ayant des taux de croissance supérieurs à 5 %, ce qui est considéré comme le seuil permettant, dans ce type d'économie, un réel développement . C'est le cas de l'Égypte et de la Malaisie, mais pas du Brésil. Enfin, une quarantaine de pays sont dans une situation de stagnation ou de recul : certains pays d'Afrique subsaharienne et les pays de l'ex-Union soviétique.