première révolution d'Angleterre (1642-1649)
Révolution violente qui a entraîné la chute, puis l'exécution de Charles Ier, et l'établissement d'un nouveau régime, le Commonwealth.
Ses causes sont liées au progrès de l'absolutisme royal sous les deux premiers Stuarts, à l'opposition du Parlement, soucieux de préserver ses privilèges en matière financière et constitutionnelle, et à la politique religieuse de Charles Ier, suspect d'indulgence envers les catholiques. La tentative d'étendre à l'Écosse puritaine et presbytérienne la politique épiscopalienne de l'archevêque de Canterbury W. Laud amène les Écossais à s'unir pour défendre leurs libertés religieuses (National Covenant, 1638).
Pour obtenir l'argent dont il a besoin pour vaincre l'Écosse, le roi convoque le « Court Parlement » (avril 1640), puis le « Long Parlement » (novembre 1640) qui refuse au roi tout subside, lui impose l'exécution de Strafford (mai 1641), vote enfin la « Grande Remontrance » (novembre 1641). Ne pouvant obtenir l'arrestation des cinq chefs de l'opposition (janvier 1642), le roi se retire à York, déclenchant la première guerre civile (1642-1646) opposant les royalistes ou « cavaliers » aux partisans du Parlement ou « têtes rondes ». Les ressources des parlementaires, maîtres des principaux ports et des riches régions de l'Angleterre du Sud et de l'Est, dépassent largement celles du roi, qui occupe les districts essentiellement ruraux du Nord et de l'Ouest.
Le tournant décisif des opérations est la victoire des parlementaires à Marston Moor (2 juillet 1644). L'« armée nouveau modèle », organisée suivant l'exemple des « Côtes de Fer » d'O. Cromwell, écrase les royalistes à Naseby (14 juin 1645). Charles Ier se réfugie en Écosse (1646) et tente de rétablir son autorité. Mais, ayant refusé de jurer le Covenant, il est livré au Parlement anglais (juin 1647). Espérant tirer parti du conflit qui oppose le Parlement et l'armée, il se réfugie dans l'île de Wight. Une seconde guerre civile, brève mais violente, éclate alors (1648). Victorieuse, l'armée de Cromwell marche sur Londres, et épure le Parlement, prêt à négocier avec le roi (décembre 1648). Ainsi amputé, le Parlement vote la mise en accusation de Charles Ier, qui est exécuté (janvier 1649). Cromwell est dès lors le maître du pays.