perversion
(bas latin perversio, -onis)
Pratique érotique d'un sujet dont les pulsions trouvent leur satisfaction en dehors des relations considérées comme « normales ».
PSYCHIATRIE
Le mot perversion vient du bas latin perversio (du latin pervertere, « retourner », « mettre sens dessus-dessous »), qui était employé pour désigner la falsification d'un texte puis la corruption morale. Il renvoie à la notion d'un bouleversement faisant passer du bien au mal, d'un « dévoiement » faisant quitter le droit chemin. Il a signifié corruption morale et, en médecine, altération d'une fonction normale.
Dans le domaine de la sexualité, la perversion désigne depuis la fin du xixe siècle la propension à commettre des actes sexuels non conformes à la norme constituée par l'acte « de nature », reproductif, qu'est le coït vaginal hétérosexuel. Aujourd'hui, en Occident, cette référence à la reproduction s'avère obsolète, la notion même de normalité sexuelle étant tout à fait discutable et subjective.
La notion de perversion sexuelle se différencie de celle de perversité, qui définit non une conduite sexuelle mais un trait moral correspondant à la volonté de faire du mal, de faire souffrir autrui. C'est toutefois la rencontre de ces deux traits – perversion sexuelle et perversité – chez une même personne qui compose l'image traditionnelle du « pervers sexuel », en particulier criminel.
Perversion, au singulier
Lorsqu'il est employé au singulier, le mot perversion renvoie plutôt au processus psychologique, à la perturbation de la relation à l'objet du désir sexuel. Cette perturbation a été décrite suivant le type de déviation observée (Stoller, 1970) sans aucune connotation morale ou juridique.
Perversions, au pluriel
Lorsqu'il est employé au pluriel, le mot perversion désigne les comportements sexuels en eux-mêmes. Ce terme est remplacé actuellement dans cette acception par celui de « paraphilies » ou, avec un désaveu quant au caractère d'anormalité contenu dans les notions de perversion ou de paraphilie, par « néosexualités » (Joyce McDouall, 1995) ou « sexualités autres ».