natalité

(de natal)

Pyramide des âges
Pyramide des âges

Phénomène de la naissance considéré du point de vue du nombre.

1. Le taux brut de natalité

Il est généralement calculé sur une période d'un an pour une population de 1 000 personnes (un taux de 10 ‰ signifie qu'il y a eu dix naissances pour mille habitants).

De nombreux facteurs biologiques, socio-économiques et culturels influent sur la faculté de procréer : les caractéristiques de la nuptialité (phénomène du mariage dans une population) en particulier (intensité, précocité) sont un facteur important de différenciation, dans la mesure où, dans la plupart des civilisations ou des pays, les naissances légitimes forment l'essentiel du mouvement de natalité. De même, l'espacement moyen des naissances est variable selon les populations, lié à divers particularismes socioculturels (durées d'allaitement au sein, interdits sexuels postnatals, etc.).

En Europe occidentale, la baisse de la natalité s'est amorcée au xixe s. (au xviiie siècle pour la France) et ce mouvement s'est poursuivi, notamment depuis le milieu du xxe siècle, en raison du développement de la contraception médicale. Malgré la baisse amorcée des taux de fécondité dans certains pays du tiers-monde, les dynamiques de population restent encore contrastées entre les pays industrialisés et les pays en développement.

L'indice synthétique de fécondité qui mesure la fécondité d'une année, varie en 2011 de 6,4 enfants par femme à seulement 1,3.

2. La natalité dans les pays développés

Les pays développés, dans leur grande majorité, sont entrés dans la dernière phase de la transition démographique, caractérisée par une faible natalité et une faible mortalité, leur natalité ayant commencé à diminuer à différentes dates selon les pays.

2.1. Une nette tendance à la baisse en Europe et au Japon

Dans le cas de la France, depuis le milieu du xixe siècle, la baisse de la natalité a été quasi ininterrompue. Le taux de natalité était de 27,5 ‰ vers 1850, 20,6 ‰ vers 1900 et 15,7 ‰ pour la période 1931-1939. Après le « baby-boom » de l'immédiat après-guerre (20,9 ‰ en 1946-1950), le taux de natalité se maintient à hauteur de 17 à 18 ‰ jusqu'en 1970, pour fléchir ensuite nettement à 13,6 ‰ en 1976, puis à 12,8 ‰ en 2002 pour enfin se stabiliser à 13 ‰ en 2010. Cependant, le solde naturel de la France (828 000 naissances et 545 000 décès en 2010) est positif.

Les autres pays de l'Europe se situent à des niveaux légèrement inférieurs (Pays-Bas, Italie, Grande-Bretagne, Belgique) ou très nettement plus bas, entre 8 ‰ et 9 ‰ (Allemagne, Portugal, Bosnie-Herzégovine, Autriche). Le Japon se situe à un niveau comparable (9 ‰). Pour tous ces pays, la part relative de la population âgée s'accroît très sensiblement.

À l'opposé de cette tendance à la baisse de la natalité, l'Irlande, avec un taux de natalité de 17 ‰, est en tête des pays développés, avec l'Islande (15 ‰), l'Australie et les États-Unis (14 ‰).

2.2. Les facteurs de l'évolution

L’évolution économique et culturelle des pays occidentaux fait que les méthodes de contraception sont maîtrisées. Ces pays ont achevé leur transition démographique. La majorité des femmes ont une activité professionnelle, elles ont en moyenne 30 ans lors de leur première maternité et les couples, souhaitant assurer un bon avenir à leurs enfants, en limitent le nombre en fonction de leurs ressources. L’Allemagne et le Japon ont les taux de natalité parmi les plus bas de la planète avec respectivement 8 et 9 naissances pour 1 000 habitants. Ces deux pays témoignent de la situation de pays développés, où l’activité professionnelle s’oppose souvent à la maternité. Ainsi l'Allemagne, défavorable quant à une socialisation précoce des enfants en collectivité et axée sur un schéma traditionnaliste donnant aux femmes la responsabilité de l’éducation des enfants, est pauvre en crèches et les écoles n’accueillent les enfants que le matin. Par conséquent, les femmes qui privilégient le travail choisissent d’avoir un enfant unique ou bien renoncent à concevoir un enfant pour 30 % d’entre elles

2.3. Une évolution différente dans les pays émergents

L’évolution de la Chine est tout autre : forte d’une politique anti-nataliste draconienne engagée il y a près de trente ans avec l’enfant unique, le taux de natalité de la Chine a considérablement diminué malgré certaines résistances, surtout culturelles, en milieu rural. Au Brésil, le manque d’informations sur la contraception provoque des conduites extrêmes chez un grand nombre de femmes, qui, très souvent, se font stériliser après une première grossesse.

3. La natalité dans les pays en développement

Dans les pays en développement, les taux de natalité peuvent atteindre 52 ‰. Ce sont les pays africains qui ont les taux les plus élevés : plus de 30 ‰ pour 39 pays sur les 54 que compte le continent africain, 7 d'entre eux dépassant les 45 ‰.

3.1. Les principaux facteurs en cause

Plusieurs facteurs y concourent : l'âge au mariage est précoce ; les traditions culturelles et religieuses valorisent la fécondité; les progrès sanitaires, sociaux et alimentaires ont fait reculer la mortalité des femmes et des jeunes enfants.

La faiblesse du système éducatif et le manque de politique publique concernant la famille font que la population n’est pas sensibilisée à l’idée de planification des naissances et n’a pas encore accès aux méthodes classiques de contraception (les femmes jeunes, en âge de procréer, sont très nombreuses et ont une période de fécondité très longue). De plus, traditionnellement, l’enfant est valorisé en tant que soutien et appui futurs pour la vieillesse.

Appartiennent aussi à ce groupe, où la troisième phase de la transition démographique n'est pas encore amorcée, les pays asiatiques où l'islam est influent, l'Afghanistan et le Yémen par exemple.

3.2. L'amorce de la transition démographique

Pour une cinquantaine de pays d'Asie et d'Amérique du Sud, la phase de la baisse de natalité a commencé, et leur taux de natalité se situe entre 15 ‰ et 25 ‰ en 2010. La mise en place d’une politique publique de la famille et un bon système éducatif ont déjà porté leurs fruits. En témoignent les taux d’alphabétisme chez les femmes : 50 à 60 % dans les pays du Maghreb, supérieur à 90 % dans les pays d’Amérique latine, plus faible au Pakistan (inférieur à 50 %) ou en Inde. Cette dernière a instauré une politique de contrôle des naissances dès les années 1950 plus incitative que coercitive, plus efficace en milieu urbain qu’en milieu rural, où le nombre des naissances reste malgré tout encore élevé.