mort

(latin mors, mortis)

Jean-Baptiste Greuze, l'Oiseau mort
Jean-Baptiste Greuze, l'Oiseau mort

Perte définitive par une entité vivante (organe, individu, tissu ou cellule) des propriétés caractéristiques de la vie, entraînant sa destruction.

BIOLOGIE

À l'échelle cellulaire, l'immortalité, définie comme la continuité du fonctionnement vital, n'a rien d'exceptionnel. La mort des êtres pluricellulaires organisés peut avoir des causes externes (prédation, inanition, accident, maladie, changement du milieu, etc.), ou des causes internes (vieillissement, augmentation de la fragilité des os, des parois artérielles, etc.). Il existe des espèces dites annuelles qui, lorsque le climat présente une mauvaise saison (hiver, saison sèche), meurent à l'entrée de cette saison défavorable, laissant derrière eux des descendants en vie ralentie (graines, œufs). La mort peut affecter une partie seulement de l'organisme : feuilles des arbres, mues d'insectes et de serpents, bois de cœur et liège des arbres, etc. Le renouvellement de la substance vivante se traduit par la mort quotidienne de nombreuses cellules chez l'homme et les animaux en général. La mort seule permet à la biosphère de trouver place sur une planète qui ne grandit pas ; elle seule rend possible l'évolution biologique.

MÉDECINE

La mort correspond à l'arrêt de toutes les fonctions vitales, avec cessation définitive de toute activité cérébrale. En fait, avec les progrès de la réanimation et ceux de la transplantation d'organes, la définition de la mort et la constatation de sa réalité sont devenues plus complexes et plus précises.

La mort clinique, ou mort apparente, avec arrêt respiratoire, arrêt cardiaque et suspension de la conscience, est une phase initiale qui peut éventuellement faire l'objet d'une réanimation cardiorespiratoire et qui est donc, au moins dans certaines situations, potentiellement réversible. Elle doit être distinguée d'autres situations de coma profond (intoxication, par exemple). Un état de mort apparente peut être dû à une hypothermie profonde, notamment lors d'une avalanche ou au cours d'une immersion en eau très froide. Des soins intensifs de réanimation (massage cardiaque, respiration assistée), prolongés durant plusieurs heures, sont alors susceptibles de ranimer la personne, parfois même sans séquelles.

La mort cardiaque ne peut être affirmée qu'en cas d'insuffisance des contractions du cœur par défaillance ventriculaire (asystolie électrocardiographique persistante) après échec de toutes les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire et des thérapeutiques médicamenteuses appropriées.

La mort cérébrale, ou coma dépassé, correspond à l'arrêt définitif de toute activité cérébrale, tronc cérébral compris, avec suspension de toute activité respiratoire spontanée et électroencéphalogramme plat. Dans un pays comme la France, la mort cérébrale définit la mort légale.

Voir aussi : coma dépassé, mort subite, mort subite du nourrisson.

Aspect médico-légal

Quelles que soient les circonstances de la mort, le premier temps de l'examen médico-légal est le diagnostic de la mort réelle absolue et constante, qui doit être distinguée de la mort apparente. Avant toute intervention sur le cadavre (autopsie, prélèvement), en dehors du cas de mort cérébrale, la constatation de l'arrêt du cœur doit être complétée par une certitude de l'arrêt circulatoire. On constate parallèlement une diminution progressive de la température jusqu'à la température ambiante. La rigidité cadavérique s'installe dans un délai variable, suivie de l'apparition des lividités cadavériques, plaques rouge violacé qui se forment sous la peau aux régions déclives. Après avoir acquis la certitude de la mort, le médecin légiste doit rechercher sa cause, naturelle ou suspecte.