maniérisme
(italien manierismo, de maniera, manière)
Forme d'art qui s'est développée au xvie s. en Italie, puis dans divers pays européens.
Dégagée tardivement en histoire de l'art, la notion de « maniérisme » désigne un style original et complet qui exacerbe la « manière » des artistes de la grande génération de la Renaissance, Raphaël, Bramante, Corrège, Michel-Ange.
Né en Italie vers 1520, en des temps d'inquiétude et de doute, il se répand en Europe, pratiqué diversement selon les centres jusqu'au début du xviie s.
Irréalisme, raffinement, sophistication en sont les traits dominants : le corps humain s'étire selon une ligne « serpentine », les sujets confinent au fantastique, voire à l'ésotérisme, dans une recherche d'atmosphères rares ; le dessin est mis en avant, avec un penchant pour les formes géométriques et une tendance à la déformation des perspectives ; les couleurs deviennent acides, crues, favorisant les contrastes.
En Italie, ses plus illustres représentants sont Pontormo, le Parmesan, Bronzino, Ammanati, le sculpteur flamand Jean Boulogne dit Giambologna, J. Romain (peinture et architecture), et l'orfèvre et sculpteur Cellini.
Le maniérisme se développe en France avec l'école de Fontainebleau, grâce à la présence du Rosso, de Primatice et de Nicolo Dell'Abate, aux Pays-Bas du Sud et en Hollande avec Jan Metsys et F. Floris, J. Van Scorel et H. Goltzius ; il fleurit à Prague avec B. Spranger, et atteint l'Espagne, où il s'exprime à travers les œuvres de L. de Morales et du Greco.
On a également parlé de « maniérisme » à propos d'un groupe de peintres anversois, encore gothiques, des années 1500-1520 (Jan De Beer).
Pour en savoir plus, voir les articles maniérisme [littérature], maniérisme [peinture].