maison
(latin mansio, -onis, de manere, rester)
Ensemble des personnels civils et militaires attachés au service d'un grand personnage (roi, reine, empereur, prince, etc.).
HISTOIRE
De l'hôtel à la maison du roi
C'est au au xvie siècle que commencent à s'individualiser les fonctions proprement domestiques de l'hôtel du roi (le terme de « maison » ne s'imposera qu'au xvie siècle).
En même temps que se renforcent l'autorité et le prestige du roi et que sa cour devient le centre du pouvoir, les différents organes qui constituent sa maison se multiplient. Aussi le budget de la maison est-il en constante augmentation : de 200 000 livres en 1485, il passe à 15 millions en 1776.
La maison du roi qui se constitue au cours du xvie siècle – en particuilier sous les règnes de Catherine de Médicis et d'Henri III – et son personnel ne cesse de s'accroître : elle comprend 8 000 personnes sous Louis XIV.
Elle atteint son plein développement aux xviie et xviiie siècles, et se compose alors de la maison civile et de la maison militaire (fondée sous François Ier).
Les « domestiques » qui les composent sont en général détenteurs d'offices ; mais ces charges sont pour la plupart des commissions à vie dont le roi dispose librement. Ces offices sont coûteux et réservés à la haute noblesse.
Pour en savoir plus, voir l'article noblesse.
La maison civile
Administrée par le secrétaire d'État à la maison du roi et placée sous l'autorité du grand maître de l'hôtel, la maison civile comprend environ 4 000 personnes réparties en 22 services :
– la chapelle est dirigée par le grand aumônier de France,
– la bouche par le premier maître d'hôtel,
– la chambre par le grand chambellan,
– les bâtiments et logis du roi par le surintendant des bâtiments et le grand maréchal des logis,
– les écuries par le grand écuyer,
– la vénerie par le grand veneur, le grand louvetier et le grand fauconnier,
– et le service des cérémonies par le grand maître des cérémonies.
La maison militaire
Quant à la maison militaire, elle devient en 1667 la Maison du roi. Louis XIV donne en effet ce nom à la grande unité qu'il crée en réunissant un certain nombre de formations, illustres par leur ancienneté, affectées en temps de paix à la garde du dedans ou à la garde du dehors du Louvre (gardes du corps, gardes de la porte, gardes de la prévôté de l'hôtel, mousquetaires, gendarmes de la Garde du roi, cent-suisses, chevau-légers, gardes-françaises ou gardes-suisses, etc.) et à la gendarmerie de France.
Cette dernière, héritière des gens d'armes des compagnies d'ordonnance créées par Charles VII en 1439, comprend 16 compagnies de 63 maîtres chacune. L'ensemble de la maison du roi constitue ainsi une force d'environ 12 000 hommes d'élite, qui s'illustre, notamment, à la bataille de Fontenoy en 1745.
Disparue avec la Révolution, la maison du roi reparut avec les Bourbons, mais Louis-Philippe ne la conserva pas.
Pour en savoir plus, voir l'article la Maison du roi.
La maison de l'Empereur
Napoléon Ier établit une maison impériale comprenant les grands aumônier, maréchal du palais, chambellan, écuyer, veneur, le maître des cérémonies, l'intendant général et le trésorier de la Couronne. La Garde impériale formait la maison militaire.
Napoléon III fit de même en ajoutant la troupe des cent-gardes.