les Halles de Paris
Quartier de Paris (Ier arrondissement), anciennement dit « des Champeaux », délimité par les rues de Rivoli, Croix-des-Petits-Champs, Étienne-Marcel et le boulevard de Sébastopol.
Un marché s'y tint dès le début du xiie s., agrandi au cours du xiiie s. Reconstruit en 1553, il fut réservé aux denrées alimentaires. La halle au blé y fut adjointe en 1765, le marché des Innocents en 1788. Napoléon III fit construire par Baltard de nouvelles halles, ensemble de dix pavillons de construction métallique (1851-1857). Dans le quartier des Halles étaient concentrés, jusqu'en 1969, les commerces alimentaires de gros. Ce marché a été ensuite transféré à Rungis (un des pavillons démoli a été remonté à Nogent-sur-Marne). Sur l'espace ainsi libéré ont été édifiés un centre commercial (Forum des Halles, 1979 et suivantes) et divers locaux et équipements souterrains.
La construction des Halles par Baltard (1851-1857)
Baltard entreprit la construction des Halles centrales de Paris en 1851, d'après un projet qu'il avait conçu en 1846 et qui prévoyait l'édification de huit pavillons en pierre. L'achèvement du premier de ces énormes bâtiments, surnommé le « fort de la halle », révéla une conception qui ne permettait que peu d'aération et peu d'éclairage. Les travaux furent arrêtés.
Baltard proposa de nouveaux plans. Alors s'engagea une véritable bataille pour la construction. L'architecte Hector Horeau (1801-1872), qui avait réalisé plusieurs projets pour les Halles en 1853, prétendit que Baltard lui avait volé ses idées. Haussmann, de son côté, soutint que les idées de l'empereur étaient à l'origine des nouvelles Halles centrales.
Quoi qu'il en soit, en 1854, Baltard, peut-être inspiré par l'architecture des premières gares, et influencé par l'exemple donné dès 1844 par Labrouste (1801-1875), le constructeur de la bibliothèque Sainte-Geneviève, substitua le fer et la brique à la pierre. Ses nouveaux plans prévoyaient, sur une surface de près de 40 000 m2, l'édification de 14 pavillons, dont 10 furent achevés en 1870. Par la suite, ce nombre sera définitivement porté à 12.
Chaque pavillon comportait une nef centrale délimitée par des colonnes en fonte, et couverte par un double lanternon. Les fermes étaient en fer. De conception légère, spacieuse, aérée, cet ensemble architectural, dans la composition duquel entraient des matériaux nouveaux, n'en respectait pas moins les formes traditionnelles du gothique et de la Renaissance. Cette réalisation valut à Baltard l'admiration de ses contemporains.
Pour en savoir plus, voir l'article Paris: architecture et patrimoine
La destruction des Halles (1971)
Cet ensemble abrita longtemps un marché où l'on finit par manipuler près de huit mille tonnes de marchandises par jour. Mais l'organisation des Halles centrales de Paris ne répondait plus à l'extension du négoce qui s'y pratiquait. La capitale qui comptait 1 200 000 habitants en 1857, pendant l'élaboration du projet, en comptait déjà plus de 2 600 000 en 1900. On décida d'interdire la vente au détail en 1896, mais ce ne fut guère suffisant, et l'inadéquation du lieu ne cessa de s'accroître au cours du xxe s.
Malgré divers projets, la décision du transfert des activités des Halles est prise. Décidé en 1962 par décret, ce transfert a été effectué en mars 1969 à Rungis. Le quartier des Halles a été au centre d'une grande polémique, notamment au sujet de la destruction des Halles de Baltard, qui eut lieu en 1971 malgré de nombreuses protestations. Seul un pavillon a échappé à la destruction, et a été démonté puis remonté en 1977 à Nogent-sur-Marne. C'est l'unique vestige de cette belle expression architecturale.