le Chemin des Dames
Route du département de l'Aisne, suivant sur une trentaine de kilomètres la crête entre l'Aisne et l'Ailette.
Le théâtre de sanglants combats
La première bataille eut lieu dans la région située aujourd'hui entre les localités de Pontavert et de Berry-au-Bac (57 av. J.-C.). Jules César y vainquit les Gaulois. Construite au xviiie siècle sur l'emplacement de la voie romaine, la route moderne permettait aux « Dames de France », filles de Louis XV, de se rendre à Bouconville, au château de la Bove, chez leur dame d'honneur, la duchesse de Narbonne.
Le Chemin des Dames, à une altitude moyenne de 185 m, traverse de nombreux lieux-dits, qu'illustrèrent les combats de 1814 et, surtout, ceux de la Première Guerre mondiale : fermes de l'Auberge de l'Ange gardien, de Vaurains, des Bovettes, Hurtebise ; plateaux de Craonne, de Vauclerc, des Casemates et de Californie, souvent percés de grottes, ou creutes (caverne du Dragon).
La bataille de 1917
Lorsqu'il devient commandant en chef, en décembre 1916, le général Nivelle abandonne les plans de Joffre pour lannée 1917, et choisit, afin d'y lancer une offensive à visées décisives, la zone du Chemin des Dames, puissamment fortifiée par les Allemands, action qui devait être précédée d'une attaque de fixation en Artois.
Mais le repli allemand sur la ligne Hindenburg (16 mars 1917), les difficultés rencontrées par l'offensive préalable des Britanniques en Artois (9 avril), une préparation dont les résultats demeurent inférieurs aux prévisions, le mauvais temps et le relief réduisent les résultats de l'offensive du 16 avril. Les Ve (Mazel) et VIe (Mangin) armées françaises s'épuisent en peu de jours, et les succès, non négligeables mais limités, sont hors de proportion avec les moyens mis en œuvre et les ambitions affichées. Malgré des gains de terrain, notamment à Laffaux, à Hurtebise, sur le plateau de Craonne et à Berry-au-Bac, l'opération doit être suspendue le 21 avril.
La reprise des attaques d'usure, au début de mai, fait mesurer les limites de l'offensive d'avril et aggrave la crise du moral jusqu'à la faire déboucher sur des actes collectifs d'indiscipline. Le général Pétain, après avoir surmonté la triple crise (morale, tactique et stratégique) engendrée par cet insuccès, réussit, en octobre, à « exorciser » le Chemin des Dames par une nette victoire (→ bataille de la Malmaison) Mais, le 27 mai 1918, les Allemands enfoncent le front du Chemin des Dames et atteignent la Marne (→ bataille de Château-Thierry).
Pour en savoir plus, voir l'article Première Guerre mondiale.