hébertiste
Relatif à l'hébertisme ; partisan de Jacques Hébert.
La faction jacobine des hébertistes sera, sous l'impulsion d'Hébert, l'aile montante de la Révolution, obligeant les Montagnards à appliquer une partie de leur programme pour ne pas être dépassés (automne 1793-printemps 1794).
Les hébertistes sont les maîtres de la Commune, avec Chaumette, procureur-syndic, Hébert lui-même, substitut, et Pache, maire de Paris. Ils dominent aussi le club des Cordeliers, la plupart des sociétés populaires et, par là, les sections parisiennes ; ils tiennent le ministère de la Guerre, avec le ministre Bouchotte et le secrétaire général Vincent ; on compte encore parmi eux l'imprimeur Momoro, le poète Ronsin, commandant de l'« armée révolutionnaire », Rossignol, général en chef de l'armée de l'Ouest, des réfugiés étrangers : le Prussien Anacharsis Cloots, le Belge Proli, le Hollandais Kock, et, dans leur sillage, Hanriot, chef de la Garde nationale parisienne. Ils ont même, à partir de septembre 1793, deux représentants au Comité de salut public : Collot d'Herbois et Billaud-Varenne. Leur force réside aussi dans le journal d'Hébert, le Père Duchesne.
Émules et concurrents des Enragés auprès des masses populaires – qui souffrent de la vie chère et de la disette – ils en deviennent les héritiers après l'élimination de Jacques Roux, réclamant la taxation et la réquisition des denrées, dénonçant les accapareurs, prônant la lutte des pauvres contre les riches, ainsi que la politique de terreur. C'est sous la pression de l'émeute, dont ils sont devenus les maîtres, que la Convention met la terreur « à l'ordre du jour », renforce le Tribunal révolutionnaire (5 septsembre 1793), crée l'« armée révolutionnaire », vote la loi des suspects (17 septembre) et la loi du maximum (29 septembre), et c'est sous leur impulsion que sont menées à Paris les persécutions anticatholiques et qu'est institué le culte de la Raison.
Leur politique de surenchère devient menaçante pour Robespierre et le Comité de salut public ; à l'intérieur même des clubs, les hébertistes avaient créé leur propre réseau de sociétés populaires obéissant à un comité central. En mars 1794, ils appellent à l'insurrection, mais les masses populaires hésitent. Robespierre fait arrêter Hébert, Momoro, Ronsin, Vincent (14 mars), puis Chaumette et Hérault de Séchelles ; accusés devant la Convention par Saint-Just, ils sont jugés avec Cloots, Proli, Kock, etc., condamnés à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécutés le 24 mars.
Pour en savoir plus, voir l'article Révolution française.