délocalisation

Déplacement d'unité de production d'un pays vers un autre lié à la recherche d'un coût de production plus bas.

ÉCONOMIE

Délocalisation et mondialisation

Utilisée principalement par les firmes multinationales, la délocalisation a pour objectif la recherche d'un environnement juridique plus favorable en matière de réglementation du travail, de fiscalité, de taux de change ou de pollution.

La délocalisation des activités de production vers les pays à bas salaires (pays du Sud) est un facteur de désindustrialisation dans les pays qui la pratiquent (pays du Nord). Par transferts de technologie, aboutissant à l'installation de biens d'équipement modernes, les multinationales créent ex nihilo, dans les pays d'accueil, un tissu industriel fortement compétitif.

Or, les effets bénéfiques de la délocalisation pour le pays hôte dépendent étroitement des modalités d'implantation de la multinationale. Ainsi, le pays hôte devrait préférer une entrée de l'entreprise étrangère sous la forme d'une alliance avec une entreprise locale, car l'alliance génère un profit pour le producteur local. En revanche, la multinationale préférerait s'approprier tous les profits. Le conflit d'objectifs étant ainsi posé, le pays hôte peut imposer des restrictions à la propriété du capital qui empêcheront une entreprise étrangère de posséder une autre entreprise à 100 % sur son territoire. Toutefois, le pays hôte ne peut pas satisfaire toutes ses exigences, dans la mesure où tous les pays sont en concurrence pour attirer un nombre limité d'entreprises : certains pays, dotés d'un marché attrayant ou de coûts de production très faibles, disposent d'une marge de manœuvre plus importante. Certaines entreprises disposent, de leur côté, d'un grand pouvoir de négociation du fait, par exemple, de leurs atouts techniques qui rendent leur installation désirable.

Délocalisation et emploi

L'analyse des incidences de la délocalisation des multinationales sur l'emploi est complexe, car les effets sont à la fois positifs et négatifs, directs et indirects.

Pour le pays hôte, les effets positifs directs sont : 1° la création d'emplois dans des activités en croissance ou dans les bassins de chômage ; 2° le versement de salaires plus élevés que ceux que proposent les entreprises nationales (car la productivité des multinationales est plus forte). Il existe aussi des effets indirects positifs, lorsque la multinationale permet la création d'emplois chez ses clients et fournisseurs locaux, et négatifs, lorsqu'elle importe les produits intermédiaires ou élimine du marché, par la concurrence, des fournisseurs locaux.

Pour le pays d'origine, les effets directs sur l'emploi sont : 1° la création ou le maintien des emplois dans la maison mère pour fournir des biens ou des services aux filiales étrangères ; 2° l'aggravation du chômage dit « structurel », ayant pour origine les mutations qui affectent en profondeur les structures du système économique. Il existe aussi des effets indirects : 1° la création ou le maintien de l'emploi chez les fournisseurs du pays d'origine qui exportent vers les filiales étrangères ; 2° la diminution des emplois et des salaires dans les entreprises du pays d'origine qui fournissaient les filiales s'approvisionnant maintenant chez des fournisseurs du pays hôte.

Certaines études montrent que l'emploi dans les filiales croît plus rapidement que dans les maisons mères. C'est pourquoi on a pu parler d'exportation ou de délocalisation d'emplois de la part des multinationales qui cessent leurs activités sur leur territoire national et s'implantent à l'étranger.