cosaque

(russe kazak, du turc kazak, vagabond)

Paysan-soldat, membre de régiments spéciaux de la cavalerie russe.

Dès le xve s., les cosaques, qui comportaient de nombreux éléments tatars, étaient en majorité slaves. Leurs bandes armées, grossies continuellement de paysans fuyant les contraintes du servage, couvraient les frontières des États moscovite ou polono-lituanien qui leur fournissaient en contrepartie du blé et des armes. Les communautés cosaques les plus importantes aux xvie-xviie s. étaient celles du Dniepr, du Don, du Iaïk (Oural) et du Terek. Ces communautés étaient organisées en démocraties militaires dont les chefs (atamans) étaient élus. Les cosaques soutinrent au début du xviie s. la résistance des paysans ukrainiens à la colonisation polonaise et entreprirent plusieurs guerres (1625-1637) contre les Polonais. L'hetman Bogdan Khmelnitski dut, après des campagnes malheureuses, demander la protection de Moscou : en 1654, à Pereïaslav, il reconnut l'autorité du tsar qui s'engagea à maintenir les institutions cosaques de l'Ukraine orientale. Les hetmans d'Ukraine adoptèrent une politique fluctuante à l'égard de Moscou et des chefs cosaques, tels Stenka Razine et Pougatchev, encadrèrent les révoltes paysannes des xviie et xviiie s. Le gouvernement russe réduisit de plus en plus l'autonomie des cosaques, dont les communautés se transformèrent au xviiie s. en régiments (voïska) commandés par des chefs nommés par le gouvernement. À chaque régiment était alloué un territoire cultivé par les cosaques du rang qui formaient une catégorie de paysans libres, dotés de lots de terre supérieurs à la moyenne. Au xixe s., les cosaques jouèrent un rôle important dans les campagnes militaires de l'Empire russe et dans son expansion en Sibérie, en Extrême-Orient, en Asie centrale et dans le Caucase du Nord. La majorité de la population cosaque, composée de 4 400 000 personnes en 1916, se rangea aux côtés des Blancs après la révolution russe de 1917.