concept

(latin conceptus, conçu)

Idée générale et abstraite que se fait l'esprit humain d'un objet de pensée concret ou abstrait, et qui lui permet de rattacher à ce même objet les diverses perceptions qu'il en a, et d'en organiser les connaissances.

PHILOSOPHIE

Kant

Dans la philosophie kantienne, le concept (Begriff) est défini comme un acte de la conscience qui opère la synthèse du divers des perceptions, c'est-à-dire de ce qu'il y a de diversifié au sein de la ou des perceptions, cela au niveau de l'entendement : « Le mot concept pourrait déjà par lui-même nous conduire à cette remarque. C'est en effet cette conscience une qui réunit en une représentation le divers perçu successivement et ensuite reproduit » (Critique de la raison pure).

Hegel

Dans la philosophie hégélienne, ce qui est « seulement concept » a l'abstraction d'un « premier surgissement ». Mais le concept, en fait, est depuis toujours sorti de cet « état immédiat » : en effet, le début « est le tout qui, dans la succession et hors de son extension, est retourné en soi-même et est devenu le concept simple de ce tout » (la Phénoménologie de l'esprit, « Préface »). Ainsi donc, troisième terme qui rassemble toujours en lui l'immédiateté de l'être et la médiation de l'essence, le concept est en réalité terme premier, et coextensif au mouvement total. Sous sa forme accomplie, il est l'idée concrète, qui expose son propre contenu dans les formes de la nature et de l'esprit.

Husserl

Le phénoménologue Husserl est soucieux de sortir de l'idéalisme ; mais il tente de faire cette sortie en fonction de sa conception propre de la connaissance, l'intentionnalité. Il distingue ainsi deux sortes de concepts : le concept formel, qui est celui auquel ne correspond aucun moment intuitif de l'expérience, et le concept matériel, qui correspond au divers de l'expérience. Par exemple, pour Husserl, la notion de « quelque chose en général » est un concept formel.